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Chrono : Les malheurs de l’Afrique (24.06.2010)
On peut s’arracher les cheveux et le cœur en voyant de quelle manière les équipes africaines qualifiées pour la Coupe du monde 2010 se sont fait éliminer dès le premier tour de la compétition, alors que pour cette épreuve qui était organisée pour la première fois sur notre continent, elles avaient plus d’une motivation pour se montrer plus ambitieuses.
Qu’est-ce que l’Afrique du Sud a à envier au Mexique par exemple, qu’elle aurait dû battre sans discussion dès le premier match et qu’elle voit aujourd’hui passer devant pour une place en huitièmes de finale de la Coupe du monde ? Comment est-il possible que l’équipe du Cameroun, tel qu’on l’a vue dérouler un football alléchant contre le Danemark qu’elle a outrageusement dominé, se soit laissée battre et par le Japon et par le Danemark, ruinant toute chance de présence au second tour ? Et que dire du Nigeria, géant aux pieds d’argile, qui, avec son effectif de qualité, a fait trois grands matches contre l’Argentine, la Grèce et la Corée du Sud, mais n’en a gagné aucun ?
Ça fait vraiment mal de les voir toutes sortir ainsi, comme dans un mauvais scénario programmé à l’avance ou comme une malédiction qui les poursuit avec acharnement ! Et pourtant, il faut admettre que les raisons des échecs successifs des équipes africaines en Coupe du monde sont à trouver en nous-mêmes, en nos méthodes de fonctionnement et en nos mentalités rétrogrades.
Nous ne l’écrirons jamais assez, c’est proprement irresponsable de changer de sélectionneur à quelques semaines de la Coupe du monde et de se mettre à croire au miracle. Et là, l’ancien international et ancien capitaine du Nigeria, le génial Jay-Jay Okocha nous a rejoint dans la
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condamnation de cette pratique qui n’a jusqu’ici apporté que ruine et désolation aux sélections africaines qualifiées en Coupe du monde. Consultant de la chaîne de télévision sud-africaine Sabc pour ce Mondial, voici ce que dit M. Okocha pour expliquer la déroute des équipes africaines : «Elles sont venues dans ce tournoi sans préparation adéquate pour affronter le reste du monde. Certaines équipes comme la Côte d’Ivoire et le Nigeria, ont limogé leurs coaches à quelques semaines du Mondial. C’est comme si, chez nous en Afrique, nous avons été informés seulement trois mois avant, que la Coupe du monde vient chez nous ».
Non seulement les équipes africaines se préparent mal en confiant leurs destins à des mercenaires étrangers ne connaissant rien du pays et n’ayant pas du temps pour s’en occuper, mais la plupart d’entre elles ne croient pas réellement qu’elles sont égales aux autres. Les buts que Yakubu Ayegbeni et Obafemi Martins ont ratés mardi soir devant la Corée, alors que le gardien avait déserté sa ligne, en sont une des illustrations de ce manque de confiance en soi. Il peut y avoir un manque de chance par moments; mais il y a surtout un manque de foi chez les joueurs africains. L’équipe qui était jusque-là championne dans le «Hémle», le Cameroun, capable de battre sereinement l’Argentine de Maradona en 1990 avec un effectif sans grand relief, est entrée dans les rangs cette année, à cause de son management par un groupe de mercenaires blancs complètement hors sujet.
Tout est lié finalement, et il n’y pas de fatalité en football. On se prépare à être champion du monde, on ne se surprend pas en train d’essayer de le devenir.
Par Emmanuel Gustave Samnick
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