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Lions indomptables :Javier Clemente dans un vaste chantier (19.08.2010)
Le premier technicien espagnol à la tête de l’équipe nationale du Cameroun ne va pas se tourner les pouces.Depuis la fin de la calamiteuse coupe du monde Afrique du Sud 2010 le 12 juillet dernier, les Lions indomptables du Cameroun, premiers éliminés de la compétition, n’avaient plus de dompteur, puis que le contrat du Français Paul Marie Le Guen n’avait pas été renouvelé.
Javier Clemente trouve donc une équipe nationale dans un état de morbidité avancé, malade de son jeu et malade de l’état d’esprit des joueurs qui la composent.
Dans le dernier classement mondial de la Fédération internationale de football association (Fifa), le Cameroun a dégringolé de la 19e à la 40e place. L’assoupissement qui a occasionné cette dégringolade contraste avec la qualité des footballeurs camerounais dont les talents sont reconnus dans leur club respectif.
Le problème se situe, entre autres, au niveau de l’état d’esprit des joueurs. Il a même été dit que certains joueurs se réjouissaient des contre-performances de leurs coéquipiers en Afrique du Sud. Lors de la rencontre amicale contre la Pologne (0-3) certains joueurs ont été laissés à la maison, notamment Alexandre Song, Idris Carlos Kameni, Achille Webo, Achille Emana.
Clemente devra, en homme nouveau, faire la part des choses et trancher. Et ce ne sera pas du tout facile car, Samuel Eto’o, le leader incontesté sur le terrain, dirige une fraction de joueurs dits des jeunes. Avec la poigne qu’on lui prête, le technicien espagnole s’attellerait à amener Eto’o à taire son ego et ses élans de « Père Noël » pas toujours apprécié de ses coéquipiers, pour se mettre résolument au service de l’équipe et jouer effectivement son rôle de capitaine et de rassembleur. Agé de 29 ans aujourd’hui, Eto’o en aura 31 en 2012. Les Camerounais attendent toujours un trophée qui porte son estampille, comme ceux qu’il a conquis ailleurs en Europe. Plus tard risque d’être trop tard.
Il gagnerait à retravailler l’état d’esprit des Lions, c’est-à-dire à inculquer aux joueurs, à tous les joueurs, qu’une équipe nationale est constituée d’un ensemble de footballeurs qui apportent chacun sa pierre à la construction d’une victoire commune, le meilleur étant comme un arbre qui, avec son feuillage, protège les autres du soleil de la défaite et non qui leur nuit avec ses racines pernicieuses. Ceci peut passer par une redistribution des cartes.
Paul Le Guen avait voulu adapter les footballeurs camerounais à son 4-3-3 qu’il a traîné partout où il est passé, et n’a jamais pu trouver des hommes, d’où ses hésitations permanentes. On attend de l’ancien sélectionneur de la « Roja » qu’il adapte une tactique efficiente aux joueurs camerounais afin de reconquérir le leadership en Afrique.
Il devra vite attribuer un rôle précis à chacun de ses adjoints pour éviter la confusion, à l’exemple de Jacques Songo’o qui, déjà pour affronter la Pologne en amical, avait fait appel à son fils, Franck Songo’o, avant d’être vite rappelé à l’ordre par la hiérarchie. Il n’avait jamais caché sa préférence pour Souleymanou Hamidou, beaucoup moins pour la méforme de Carlos Kameni que pour les accointances entre Thomas Nkono et le gardien de l’Espanyol Barcelone.
La sélection des joueurs en vue du match contre l’Ile-Maurice le 5 septembre prochain, comptant pour le première journée des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations (Can) de football 2012, ne portera pas la signature du nouveau sélectionneur des Lions indomptables. Il est annoncé au Cameroun le 28 août prochain au plus tard et la liste sera rendue publique trois jours plus tôt. Elle aura été concoctée part François Omam Biyick et Jacques Songo’o.
Javier Clemente devra par ailleurs s’accommoder du contexte camerounais, lui qui n’avait jamais séjourné en Afrique. Les Lions indomptables sont aussi un instrument du gouvernement qui ne tarde pas à donner « son avis » quand il juge nécessaire. Paul Le Guen l’avait avoué en Afrique du Sud en affirmant qu’il avait
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fait beaucoup de concessions, notamment face au Denamark (2-1) contre lequel l’équipe du Cameroun n’était pas la sienne.
Son parcours lui confère le respect des Camerounais qui l’accueilleront certainement avec enthousiasme. Mais, pour ce grand chantier qui l’attend, ils ne lui seront pas du tout cléments dans leur jugement, pour peu qu’il flanche, surtout qu’il se dit déjà qu’il n’a pas accepté de résider au Cameroun pendant les deux années de son contrat qui reste à parapher.
Écrit par Dominique Toukas
24 juin 2010 : Après sa troisième défaite du mondial sud africain, Paul Le Guen quitte officiellement la tanière des Lions indomptables. D’aucuns estiment qu’il a démissionné, d’autres qu’il était en fin de contrat et savait bien qu’il n’allait pas être renouvelé. Mais on se souvient que le technicien français avait déclaré que « “Mon contrat se termine et il était clair depuis le début que je m’arrêterais maintenant”. Le Cameroun a terminé à la dernière place du groupe E après avoir été battu trois fois, par le Japon (0-1), le Danemark (1-2) et les Pays-Bas (1-2).
5 juillet : Les autorités de football annoncent privilégier la piste d’un entraineur expatrié et d’un adjoint national
7 juillet 2010 : Des médias français annoncent le retour de Paul le Guen dans la tanière des Lions indomptables. Argument brandi : le technicien français a reçu un coup de fil de Iya Mohammed. Selon Junior Binyam, le chef du département communication de la Fecafoot, «Le président de la Fecafoot a appelé Paul Le Guen juste pour avoir de ses nouvelles», «Paul Le Guen lui-même a annoncé que son contrat était terminé et a reconnu son échec», poursuit-il. Avant de préciser que le dossier de Paul Le Guen ne figure pas parmi ceux qui ont spontanément déposés à la Fecafoot une fois la vacance de poste constatée. Dans le même temps on annonce 4 dossiers de candidatures déposés à la Fecafoot. Dont celui de François Omam-Biyick,
15 juillet : Une commission mixte, Minsep / Fécafoot est à pied d’œuvre pour étudier et faire le tri, organiser les auditions des différents candidats aux postes dans l’encadrement technique pour les Lions indomptables. Alors que dans l’opinion publique, la polémique enfle au sujet de la nationalisation du poste d’entraineur national, sélectionneur du Cameroun
19 juillet : L’ancien entraîneur des Eperviers du Togo, Jean Thissen envoie son CV et sa lettre de motivation au ministère des Sports et à la Fécafoot.
20 juillet : Iya Mohammed, Francis Mveng et André Nguidjol Nlend s’envolent pour l’Europe. Ils vont rencontrer des entraineurs sur le vieux continent. Iya aurait discuté le long de ce séjour entre autres avec Mourihno, Lothar Matthaüs, Vahid Halilodzic, Ljupko Petrovic.
27 juillet : Jules Frédéric Nyongha, Etienne Sonkeng, Ngweha Ikouam Fils et Mvondo Ndjana et autres candidats sont auditionnés pour la place d’entraineur adjoint. Le jury est composé de Michel Zoah, Iya Mohammed, Francis Mveng et André Nguidjol Nlend.
2 août : Lothar Matthaus annonce qu’il n’est plus en course pour succéder à Paul Le Guen
5 Août : Paul Biya, en visite au Brésil, émet le vœu de voir les Lions bénéficier des services d’un entraineur brésilien
11 août : Match amical entre le Cameroun et la Pologne, à Szczecin. Les Lions conduits pas Jacques Songo’o l’emportent (3 – 0).
12 août : Javier Clemente annonce à la presse espagnole qu’il sera le successeur de Paul Le Guen à la tête des Lions indomptables.
15 août : Après Lothar Matthaus, Vahid Halihodzic jette l’éponge et s’engage avec le Dinamo de Zagreb.
16 août : Réunion tripartite à Yaoundé entre le Minsep, la Fecafoot et le Premier ministère : il faut finaliser les termes du contrat du nouvel entraineur. On annonce un montant de 20 millions F Cfa par mois et une durée de 2 ans.
17 août : Environ 75 postulants, 3 retenus dans une short list et un élu au finish : Javier Clemente.
Rassemblées par C.Y
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