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Lions Indomptables : Dix bonnes raisons pour aller en Afrique du Sud (04.06.2009)
Brice MBEZE
La qualification de la sélection nationale pourrait avoir des effets induits sur l’ensemble du pays.
La belle histoire du Cameroun avec la Coupe du monde de football remonte à 1982. La sélection laisse une bonne impression en Espagne. Quatre ans plus tard, le Cameroun rate la qualification pour le mondial mexicain. Il renoue avec la Coupe du monde en 1990 en Italie. Le pays enchaîne ensuite avec trois participations d’affilée (1994, 1998, 2002). La série va malheureusement s’interrompre avec cette non qualification pour Allemagne 2006. Après ce faux pas, les Lions avaient donné rendez-vous à leurs fans en 2010, année chargée de symbole pour le continent africain. C’est la première fois que l’Afrique accueille la compétition. Le Cameroun, détenteur de l’un des plus beaux palmarès du football africain, est d’ores et déjà dos au mur après la première journée du dernier tour de la phase des qualifications qui s’est déroulée le 28 mars 2009. Les choses ont été mal engagées. 2010 est une année magique pour le football africain. Pour le football tout court. C.T présente dix raisons d’une présence souhaitée du Cameroun en Afrique du Sud en juin-juillet 2010.
1. Honorer un nom
Les Lions Indomptables sont devenus un formidable label. Une marque construite patiemment au fil des années, au prix de victoires âprement acquises et de sacrifices consentis par les joueurs, les encadreurs, les pouvoirs publics et le peuple camerounais. Parfois, entre deux verres, on se dit que le Cameroun aurait pu simplement s’appeler « Lions Indomptables ». En se qualifiant pour la coupe du monde, Rigobert Song et ses camarades vont d’abord honorer un nom, celui du Cameroun qui passe avant toute autre chose.
2. Enrichir un palmarès
Les Lions Indomptables ont le deuxième palmarès du football africain. Avec quatre Coupes d’Afrique des nations gagnées, cinq participations en phase finale de coupe du monde, une médaille d’or aux Jeux olympiques, deux participations en coupe des confédérations, le Cameroun vient en deuxième position, juste derrière l’Egypte. Avec une qualification pour le Mondial 2010, les Lions vont enrichir leur palmarès, honorer, voire légitimer sur le sol africain des prouesses sportives réalisées à travers la planète.
3. Améliorer l’image du pays
La Coupe du monde de football, première compétition sportive mondiale avec les Jeux olympiques, représente une belle vitrine d’exposition pour l’ensemble des pays compétiteurs. La compétition est diffusée et regardée par les milliards de téléspectateurs à travers le monde entier. Chacun des trente-deux pays qualifiés pour la phase finale tire donc de façon directe des dividendes. Sa visibilité et son positionnement stratégique en sortent renforcés. Une participation du Cameroun peut peser sur la négociation d’un contrat, comme elle peut influencer une décision prise à l’échelle africaine, voire mondiale. Les agences de tourisme et les « tour-operators » auront des arguments supplémentaires pour convaincre et vendre la destination Cameroun aux touristes qui voudront visiter ce « Rio dos futbol. »
4. Une manne financière
Au soir du 14 novembre 2009, jour du dernier match des éliminatoires qui opposera le Maroc au Cameroun, le pays, à travers la FECAFOOT peut empocher, cash, une somme oscillant entre un milliard et un milliard cinq-cents millions, si les Lions réussissent à se qualifier. Pas mal en ces temps de crise financière. La FIFA alloue à chaque pays qualifié une subvention qui va lui permettre de bien se préparer. Bien évidemment, la somme augmente en fonction du parcours du pays lors de la phase finale. A ce montant, il faudrait ajouter les droits télé. Sur le plan national, la fédération peut réviser à la hausse les contrats passés avec les sponsors. Cela dit, une non qualification –scénario catastrophe- sera également durement ressentie. Les retombées financières de la présence d’un pays à la Coupe du monde sont…incalculables.
5. Le sourire des médias
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La qualification pour la Coupe du monde a des effets multiplicateurs sur l’ensemble du système de communication d’un pays. Sans vouloir jouer aux hypocrites, le Mondial a une grosse incidence sur les chaînes de télévision, les stations de radios, les journaux, les agences de publicité et de marketing. Les médias négocieront de bons contrats avec les sponsors qui solliciteront des supports pour vendre leur image et leurs produits. Les recettes publicitaires vont grossir. Les journaux augmenteront leur tirage. Les municipalités tireront aussi un gros profit de la qualification. Leurs ressources financières gagneront en volume, grâce notamment à la pause des panneaux publicitaires sur leur territoire.
6. Un plus pour les recettes de l’Etat
A défaut d’une hausse exponentielle, les recettes de l’Etat peuvent connaître un léger frémissement. Les administrations fiscales (Impôts, Trésor) pourront récolter des fonds supplémentaires auprès des entreprises concernées et impliquées dans la Coupe du monde. Leur chiffre d’affaires va augmenter. Ces structures payeront plus d’impôts.
7. Une opportunité pour les joueurs
Les premiers gagnants d’une qualification seront d’abord les joueurs. Chaque footballeur rêve de jouer la Coupe du monde. En dehors des primes de participation, la qualification constitue l’un des éléments entrant en compte dans la négociation d’un contrat. La coupe du monde augmente la valeur marchande des footballeurs. Les enjeux se présentent de la façon suivante pour les Lions : Rigobert Song, trois phases finales de coupe du monde dans les jambes, aimerait bien terminer sa carrière sur une bonne note. Njitap, une coupe du monde disputée, veut aussi conclure en beauté. Kameni, Makoun, Mbami, Atouba, Emana, Mbia, Alexandre Song…n’ont pas encore goûté aux délices d’une Coupe du monde. Si le Cameroun ne se qualifie pas, beaucoup d’entre eux ne joueront pas de Mondial dans leur carrière ! Les autres attendront 2014.
8. Et Eto’o alors ?
Samuel Eto’o Fils sera le grand gagnant ou le gros perdant de l’affaire. En 2006, il avait raté le Ballon d’or à cause de la non-qualification du Cameroun après une excellente saison conclue par un titre de champion d’Espagne et un trophée en Ligue des champions. L’élimination du Cameroun avait eu une incidence malheureuse sur l’élection d’Eto’o. Jusque-là, sa saison est scintillante. La cerise sur le gâteau sera la qualification pour la Coupe du monde. Si le Cameroun ne va pas en Afrique du Sud, l’enfant de Sombengue peut dire « bye bye» au Ballon d’Or. Ce qui serait un gâchis pour ce footballeur pétri de talent qui a tout gagné en club.
9. Un test pour les entraîneurs locaux
Thomas Nkono, Jean-Paul Akono, Martin Ndtoungou Mpilé et Michel Kaham passent un test dès dimanche. A travers eux, toute la corporation des entraîneurs nationaux qui revendiquent à cor et à cri la « camerounisation du poste de sélectionneur ». L’occasion leur est donnée une fois de plus de montrer de quoi ils sont capables. Par le passé (1990, 1994), ils ont toujours su relever avec brio le défi. Si les choses se passent bien, l’Etat peut décider de leur confier à court, à moyen ou à long terme l’équipe. Pourquoi pas ? Si ça se passe mal, la compétence et la crédibilité des techniciens locaux prendront un sérieux coup.
10. Une bonne affaire pour tous les camerounais
la fierté n’a pas de prix. La qualification va réconcilier, une fois de plus, le peuple camerounais avec l’orgueil national. Les Lions constituent un symbole de fierté. Les Camerounais de la diaspora sont bien placés pour apprécier les bienfaits des succès des Lions. Le seul fait d’être le compatriote de Roger Milla ou de Samuel Eto’o ouvre les portes. Last but not least: certains décideurs et responsables impliqués dans la chaîne de l’organisation passent également un test avec cette campagne des qualifications. Si les Lions se qualifient, ils seront bien notés par la hiérarchie. Si ça ce passe mal…Nos destins sont liés avec le sort des Lions.
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