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3ème Tour cycliste du Cameroun : La Fécacyclisme a étalé ses limites (15.03.2005)
L’incapacité, l’improvisation et l’amateurisme des organisateurs mis à nu.
La troisième édition du Tour cycliste du Cameroun qui s’est achevée vendredi 11 mars à Yaoundé a connu de nombreux problèmes. Claude Bernard Messy, le président du comité d’organisation accusé de toutes parts d’être à l’origine des multiples manquements enregistrés prend pour responsables les dirigeants des commissions. “ Les responsables des commissions étaient incompétents et de très mauvaise foi ”, se défend le président de la Fédération camerounaise de cyclisme (Fécacyclisme). Une défense de Claude-Bernard Messy qualifiée de fuite en avant par nombre d’observateurs avertis.
La commission de transport est l’une de celles qui, selon Claude Bernard Messy, n’ont pas fait leur travail. Il serait d’ailleurs difficile d’évaluer les pertes financières du fait de détournement. Dans le Grand Nord, c’était devenu un refrain pour Mballa Nkodo Rodrigue, le président de la commission de transport qui confiait à qui voulait bien l’entendre qu’il a été victime de l’escroquerie des conducteurs de la province de l’Extrême-Nord. “ J’ai mis le carburant et je leur ai donné les frais. Mais ils sont partis ”. En clair, il n’évaluait pas les besoins en véhicules et en consommation de carburant. Tout comme il ne maîtrisait pas le nombre de motos à mettre à la disposition de la commission technique, des cameramen et des reporters photographes. C’est dans ce flou qu’il y aurait eu une forte distraction de fonds.
C’est rendu au sud que le pot aux roses a été découvert. L’organisation a pris 42 véhicules. Pour les cars, la location journalière était officiellement de l’ordre de 35000 F Cfa. Mais le président de cette commission leur aurait dit qu’ils recevront 30000 F Cfa. Les chauffeurs des petites voitures qui devraient recevoir 25000 F Cfa n’ont eu droit qu’à 20000 F Cfa. Ils se lamentaient du risque de ne pas rentrer en possession des 20000 F Cfa de frais de caution. Se loger n’était pas un exercice aisé. La commission avait très souvent des retards. Et à cela se greffe aussi la surfacturation. Les auberges de moins de 6000 F Cfa dans lesquelles une bonne partie de la délégation a passé ses nuits à Mbalmayo, Sangmelima et Ebolowa, ont vu leurs prix augmentés entre le temps de payement et celui du calcul des frais dépensés.
De son côté, la commission médicale a fonctionné comme elle a pu. Dans le Grand Nord, il y avait une ambulance et la civière. Pas de médicaments. Selon
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certaines sources, le Docteur Michel Motaze, médecin de la fédération, a dû utiliser ses propres produits et ceux de Snh vélo dont il en a la charge. Pour sa part, le kiné Messomo Aubin a dû recourir aux produits de Tkc handball dames dont il a la charge. Ceci, grâce à son président Albert Roger Milla qui lui a donné son accord. Il en est de même de la Beac qui a donné non seulement des médicaments, mais aussi des frais pour compléter la boîte à pharmacie. Arrivée dans le Sud, la première ambulance qui a été vue est celle de l’hôpital d’Ebolowa que l’on a trouvée à 15 Km de la ville, après l’étape de Kribi.
La restauration, malgré les dispositions prises, n’a pas comblé les attentes. Chaque fois que l’argent était remis au service traiteur, soit c’est la qualité qui faisait défaut, soit ce sont les membres de la délégation qui ne parvenaient pas à trouver de quoi manger. De son côté, la commission technique n’a pas manqué de souligner sa déception. Un de ses membres nous a confié : “ pendant les réunions de préparation, nous avons demandé au président de la fédération de nous donner 50000 F Cfa par jour. Ce qui a été accepté. Mais comme aux précédentes éditions, il nous a miséré. Il pense qu’il pourra s’en sortir à l’élection à la tête de la confédération africaine de cyclisme. Mais il oublie que c’est nous qui avons tout fait pour qu’il soit élu à la Fécacylclisme. On peut convoquer les deux tiers des membres et le déposer ”.
Où sont passés les sponsors
Ce qu’il faut ajouter à ce tableau déjà très peu réluisant c’est l’absence de sponsors. Depuis sa renaissance sous la houlette de Claude-Bernard Messy, le Tour cycliste du Cameroun est fortement politisé. Avec des financements venant essentiellement de la présidence de la République. On a rarement vu une course cycliste sans caravane publicitaire. Surtout un tour national. C’est encore une originalité camerounaise que de vivre un tour cycliste sans caravane publicitaire. Mais face à la pression fiscale à laquelle sont soumises les entreprises privées, combien peuvent encore sponsoriser les équipes comme le faisaient jadis la Maison du cycle, les Brasseries du Cameroun, Bastos, Madubo (Alubassa), etc.
La Fécacyclisme aurait intérêt à se mettre à l’école burkinabé, sénégalaise ou ivoirienne en matière d’organisation de tour cycliste. Et pourquoi pas à l’école française. Là-bas, le tour est l’affaire d’une entreprise : la société du Tour de France.
Par Sandeau Nlomtiti
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