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Louis Marie Ondoua, administrateur Fécafoot : "L’affaire Bamboutos est un odieux montage " (13.10.2007)
Analyse d`expert sur l`affaire Bamboutos - Fédéral. Il critique la complaisance et le système de deux poids deux mesures instaurés par les autorités fédérales.
Quel commentaire vous inspire l`agitation créée autour de l`affaire Bamboutos - Fédéral ?
Je tiens avant tout à saluer le courage des organes juridictionnels de la Fédération camerounaise de football, qui ont froidement appliqué les textes pour sanctionner les malversations de club. Même si cette agitation n`a pas pour seul fondement le non respect des règlements. Il importe d`investiguer davantage pour savoir si effectivement il s`agit d`un fait de corruption ou d`un montage. Personnellement, je trouve qu`il y a un ensemble de choses, des faits curieux et bizarres dans cette affaire. Ça m`a tout l`air d`un montage qui vise un but précis. Une certaine mafia tapie dans l`ombre à la fédération tire les ficelles pour qu`on arrive à ces conclusions. Une équipe comme Cetef, après avoir défrayé la chronique l`an passé, était outrageusement menacée de relégation. On a vu tous les responsables de la Fécafoot qui ont des accointances avec ce club, être partie prenante dans le jugement de l`affaire Bamboutos - Fédéral.
Peut-on dire que la procédure a été bâclée ?
J`ai du mal à accepter que la procédure s`est déroulée normalement. Toutes les parties n`ont pas été suffisamment auditionnées, comme le prévoient les textes. L`année dernière, l`affaire Racing de Bafoussam - Mount Cameoun de Buea est passée devant un jury dont je faisais partie. Nous avions pris deux à trois mois pour entendre les concernés. A la fin, les faits établis confirmaient qu`il y avait eu corruption. Mais pour des motifs d`ordre social, on nous a fait croire que les Anglophones allaient descendre dans la rue et qu`il fallait trouver une formule pour réhabiliter Mount Cameroun. C`était en violation flagrante des textes de la Fécafoot. Idem dans l`affaire Tonnerre contre Cetef, alors que des joueurs avaient commis de l`ignominie sur un arbitre. Au Cameroun, on regrette aujourd`hui la légèreté dans la prise des décisions à la fédération. Les principaux responsables ont fermé les yeux sur l`affaire Racing - Mount Cameroun, passé ensuite l`éponge sur le cas flagrant Cetef - Tonnerre,. Des intérêts occultes sont menacés. La Fécafoot est à 80 % responsable des maux qui minent le football camerounais.
Il faut bien commencer à sanctionner quelque part…
La fédération a été complaisante et la jurisprudence aurait bien voulu qu`on continue dans cette illégalité. En outre, je reste sceptique quant à voir la Fécafoot continuer à appliquer avec la même rigueur quand il s`agira d`autres clubs. Je crains que les premiers corrupteurs à la Fécafoot soient le président et son équipe Cotonsport. Il y a un système de deux poids deux mesures. Pour certains, on évoque la rigueur et l`intransigeance. Alors que pour d`autres, on essaye de nous faire convaincre qu`il faut sanctionner les joueurs et
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épargnerle club. Dans les prochaines saisons, vous verrez à nouveau la Fécafoot tomber dans les travers de la fantaisie et de l`arbitraire.
Quelle analyse faites-vous de l`ingérence du gouvernement dans cette affaire, au motif que la paix sociale est menacée ?
Les Camerounais aiment politiser la chose sportive. Ni le Premier ministre, ni le ministre des Sports et de l`Education physique ne se sont levés un matin pour demander la réhabilitation de Bamboutos. Il y aurait eu des marches à Mbouda, des démarches de parlementaires du département des Bamboutos, et dans la foulée, des correspondances du gouverneur de l`Ouest informant les autorités gouvernementales de ce qu`il y aurait péril en la demeure. A partir du moment ou la paix sociale est menacée, l`Etat a le devoir et le pouvoir de prendre des mesures qui s`imposent, bref, de s`ingérer dans les affaires du sport, pas pour demander que la Fecafoot revienne sur sa décision, mais pour demander un nouvel examen du dossier dans le fond et la forme.
L`équipe nationale est également en ébullition suite à la décision du ministre des Sports de sanctionner Albert Meyong Zé et Armand Ngom Kome. Pour des questions de discipline, quelle est la marche de manœuvre du Minsep par rapport à la Fécafoot ?
Question embarrassante. L`équipe nationale du Cameroun n`obéit pas aux canons internationaux de gestion des clubs ! Dans la plupart des pays, la fédération est entièrement responsable de la gestion des équipes nationales. Au Cameroun, il y a ce fameux décret de 1972 qui donne le droit au ministre des Sports de s`occuper de la gestion administrative et financière, à travers la direction administrative des équipes nationales. La Fécafoot s`occupe essentiellement du volet technique : affiliations, organisation des compétions, représentation de l`Etat devant les instances internationales… En clair, il y a une gestion bicéphale de l`équipe nationale du Cameroun. Logiquement, le Minsep devrait recueillir l`avis de la Fécafoot dans la prise d`une telle décision. Une nécessaire symbiose s`impose entre le ministère et la fédération.
Qu`est ce qui bloque la nomination de l`entraîneur, à trois mois de la Can ?
C`est une fois de plus l`ambivalence de la gestion de notre équipe nationale. Partout ou presque, c`est la fédération qui choisit l`entraîneur. Au Cameroun, la fédération propose et le ministère des Sports, qui se prévaut pourvoyeur de fonds de l`équipe nationale approuve. Il y a blocus parce que ces deux instances ne sont pas d`accord sur la méthode à adopter pour choisir les hommes, encore moins sur leur gestion. La désignation d`un coach ne devrait pas prendre des semaines des semaines, voire des mois. Un bon dirigeant a toujours une liste de techniciens capables d`assumer des responsabilités lorsque besoin se fait sentir.
Entretien avec Jean Robert Fouda
http://www.reperes-cm.com/
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