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Présidentielle (31.12.2004)
Emmanuel Gustave Samnick
Le nouveau ministre des Sports et de l`Education physique, Philippe Mbarga Mboa, aurait donné des instructions selon lesquelles, ce sont les nouveaux présidents des fédérations sportives nationales, même élus seulement la veille, qui devaient être invités à serrer la main du président de la République au stade Ahmadou Ahidjo, à l`occasion de la finale de la Coupe du Cameroun de football, le 28 décembre 2004 au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Est-ce cette perspective qui a conduit certains présidents de fédération à retarder l`échéance des assemblées générales, de sorte qu`elles sont seulement en train de se tenir en cascade dans les tout derniers jours de cette année qui s`achève?
Si tel était le but de la manoeuvre, folklorique (saluer le chef de l`Etat, peut-être pour la dernière fois), il aura donc été atteint. Pour le reste, on a noté quelques secousses retentissantes à la tête de certaines fédérations. Et dans l`ensemble, le bilan sportif de ces associations nationales, chargées de l`organisation et de la promotion de leurs disciplines respectives, est resté plutôt faible.
2005 va donc s`ouvrir sur de nouveaux visages dans la gestion quotidienne du sport camerounais. Le ministère de tutelle ayant lui-même un nouveau locataire, le vent du changement a continué à souffler sur les fédérations. Si on est loin du raz-de-marée du Sud-est asiatique, l`entrée sur le ring de la boxe de Jean Marie Akono Ze, qui a envoyé Bertrand Mendouga au tapis, n`est tout de même pas un événement mineur. Et que dire de la révolution sous le panier du basket-ball, avec l`éviction de Barnabas Enanga par Chrysogome Noah? Et au lawn-tennis, la montée au filet de Eugène Edouard Akame qui a terrassé d`un revers droit Paul Kemajou? Emmanuel Ndoumbe, lui, replonge dans l`administration du sport par la Natation, après avoir été
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par le passé président de la Fécacyclisme... De nouveaux hommes, avec de nouveaux défis, dont on attend qu`ils injectent réellement du sang neuf dans le mouvement sportif national.
Nous sommes heureux de constater que la démocratie et les conditions d`alternance, encore étouffées sur le terrain politique chez nous, trouvent ainsi un champ d`expression idoine en sport. Ce n`est pas le moindre mérite de ces assemblées générales qui se sont tenues en ce mois festif de décembre. Et pourtant en nous subsiste une inquiétude, de nous imaginer peut-être que l`enthousiasme débordant observé pendant les "présidentielles" ne s`estompe rapidement une fois les protagonistes sortis des salles de congrès pour les vraies arènes sportives. Mardi dernier, le président de la République a serré chaleureusement la main à plus d`une trentaine de présidents de fédérations sportives nationales. Parmi eux, combien peuvent se prévaloir d`avoir animé réellement leur discipline au courant de l`année qui s`achève? Très peu en effet, et sans doute moins de la moitié. Nous entendons d`ici les cris d`orfraie de ceux qui excipent déjà "le manque de moyens" pour justifier l`inertie de leurs fédérations, comme si on les avait forcés d`en prendre la direction.
Or, plusieurs de ceux-là, sans pouvoir présenter un programme d`activités cohérent en début de saison, s`empressent souvent d`aller décharger des millions de Fcfa en espèces à l`ex-Minjes, au titre de subvention de l`Etat aux fédérations sportives nationales.
Par bonheur, il n`y a pas que des loups dans la bergerie. Mais elles sont nombreuses au Cameroun, les fédérations qui n`ont ni siège, ni adresse électronique, ni compte bancaire, ni programme. Elles ont des présidents, qui perçoivent l`aide financière de l`Etat et saluent le chef de l`Etat un après-midi de décembre. Une grande ambition pour de petits esprits!
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