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Sport-roi camerounais : Football des jeunes : la descente aux enfers ! (30.11.2005)
La politique de développement du football pour minimes, cadets et juniors est quasi-inexistante au pays des Lions Indomptables.
Rien ne va plus dans la pratique du football des jeunes au Cameroun. Ouverte en grandes pompes au stade Mbappé Lepé de Douala il y a près de deux mois, en présence de Patrick precheur le directeur général de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et des autorités administratives de la province du Littoral, la saison nationale de football des jeunes traîne à prendre son envol. Tant dans les chefs-lieux des dix provinces que dans les différents départements du pays, la pratique du football des jeunes (minimes, cadets et juniors) est quasi inexistante. Le ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) chargé de créer le cadre en matière de structures et la Fécafoot chargée du volet technique dont l’organisation des compétitions pour cette discipline au Cameroun ont, sur le plan théorique, pris des dispositions pour le développement du football des jeunes. Mais sur le plan pratique, ils ont chacun, dans son domaine, démissionné du suivi. Ceci rend très difficile le travail de détection des talents que doivent effectuer les entraîneurs nationaux des catégories minimes, cadets et juniors, pour constituer leurs sélections nationales. D’où le problème de relève devenu d’actualité en matière de football au Cameroun.
Cette absence de suivi par le Minsep et la Fécafoot se justifie de nos jours par le manque de compétitions officielles des jeunes au Cameroun. La part de responsabilité du Minsep dans cette navigation à vue n’est rien d’autre que le fait que les entraîneurs provinciaux de football relevant de lui, ne font plus leur travail de détection. Le temps où, en football, l’on parlait de sélections provinciales minimes, cadets ou juniors, est révolu depuis des années. A quoi servent donc, de nos jours, ces fonctionnaires du Minsep nommés dans les provinces ? “ Nous avons la volonté de détecter les talents pour les catégories jeunes. Cela fait partie de nos missions. Malheu-reusement, nous avons un sérieux problème de manque de moyens. Sans moyens, nous ne pouvons rien faire ”, se plaint un des dix entraîneurs provinciaux de football que compte le Cameroun. Au niveau de la direction technique nationale, structure coiffant les entraîneurs provinciaux, l’on pense que, de nos jours, pour ce qui est du football des jeunes, la formation des éducateurs et des instructeurs de la discipline est nécessaire. Car, avec le boom des centres de formation et autres écoles de football privés, de nombreux jeunes sont désireux de faire une carrière de footballeur. Et il faut bien qu’ils aient de bons formateurs.
Sacrifié sur l’autel
des intérêts égoïstes
Au niveau de la Fécafoot, tout porte à croire que le football des jeunes est sacrifié sur l’autel des intérêts purement
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égoïstes, qui n’ont rien à voir avec le développement de cette discipline au Cameroun. Après sa nomination au poste de président de la commission nationale de football des jeunes de l’instance faîtière du football camerounais, Pierre Batamak a, en compagnie des membres de son équipe, fait le tour des provinces du pays. Dans les chefs-lieux de provinces, il a tenu des réunions avec des promoteurs des centres de formation et écoles de football, en présence des dirigeants locaux de la Fécafoot. Partout où Pierre Batamak et son équipe sont passés, l’on a officiellement lancé le championnat des jeunes. Mais, quelque deux mois plus tard, aucune de ces compétitions n’est existante. Qu’est-ce qui s’est passé ? Il s’est simplement passé que, des dissensions ont vu le jour, d’abord entre certains membres de la commission nationale de football des jeunes, puis entre cette commission elle même et certaines ligues provinciales de football. Le cas de la ligue provinciale de football du Littoral qui s’est farouchement opposée à la nomination d’une commission provinciale de football des jeunes par Pierre Batamak est patent.
Dans la bataille opposant la commission nationale de football des jeunes à la ligue provinciale du football des jeunes au sujet de cette catégorie, l’on peut, au regard des termes du communiqué final d’une réunion présidée en octobre dernier à Douala par Iya Moham-med le président de la Fécafoot, dire que la ligue provinciale de football du Littoral est sortie vainqueur. C’est sûrement pour cela que, tout récemment, Joseph Lima, le président de la ligue provinciale de football du Littoral a nommé des gens chargés de s’occuper de la gestion du football des jeunes dans la province. Mais, actuellement, sur toute l’étendue de la province du Littoral, il n’y a pas de compétition de football de jeunes qui se déroule, que ce soit sous la supervision de la commission provinciale nommée par Pierre Batamak ou par les hommes récemment nommés par Joseph Lima. Ce qui porte à croire que l’essentiel chez nombre de gestionnaires du football camerounais est loin d’être celui du développement de la discipline. Les uns et les autres se battent plus pour des intérêts personnels, au détriment du football.
Enfin, il faut le dire, face à cette descente aux enfers du football des jeunes au Cameroun ; ce qui est un danger pour la relève, le Minsep et la Fécafoot ont intérêt à réagir, en mettant sur pied une politique fiable de développement de la discipline. Il faudrait même, au cas où il n’y a pas d’idées originales, copier des exemples d’ailleurs ; surtout ceux de l’Afrique de l’ouest où, dans chaque pays, les décideurs ont, depuis plusieurs années, mis sur pied une bonne politique de développement du football des jeunes (lire interview Engelbert Mbarga ci-contre) dont les fruits sont actuellement récoltés.
Par H.F.
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