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Chrono : Cours du soir (30.04.2007)
Les trois clubs camerounais encore qui étaient en lice dans les compétitions africaines interclubs de football ont donc été éliminés le week-end dernier :
Emmanuel Gustave Samnick
Coton Sport de Garoua a reporté à plus tard ( ?) sa participation à la phase des poules de la Champions League, Union et Astres de Douala sont sortis de la Coupe de la Caf. Est-ce une surprise? Non! Ces dernières années, nous sommes habitués aux éliminations précoces et sans gloire de nos plénipotentiaires. Résultat logique d’au moins trois niveaux de défaillances.
1. Nous ne cesserons jamais de le répéter tant que nous aurons le souffle de le faire, les terrains d’entraînement et de compétition sur lesquels évoluent les clubs camerounais sont indignes des équipes qui veulent conquérir le continent.
2. Le niveau de jeu du championnat national ne cesse de baisser, les effectifs des clubs étant trop fluctuants et l’organisation de la compétition toujours approximative. Difficile, dans ce contexte, de tenir le rythme avec les clubs de l’Afrique du Nord et des pays comme le Nigeria, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud.
3. Une inorganisation chronique de nos clubs, qui ne répondent à aucun critère de sérieux et de professionnalisme. En dehors de réclamer monts et merveilles à la fédération en début de saison, on ne voit pas l’effort que les dirigeants font pour relever le niveau de leurs clubs et préparer les échéances internationales. Est-ce alors une malchance? Un peu, sans doute. Parce que cette année, Union et Coton Sport ont tout de même été éliminés par un écart d’un petit but, lors des matches retour à l’extérieur dont les conditions de sérénité étaient loin d’être évidentes. Rappelons aussi que depuis les années 2000, cahin-caha et mine de rien, le Cameroun a placé trois clubs en finale (Canon, Coton Sport et Tonnerre), sans qu’il soit récompensé une seule fois par le sort. Trois finales perdues, cela ressemble bien à une série noire. Cela dit, il n’y a aucune fatalité dans ces choses là.
Les clubs camerounais, qui ont fait la loi en Afrique jusqu’en 1981, n’ont qu’à mieux se pourvoir s’ils veulent rivaliser avec les autres. Une victoire plus nette de Coton Sport à l’aller à Garoua devant la Jsk au lieu du maigre 1-0 lui aurait certainement ouvert les portes de la Champions League. De même, si Union avait forcé un peu pour gagner Kwara United par 2-1 à Douala et non concéder le nul 1-1 à son adversaire, la défaite de 2-3 subie en terre nigériane serait
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synonyme de qualification…
Avec des "si", on peut toujours refaire le monde. Mais la vérité est que nous devons nous remettre en cause, et nous mettre à l’école des autres, de ceux là qui nous gagnent : programmer, structurer, créer des infrastructures, évaluer, sanctionner, professionnaliser. Ce qui voudrait dire tourner le dos à l’amateurisme et à la tricherie. Or, cette dernière semble avoir fait son lit dans le sport camerounais. Le dernier cas en date nous est signalé du côté des Jeux universitaires, avec l’alignement des "mercenaires" par deux institutions participant à cette compétition réservée aux étudiants réguliers. Ce nouveau scandale survient quelques jours seulement après le refus par le consulat d’Allemagne à Yaoundé de délivrer des visas à l’équipe nationale juniors de football invitée à un tournoi à Düsseldorf, à cause de faux documents de voyages décelés chez certains joueurs de cette sélection de jeunes.
La situation est doublement grave, sur les plans du sport et de la morale de l’éducation. On se demande bien sur quels critères ces dirigeants d’établissements universitaires évaluent leurs étudiants, s’ils se sentent obligés d’aller emprunter des athlètes au quartier pour participer aux Jeux universitaires. L’école reste le premier cercle de la répression de la tricherie. Alors, si ce sont des formateurs qui élaborent des plans de fraude, où va le Cameroun?
Quant aux entraîneurs qui jouent à ce jeu malsain, qu’ils n’oublient pas qu’il sont aussi des éducateurs et devaient de fait être aux avant-postes de la lutte anti-tricherie. En sport, même dans les disciplines individuelles, il n’y a ni cours du soir ni candidat libre ; il y a des équipes qui reposent sur une éthique. A se demander à la fin ce que gagnent les tricheurs et leurs mentors, en dehors de la vanité et du mépris…
La semaine ne va peut-être pas s’achever sur une note totalement triste pour le sport camerounais, puisque Hamad Kalkaba Malboum a de fortes chances d’être reconduit samedi à la tête de la Confédération africaine d’athlétisme pour un nouveau mandat de quatre ans. Le Congrès électif de la Caa se tient à Dakar, et le Camerounais a pour adversaire le ministre béninois des sports Théophile Montcho. Une semaine après l’assemblée générale du Comité national olympique et sportif du Cameroun au cours de laquelle ce même dirigeant, M. Kalkaba, en présentant un bilan financier détaillé et clair approuvé par l’assemblée, a apporté la preuve qu’on peut réussir en sport dans la transparence.
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