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Stades : Des recettes dans le petit filet (15.04.2005)
Priscille G. Moadougou et Michel Ferdinand
A l`origine, des conditions d`accueil peu favorables et l`absence du public dans les gradins.
840.000 F Cfa. Tel est le montant de la recette du match avancé de la 5ème journée du championnat de première division, disputé le mercredi 6 avril dernier, entre Canon de Yaoundé et Coton Sport de Garoua au stade militaire de la capitale. Une légère baisse, comparée aux 860.500 F Cfa encaissés lors du derby opposant le Canon au Tonnerre Kalara Club de Yaoundé au cours de la troisième journée. Paradoxalement, selon les chiffres mis à notre disposition par la direction des stades de Yaoundé, la première rencontre s`est déroulée sous les yeux de 1720 spectateurs, alors que 1662 personnes étaient présentes au cours de la seconde. Ils ont déboursé pour y assister 500 F cfa et rester debout ou alors 1.000 F Cfa pour être assis.
La rencontre Fovu # Espérance de Guider, disputée le week-end dernier pour le compte de la 5ème journée de D1 à Bafoussam, a drainé juste une poignée de spectateurs pour une recette de 248.000 Fcfa. Une enveloppe assez maigre par rapport aux 2 millions enregistrés quelques semaines plus tôt sur la même arène, à l`occasion de l`ouverture de la saison. Cette différence considérable s`explique par le fait que le public est davantage mobilisé quand le "Tout puissant de l`Ouest" est programmé au stade municipal de Bamendzi. Ce point de vue est d`ailleurs proche de celui du directeur des stades de Bafoussam, Josué Mouiche, qui pense, en plus, que "les chiffres sont bons quand Racing joue et fait des résultats".
Dans le même registre, son collègue de Mbouda, Magloire Kamogne, a d`autres explications : "Le volume des recettes dépend de l`enjeu de la rencontre. Par rapport à la saison 2004, les chiffres sont catastrophiques", indique-t-il. Le stade municipal de Mbouda, qui pour cette saison, a déjà accueilli deux matches de première division. La sortie des ``Mangwa Boys`` devant l`Aigle de Dschang, à Mbouda, a produit 1,5 million de Fcfa. Alors que sur le même stade, le derby Bamboutos # Sable de Batié n`a mobilisé que 900.000 F. Cette comparaison aurait pu s`étendre au Mankon Stadium de Bamenda, si nous avions rencontré Richard Mbakou, le maître des lieux.
Répartition
Quel que soit le montant des recettes sur les stades dits municipaux, la répartition obéit à une grille datant du 6 mars 2002 et arrêtée par le patron de l`ex ministère de la Jeunesse et des Sports : frais d`organisation (10 %), maintenance des infrastructures (8%), Comité national des sports (6%), équipe nationale de football (2%), trésor public (3%), commune (1%), Fécafoot (20%), clubs en présence (50%) et officiels. Dans la pratique, à la fin d`un match, le montant total des recettes est divisé en deux parts égales. Les clubs impliqués empochent la première. Quant à la seconde part, on y défalque d`abord les frais des officiels, en tenant compte de la distance de leur lieu de résidence, avant de procéder ensuite à la répartition selon le pourcentage en vigueur. Parallèlement, une équipe comme Fovu de Baham qui préfère évoluer avec un équipement portant le logo d`une entreprise autre que Mtn, sponsor sous contrat avec la Fécafoot, n`a pas droit aux recettes de stade. Sa quote-part revient à la fédé.
A titre d`exemple, la somme de 555.500 F Cfa encaissée lors de la première journée entre Tkc et Mount Cameroon a été répartie ainsi qu`il suit:
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200.000 F Cfa pour les clubs, à raison de 100.000 F Cfa pour chacun d`entre eux, 150.000 F Cfa pour les officiels, et 155.500 F Cfa destiné aux frais de l`organisation. Ces derniers concernent notamment "le tracé de l`aire de jeu, la location des chaises, la paie des vendeurs et des contrôleurs de billets, le transport des agents de la sécurité, les brancardiers, etc", indique Louis Bela Eves, directeur du stade Ahmadou Ahidjo, par ailleurs gestionnaire du stade militaire de Yaoundé.
Depuis le début de la saison 2005, le total des rentrées dans ce stade s`élèvent à 2.911.500 F Cfa. Jusqu`ici, la recette la plus basse est celle de la 4e journée avec 240.000 F Cfa. Des chiffres qui n`augurent pas d`une belle moisson financière. Déjà lors de la saison 2004, "nous avons enregistré près de 21 millions de F Cfa. Ce qui est regrettable", souligne, déçu, Louis Bella Evès. Et même qu`au cours de la 11e journée de la Super Ligue opposant Tkc à l`Union de Douala, la recette a été chiffrée à 31.000 F Cfa...
Spectateurs
Il faut souvent attendre les rencontres des sélections nationales pour voir les chiffres grimper. Encore qu`il y a une différence nette entre les matches livrés par les Lions Espoirs, Juniors ou Cadets et ceux de l`équipe fanion. Avec les premiers, on enregistre rarement plus de 5 millions de F Cfa, tandis qu`avec les seconds, il est possible d`atteindre 40 millions de F Cfa. C`était le cas du match Cameroun-Soudan du 27 mars dernier. Les prix pratiqués lors des rencontres internationales des sélections inférieures sont les mêmes qu`au cours du championnat, à savoir 2.000 F Cfa pour la tribune présidentielle, 1.000 F Cfa pour la tribune d`honneur, 700 F Cfa pour les tribunes A et B et 500 F Cfa pour les virages. Quand la sélection A descend dans l`arène, les prix sont revus à la hausse, parfois deux à trois fois plus chers.
C`est d`ailleurs une commission qui fixe les prix d`accès au stade. Celle-ci est composée des membres du comité des sports, les responsables du ministère des Sports et de l`Education physique (Minsep) et ceux de la Fecafoot. C`est toujours elle qui assure le suivi de l`impression des billets. "Le stade ne fait que recevoir le spectacle et si possible donne son avis à la commission", précise Louis Bela Evès. Le faible niveau des recettes est la matérialisation de l`absence des spectateurs. "Associatifs à la base, les clubs sont devenus des propriétés de personnes. Chacun veut créer un club et se battre pour que celui-ci accède en première division", a dénoncé Jean-René Atangana Mballa, secrétaire général de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). C`était au cours d`un point de presse donné mardi 12 avril dernier à l`hôtel Somatel de Yaoundé.
Le jeu peu attrayant offert par les acteurs éloigne également le public des stades. L`époque des Milla, Nkono, Bell, Doumbé Léa, Abega et autres Kundé est bel et bien révolue. Les clubs locaux ne disposent plus de vedettes capables de déplacer les foules. Pour se consoler, ils préfèrent regarder les championnats occidentaux sur les télévisions étrangères et se délecter du spectacle offert par les Ronaldhino, Samuel Eto`o et autres Achille Emana. Par ailleurs, la vétusté des stades laisse à désirer. Pire, les conditions d`accueil ne sont pas des plus agréables (absence de toilettes, de tribune avec places assises, ...). Pendant ce temps, les recettes de stades continuent de baisser inexorablement.
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