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CAMEROUN 2 – COTE D’IVOIRE 0: LE REVEIL DES LIONS ? (06.07.2004)
Schäfer plus décisif. Des joueurs plus engagés. Eto’o répond à Drogba.
L’entraîneur allemand des Lions Indomptables avait promis une révolution dans son équipe contre la Côte d’Ivoire. S’il est clair que ces grands bouleversements attendus n’ont pas eu lieu, il est évident que Winfried Schäfer aura été moins complaisant que d’habitude. D’entrée de jeu dans cette rencontre qui a opposé hier le Cameroun à la Côte d’Ivoire, la titularisation de Souleymanou Hamidou en lieu et place d’Idriss Carlos Kameni était un message fort sur la volonté de Schäfer de réaliser un résultat dans cette rencontre où le public ne devait lui tolérer aucune erreur. Schäfer l’a si bien compris qu’il a même pour l’une des rares fois depuis son arrivée au Cameroun, céder aux vœux d’un public qui hier au stade Amadou Ahidjo, lui dictait les remplacements.
Schäfer a enfin compris que les substitutions des joueurs se font en fonction des phases de jeu et des stratégies spontanées. Il s’est départi pour la rencontre d’hier tout au moins, de ses remplacements stéréotypés qui à la fin n’aidaient pas beaucoup son équipe. Il a compris hier que Eric Djemba après dix minutes de jeu était devenu un danger pour son équipe, avec plus de trois passes à l’adversaire en l’espace de cinq minutes. Le joueur de Manchester United qui sort d’une blessure, ne semble pas avoir laissé son jeu brouillon basé sur le physique. Schäfer a donc compris, qu’il était temps de mettre hors du stade, Mohamadou Idrissou qui tarde à confirmer l’élan pris lors de la Coupe des confédérations et qui visiblement est encore affecté par ses problèmes avec son manager.
Il est même à parier qu’après avoir très tôt remplacé Djemba, le jeu des Lions aurait aussi gagné en intensité si Idrissou avait aussi cédé plutôt sa place à Guy Feutchiné décidément la révélation de l’année au sein des Lions. Cependant s’il faut se féliciter de ce coaching très judicieux de Schäfer, il faut également dire que Pius N’dieffi qu’on a pourtant toujours présenté comme une solution dans une attaque camerounaise stérile, n’aura pas donné entière satisfaction. Et dans la foulée des déceptions hier au stade Ahmadou Ahidjo, on ne saurait oublier Gérémi Njitap dont aucun coup de pied arrêté n’est arrivé à la bonne destination, en plus de
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ses limites dans la participation au jeu. Mais les Lions ont bien joué. Maintenant, la question cruciale est de savoir s’il s’agit d’un réveil ou d’un simple miroir aux alouettes vu l’enjeu du match ?
LES LIONS ETAIENT SOUS PRESSION
Jamais une rencontre depuis la piètre performance des Lions à Tunis 2004, n’avait suscité autant d’engouement populaire et de tension. Les Lions jouaient hier non seulement pour se repositionner dans leur groupe et prendre la première place du classement, mais aussi pour se réconcilier avec un public qui commençait déjà à douter d’eux. Surtout après la difficile victoire face au Bénin à Yaoundé, et ce match nul à Benghazi contre la Libye.
Au-delà de tout cela, il y a cette rivalité que le public a créé entre Samuel Eto’o et Didier Drogba, probablement les deux meilleurs attaquants du moment, qui ajoutait du piment à cette rencontre. Les Lions qui tenaient à réaffirmer leur suprématie en Afrique, n’ont pas fait dans la dentelle. Deux buts à zéro, qui ont finalement fait taire le barrissement des Eléphants. Pourtant rien n’a été facile pour les poulains de Schäfer. Dès l’entame du match, les Ivoiriens mettent l’équipe camerounaise en difficulté. Didier Drogba surveillé de très près par le capitaine Song, a laissé jouer les autres coéquipiers qui ont failli surprendre le Cameroun. Après le premier quart d’heure les Ivoiriens passent à côté de l’ouverture du score, suite à un tir magistralement dévié par Soulemanou Hamidou, qui tout au long de la rencontre aura été rassurant.
Il a fallu attendre la 80 ème minute pour que Samuel Eto’o délivre tout un peuple, libérant par là même ses coéquipiers puisque Feutchiné malgré une blessure à l’arcade sourcilière, sale l’addition quelques minutes après. Un scénario imprévisible si l’on s’en tient au dernier hold up des Eléphants de Côte d’Ivoire qui ont battu en Egypte, les Pharaons, qui s’avèrent être à la fin, des géants aux pieds d’argile puisque tenu en échec hier par le Bénin. Maintenant, il ne faudrait pas tirer des conclusions péremptoires sur la santé des Lions. L’enjeu seul, suffisait à les amener à se transcender. Seule la suite pourra nous situer. Car battre la Côte d’Ivoire est une bonne performance, mais l’essentiel reste à venir.
Martin Camus MIMB
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