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Fécafoot : Comment Tkc et Cpsa ont retrouvé l’élite (21.12.2006)
Dans les coulisses de la réunion du comité exécutif qui a duré 13h de lundi à mardi.
Bertille M. Bikoun et Emile Zola Ndé Tchoussi
En ce milieu de matinée du 18 décembre 2006, aucun signe ne permet de dire que la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) s’apprête à vivre une journée spéciale. A 10h, heure prévue du début de la réunion du Comité exécutif, ce n’est pas encore le balai incessant des véhicules des 29 membres de cette instance de la fédération. Dans la salle de conférence, à peine cinq y ont déjà pris place. Essomba Eyenga, le président du Tkc, est pensif. Lunettes au bout du nez, il revêt un costume noir à rayures fines blanches. Devant lui, une pile de documents, tous relatifs au match Tkc-Cetef de la 5ème journée de la sous-poule A de Garoua du dernier tournoi Interpoules, qui fait partie des points inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre que l’opinion publique dit "décisive". Tout comme l’affaire Centre Professionnel Sportif d’Abong-Mbang contre Comité d’Organisation des Inter Poules.
Un dispositif vidéo est installé à l’entrée de la salle, tout à côté du secrétariat assuré par le Chef du département administratif, Thérèse Manguelé et des secrétaires de la direction générale. Le directeur administratif du Tkc fait défiler, en fond sonore, les images de quelques rencontres des Interpoules.
Dehors, les journalistes sont à l’affût de la moindre déclaration. C’est à qui captera une image détonante. Une douzaine de gros bras appelés pour assurer la sécurité des dirigeants de la fédération sont "parqués" non loin du poste d’identification de la fédération. Tandis que c’est au compte-goutte que les membres du Comité exécutif arrivent. C’est donc finalement à 10h50 que l’appel des membres est effectué. 20 sont présents au début de la séance. Une minute de silence est observée en la mémoire de Ahmadou Mallam, décédé. Puis, le président de la fédération, Iya Mohammed, fait son rapport moral, duquel il ressort que "grâce à un appui financier de Mtn Cameroon, le marché relatif aux travaux de réfection des stades d’Akonolinga et de Mbouda va être attribué dans les prochains jours". Ce sera le seul acte en présence des journalistes, qui sont ensuite invités à se mettre dehors.
Le match
Louis Marie Ondoa arrive 30 minutes après le début des travaux. "J’étais donné le savoir aux enfants ", dit-il au passage. Cela, après une déclaration sur les enjeux des présents travaux. Et c’est ainsi qu’il informe d’emblée que "Je ne pense pas que nous pourrions plancher sur le cas Impôt-Racing, puisque c’est jeudi [21 décembre 2006] que nous devons entendre les joueurs de Racing". Au total 22 membres du Comité exécutif vont prendre part aux travaux du 18 décembre. Cinq vont donner des procurations. Il s’agit de John Ndeh, Ngové Ngare, Ahmadou Evelé, Gilbert Kadji et Seidou Njoya.
L’affaire Tkc-Cetef est tout de suite remise sur la table.
Les membres prennent connaissances des pièces versées au dossier par Tkc. La vidéo du match est à nouveau repassée. Le Comité exécutif convient que "les coups ont été portés à l’encontre de l’arbitre ayant dirigé ce match par des joueurs et encadreurs de As Cetef de Douala. Les rapports du Commissaire du math, du 4ème arbitre et de l’assistant n° 1 ne font pas état des voies de fait exercées sur l’arbitre, en violation flagrante des dispositions de l’article 32 des Règlements Intérieurs de la Fecafoot suivant lesquelles les officiels de match sont tenus de dénoncer les infractions dont ils ont connaissance. L’arbitre central a été convaincu de manœuvres occultes après le match. Les Règlements de la Fecafoot ont manifestement été violés par les décisions
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intervenues dans le cadre de cette rencontre". Par conséquent, les membres du Comité exécutif décident de sanctionner les officiels du match querellé, de Cetef ainsi que des joueurs incriminés (lire résolutions 1 à 7 ci-contre).
Tout se passe dans le calme, jusqu’à ce l’on aborde le cas des équipes. "Là, les problèmes ont commencé, déclare un membre du Comité exécutif qui a requis l’anonymat. Les avis étaient partagées sur l’opportunité ou non d’appliquer les textes". Trois grandes tendances se dégagent. La première est pour l’application des textes et avec toutes les conséquences; à savoir que Cetef soit sanctionné et rétrogradé en D2 et que Tonnerre monte en D1. Cette tendance est soutenue par les délégués du Sud-Ouest, du Nord-Ouest, du Centre (sauf Roland Amougou Etogo, retourné) et quelques-uns de l’Ouest (Charles Emedec). La seconde tendance est pour le statu quo. Il s’agit ici des délégués du Littoral, du Grand Nord (Iya Mohammed ne s’est pas prononcé en salle) et du Sud, "qui agissaient par intérêt, nous dit-on, du moment que Lion Ngoma n’était pas touché". La dernière tendance, enfin, celle d’un championnat de D1 à 18 clubs, est soutenue par Etienne Tamo de l’Ouest. Jusqu’à la pause intervenue à 16h, aucune tendance ne veut lâcher du lest. Les membres du Comité exécutif ne disent mot. "Nous travaillons", se contentent-ils d’indiquer, lorsqu’on les aborde.
Attente
Dehors, des attroupements, pour la plupart de journalistes, se forment et se déforment. Le temps s’écoule. Le soleil va se coucher. Toujours rien. A 19h30, l’alerte est donnée par la division de la communication, qui annonce, par Sms, la fin des travaux dans 30 minutes. Le siège de la fédération est à nouveau pris d’assaut. Des éléments du Commissariat du 2ème arrondissement interviennent. "Qui les a appelé" ? Personne ne sait. Assistés des gros bras, ils sont présents à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment. C’est sur ordre d’un commissaire que les entrées sont filtrées. "Seuls les journalistes, sur présentation de la carte de presse [aux policiers en faction], peuvent entrer". Remue-ménage. Bousculade. Eclats de voies sur le choix des personnes à laisser passer. On frise l’affrontement entre les policiers et les curieux.
A l’intérieur, les "débats sont houleux". Le Comité exécutif ne parvient pas à s’accorder sur une position unique. Des revirements les plus inattendues sont observées. A l’extérieur, le froid à raison de certains journalistes, qui s’éclipsent vers 22h. Mais d’autres, par contre, s’affalent sur les marches. L’essentiel de la presse sportive veille, jusqu’aux première heures de la journée du 19 décembre 2006, quand elle est admise dans la salle de conférence, où le directeur général de la fédération s’apprête à lire le communiqué final (lire ci-contre).
Les membres du Comité exécutif sont exténués. A 1h05, ils sortent de la salle. Essomba Eyenga a perdu sa langue : "Je suis fatigué". C’est un homme heureux qui part de la fédération, le sourire aux lèvres. Le championnat se jouera certainement à 18, même si la résolution du Comité exécutif devra encore passer par un vote à l’Assemblée générale car conformément aux textes de la fédération, seule cette instance est fondée à revoir le nombre de clubs devant prendre part au championnat d’élite de football. Le consensus s’étant dégagé au sein du Comité exécutif, le vote d l’Assemblée générale n’apparaît que comme pure formalité.
La nuit aura été courte pour les dirigeants de la Fécafoot. En début de journée hier, le président et le vice-président sont allés présenter les décisions finales au ministre des Sports et de l’Education Physique. Iya Mohammed quitte aussitôt la ville...
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