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Le Quartier général à Kumasi en ébullition (23.01.2008)
A quelques heures du coup d’envoi de la rencontre Cameroun contre Egypte, il y avait de la tension chez les accompagnateurs officiels de l’équipe nationale camerounaise de football.
Hôtel Georgia de Kumasi, hier, mardi 22 janvier, il est 12 heures. La rue y attenant est envahie par des groupes de danse. C’est une enceinte sécurisée par des éléments de la police ghanéenne. Ici logent les Lions Indomptables, non loin des appartements abritant le ministre des Sports et de l’éducation physique et sa suite. L’effervescence est de taille. Les différents groupes de danse rivalisent d’adresse dans l’animation. En attendant le départ du capitaine Rigobert Song Bahanag et ses coéquipiers pour le Baba Yara Sports stadium. Les bus réquisitionnés sont déjà prêts. André Nguidjol Nlend, directeur administratif des Lions Indomptables, fait des va-et-vient entre la salle ou les Lions sont, rassemblés en réunion technique, et l extérieur. A la gauche de ce bâtiment principal, plusieurs journalistes et autres curieux sont installés au bar de l’hôtel Georgia.
Les hommes de médias échangent sur la cacophonie observée dans la distribution des badges d’accréditation aux membres de la délégation du ministère des Sports et de l éducation physique (Minsep). “ Nous sommes à quelques heures seulement du match, le ministre et sa suite n’ont pas encore de documents leur permettant de se rendre au stade. Les employés de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) qui sont à l’origine de ce désordre dans les accréditations de la délégation du Minsep auront des comptes à rendre au pays. Maintenant, ils ont mis leur président, M. Iya Mohammed, dans une situation où il est, au moment où je vous parle, en train de se battre pour trouver à tout prix des accréditations au ministre et sa suite ”, révèle un haut cadre du Minsep, entre deux gorgées de bière.
Otto Pfister méfiant
La conversation est interrompue avec l’arrivée de Otto Pfister, le coach allemand des Lions Indomptables. Il revient de la réunion technique. Il s’installe auprès des cadres du Minsep, autour d’une table chargée de bouteilles de bière. “ Si vous voulez me filmer, ne le faites pas avec ces bouteilles de bière. Je n’ai rien bu. Puisque au Cameroun on dit que je bois beaucoup. Il suffit qu’on me voit sur une photo, à côté de ces bouteilles, pour dire que c’est moi qui ai bu tout ceci ”, lance-t-il aux reporters et photographes ayant accouru vers lui. Très méfiant, le sélectionneur des Lions Indomptables refuse de répondre aux questions de journalistes. Il dit en avoir marre des intrigues camerounaises. Dans la foulée, Albert Roger Milla et son collaborateur Kouoh Kotte arrivent. “ Je suis toujours à la
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recherche d’une accréditation. On m’a déjà filmé quatre fois. Mais, je ne vois pas toujours le badge ”, se plaint l’ambassadeur itinérant.
A la suite de Albert Roger Milla, les cadres du Minsep présents maudissent des employés de la Fécafoot qu’ils tiennent pour responsables de cette situation. “ Une situation qui a rendu l’atmosphère délétère au Quartier général des Lions Indomptables, au point d’amener Otto Pfister à décider qu’il n’y aurait pas d’interviews de Lions, si la démarche n’est pas officielle et n’a l’onction du Minsep qui le reconnaît ; la Fécafoot ayant déclaré qu’elle ne le connaît pas ”, confie un autre haut cadre du Minsep. Il révèle par ailleurs que “ certains joueurs de l’équipe nationale se plaignent de n’avoir pas encore reçu leur quote-part des retombées du match amical de Galice. ”
Augustin Edjoa appelle à l’apaisement
Quand ils quittent le compartiment de l’hôtel où sont logés les Lions, les reporters du quotidien Le Messager se retrouvent nez à nez avec le ministre Augustin Edjoa. “ Vous êtes de quel média ? ” “ Nous sommes du quotidien Le Messager ”. La foule accourt vers le ministre des Sports. Augustin Edjoa s’énerve un peu en disant qu’il reçoit des coups de fils du Cameroun lui parlant des multiples problèmes soulevés par la presse camerounaise. Il appelle à l’apaisement en soulignant l’importance que revêt cette Can pour le Cameroun. “ C’est une compétition que nous tenons à remporter. Je vous prie, il ne faut pas relayer certaines choses qui peuvent mettre le groupe mal à l’aise. Nous sommes là pour une même cause : remporter ce trophée. Il n’y a pas d’organisation parfaite. Je peux vous le relever, le problème d’accréditations est, en grande partie, causé par le comité local d’organisation ”, souligne Augustin Edjoa.
Le Minsep poursuit en révélant : “ Au moment où je vous parle (Ndlr : 14 heures 30 minutes), le président de la Fécafoot est en train de se battre pour nous trouver des accréditations. C’est l’organisation qui est en grande partie fautive. Et ces problèmes sont entrain d’être réglés pour le bien de notre délégation. ” A la fin de la conversation avec le ministre, le président de la Fécafoot, Iya Mohammed, arrive à bord d’une Land Cruiser. Approché par les hommes de médias, il confirme : “ J’étais à la recherche des accréditations pour le ministre et sa délégation, et pour des membres et autres cadres de la Fécafoot logés dans un autre hôtel que celui-ci ou je suis. ”
C’est avec ce moral bas que la délégation camerounaise s’est rendue au Baba Yara Sport Stadium de Kumasi, vivre la douche froide des Lions Indomptables face aux Pharaons.
Par Honore FOIMOUKOM Envoyé spécial a Kumasi
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