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Un Eléphant, ça trompe énormément . (20.09.2004)
E. Gustave Samnick
Une longue expérience du semi-professionnalisme qui porte déjà des fruits.
Mercredi dernier, 18 juin 2004, léquipe nationale de footballde Côte d`Ivoire a rencontré son homologue du Sénégal à Avignon en France. C`était dans le cadre de la deuxième phase de préparation des éliminatoires couplées Coupe du monde/Coupe d`Afrique des nations 2006. Rappelons que la Côte d`Ivoire se trouve dans la même poule C de ces éliminatoires que le Cameroun qui, lui, ne s`est pas gêné pour trouver un sparring-partner avant la quatrième journée de la compétition prévue dans le premier week-end du mois de septembre.
Dans les rangs de cette équipe des Eléphants de Côte d`Ivoire entraînée par le Français Henri Michel, une vieille connaissance du Cameroun, on retrouve huit ``académiciens``, c`est-à-dire des joueurs moulés par le centre de formation d`Asec d`Abidjan baptisé ``Académie Mimosifcom``. Un centre doté d`infrastructures modernes que nous avons eu le privilège de visiter, et qui accueille des pensionnaires venus d`autres pays de la sous-région d`Afrique de l`Ouest. Cet accent mis sur la formation au début des années 90 porte déjà des fruits bien mûrs, avec l`éclosion des joueurs sur la scène européenne comme Abib Kolo Touré ou Aruna Dindane.
D`une manière générale, le sport ivoirien a toujours reposé sur une politique d`ouverture. Ce n`est guère un hasard si des ressortissants de ce pays président, depuis plusieurs années, aux destinées de certaines organisations sportives continentales, notamment Christophe Yapo président de la Confédération africaine de handball, et Alain Ekra président de la Confédération africaine de basket-ball. Pour ce qui est du football, la Côte d`Ivoire s`est depuis longtemps ouvert aux talents d`Afrique. Qu`on se souvienne que Joseph Antoine Bell, au moment où le Cameroun remporte sa première Can en 1984 à Abidjan, évoluait dans Africa Sport d`Abidjan. Un club dans lequel l`un des plus grands avant-centres du Nigeria, Rachidi Yekini, réalisa également son éclosion. Le handball n`est pas en reste, où évoluent notamment des joueuses camerounaises et angolaises. C`est que, les Ivoiriens ont vite compris que le sport de compétition s`accomodait peu de l`amateurisme et se sont dès lors mis à appliquer une sorte de semi-professionnalisme pour le rendre plus performant. La consécration de cette démarche fut évidemment la victoire surprise et historique des Eléphants à la Can 92 qu`accueillait le Sénégal.
Comme entraîneur de cette génération dorée des Gadji Celi, Aka Kouamé et autres Abdoulaye Traoré, un entraîneur national nommé Yao Martial. Encore un signe d`une organisation rigoureuse du sport national! Le pays de feu Houphouët-Boigny reste d`ailleurs l`un des très rares en Afrique où des sports comme l`automobile, le rugby ou le golf, organisent des championnats réguliers. Pour autant, le sport ivoirien n`échappe pas aux maladies infantiles qui gangrènes les autres pays du continent, à l`image du Cameroun. Ainsi, la délégation qui prend part ence moment aux jeux olympiques d`Athènes s`est déplacée sans que l`Etat ait pu débloquer le moindre franc pour la logistique. Le ministre des Sports, le colonel Michel Gueu le dit lui-même, dans une interview au journal
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Le Patriote : "Il faut d’abord préciser que l’aide financière, aux athlètes ivoiriens aux Jeux olympiques, est l’affaire de l’Etat de Côte d’Ivoire. Et donc, le ministère des Sports et loisirs agit à travers l’Office national du sport (ONS). Cette instance étant sous tutelle du ministère des Sports et de l’Economie et des finances. Nous avons donc proposé une aide d’un montant de 106 millions de FCFA pour la participation de la Côte d’Ivoire à Athènes 2004.
Il se trouve que la ``Communication``(l`ordre de paiement, Ndlr) n’a été signée que le 10 ou le 11 de ce mois d’août 2004. Et jusqu’au moment où je vous parle, on me fait savoir qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses de l’Etat. Figurez-vous que le ministre des Sports, lui-même, avec le Directeur des sports et l’Agent comptable, sont encore à Abidjan et attendent cette somme."
Il est néanmoins remarquable de noter que, malgré la guerre, la sport ne s`est jamais arrêté dans ce pays. Les championnats nationaux de diverses disciplines, en dépit de quelques perturbations ponctuelles, se sont poursuivis. Encouragés par cette stabilité dans le conflit, des partenaires étrangers ont voulu apporter leur pierre à la construction de l`édifice ivoirien. C`est ainsi que les projets "Sport pour la paix" et "Droit au sport" qui coûtent respectivement 49,56 millions F CFA et 24, 78 millions F CFA ont vu le jour, sur financement de la Direction du développement et de la coopération suisse. Le projet "Sport pour la paix" a pour objectif de proposer aux enfants et adolescents des régions qui ont été les plus touchées par les troubles des activités sportives qui soient à la fois une occupation et une incitation à s`engager sur la voie de la réconciliation.
Ce projet permet non seulement de nouer le dialogue avec les responsables politiques des différents camps en conflit en partant des thèmes sportifs et éducatifs, mais aussi de donner aux efforts de paix une réalité tangible. Les villes de Guiglo, Duékoué et Man ont bénéficié de la première phase du projet qui s`est déroulée d`octobre 2003 à juin 2004. Selon Mme Maja Schaub Reisle, concepteur du projet, compte tenu de son succès, ce dernier est reconduit jusqu`en juin 2005. Ce sont entre 1500 et 2500 enfants et adolescents, dont un tiers de filles, qui bénéficient d`activités sportives organisées sur les douze sites des trois premières régions. Les activités sportives (basket-ball, volley-ball, hand-ball) organisées deux à trois fois par semaine ont pour but de réunir les groupes cibles et de les inciter à travailler ensemble pour la paix. Il a indiqué que les activités culturelles et traditionnelles locales sont prises en compte dans le programme. Mme Maja Schaub Reisle a révélé que les populations ont exprimé leur voeu de voir la guerre prendre fin en vue de retrouver une vie normale, et la présence d`une force externe, neutre et reconnue, est bien accueillie par la population qui y voit un signe d`espoir. Le coordinateur du projet, M. Donatien Adompo, enseignant à l`Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) d`Abidjan, a indiqué qu`il recrute des moniteurs de sport dans les régions concernées qui ont perdu leur emploi en raison de la crise, pour qu`ils mettent à profit leurs ressources pédagogiques.
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