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Préparation : Les Lions se mettent en autarcie (04.02.2008)
Déjà accusé de communiquer peu, le Cameroun ferme ses entraînements au public et à la presse.
Bertille Missi Bikoun, à Tamale
Pour les deux dernières séances d`entraînement préparatoires au quart de finale Tunisie-Cameroun de ce lundi, 4 février 2008 au Tamale Sports Stadium, l`entraîneur-sélectionneur national, Otto Pfister a décidé de fermer lesdites séances à la presse. Pire, il a décidé de garder secret les lieux d`entraînements. Samedi matin donc, l`attaché de presse, Jean-Jacques Mouandjo, le manager de l`équipe, Martin Etonge et l`entraîneur national adjoint chargé des gardiens de buts, Thomas Nkono, sont allés repérer des stades d`entraînements. Le technicien allemand a donné pour consigne à son adjoint de ne pas divulguer l`information relative au nom et au lieu d`entraînement aux autres membres de la délégation. Dans l`après-midi, à 16h30 précisément, les Lions indomptables sont allés travailler sur un terrain que l`on situe non loin de l`aéroport de Tamale.
Le même manège a été observé hier. A 11h, l`équipe nationale est partie de l`hôtel, sans que la presse soit informée du lieu de l`entraînement. Mais celle-ci a été repérée plusieurs minutes après, au stade de Tamale. Les différents accès au terrain ont été fermés hermétiquement. Dans le même temps, la délégation tunisienne, qui cohabite dans le même hôtel que les Lions, donnait une conférence de presse. Du coup, toute l`attention, aussi bien des médias étrangers que camerounais, était tournée vers les Aigles de Carthage, plus ouverts et coopérants.
Impossible donc de savoir avec exactitude ce qui se passe côté camerounais, du moins en ce qui concerne la rencontre de quart de finale de ce jour. Les joueurs de l`équipe nationale rencontrés samedi soir lors de la réunion improvisée par le ministre des Sports et de l`Education physique affichaient bonne mine. Le capitaine Rigobert Song a toujours le même refrain : "nous vous promettons une victoire". Egalement serein, Samuel Eto`o assure une victoire face à la Tunisie ce lundi.
Bref, il règne comme une concentration maximale côté camerounais. Mais aussi, il y a comme une sensation de suffisance à entendre les uns et les autres. Même les journalistes d`ailleurs. Sentiment né de ce que jeudi dernier, face à l`Angola, la Tunisie n`a pas montré grand-chose. Si ce n`est un jeu vif, basé sur les côtés. C`est d`ailleurs ce que compte exploiter Roger Lemerre aujourd`hui. Surtout face
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à un côté gauche camerounais défaillant et une défense lourde où l`un des deux piliers a davantage constitué jusqu`ici un danger plutôt qu`une barrière.
Divergences
Pour Jaidi Radhi, l`emblématique capitaine de la Tunisie, la rencontre de ce lundi sera difficile. "Nous avons une équipe jeune, qui est pleine de motivation et de qualités aussi. Nous allons exploiter cela sur le terrain pour faire un grand match contre le Cameroun. Les individualités de chaque camp ne vont pas permettre un match tactique. Je pense d`ailleurs que ce sera un grand match. Et je souhaite que le meilleur gagne".
Il ne fait aucun doute que l`équipe camerounaise est celle qui communique le moins possible à cette 26ème édition de la Can 2008. Du moins, à entendre les échos qui parviennent des autres délégations, où l`on parle de joueurs et dirigeants disponibles. Il serait donc malhonnête d`être fier du comportement de nos joueurs et encadreurs, qui mènent plutôt une cabale contre la presse nationale. Sauf à avoir des affinités. Et même ! L`attaché de presse qui est là est défaillant. Non pas parce que Jean-Jacques Mouandjo de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) manque d`autorité face à des stars comme Eto`o, Song ou Njitap, mais parce que tout le monde parle au nom de l`équipe.
Tout le monde dit une chose et son contraire. Même quand ce n`est pas dans son domaine de compétence. Dans l`encadrement, Otto Pfister est ondoyant. Un coup il dit oui. Un autre il change d`avis. Quant à son adjoint, Gweha Ikouam, il est omniprésent, mais on ne l`entend pas quand il faut prendre des décisions délicates ou porteuses pour le groupe. Thomas Nkono est plus disponible. Mais il ne maîtrise pas toujours tout. "Je travaille dans la limite de mes compétences", a t-il coutume de dire. En effet, il y a une méfiance perceptible dans la tanière : les joueurs entre eux. Ainsi qu`entre leurs encadreurs. Toutefois, contrairement aux encadreurs qui se font plus d`intrigues, les joueurs de l`équipe ont atteint un niveau de maturité telle que malgré les divergences de vue, dès que Rigobert Song et ses coéquipiers entrent dans les vestiaires, ils ne forment plus qu`un seul homme, une équipe. D`ailleurs, c`est la même atmosphère pendant les entraînements. Après, les affinités sont libres de se consolider. C`est d`ailleurs la principale force du groupe jusqu`à présent ; en attendant que le malin esprit s`installe et détruise cette harmonie-là.
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