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FECAFOOT : LE FOOTBALL SUSPENDU DANS LE LITTORAL (22.05.2006)
C’est une décision du délégué provincial des Sports et de l’Education physique, suite à la guerre de tranchées que se livrent, depuis plusieurs mois, les responsables de la ligue provinciale.
La réunion du bureau exécutif de la Fécafoot que Iya Mohammed, le président de la Fécafoot, préside, ce matin, à Yaoundé, va devoir malgré elle, se pencher sur un dossier inattendu et non des moindres, celui de la ligue provinciale de football du Littoral. Certes, depuis quelques mois, une seule réunion de ce bureau ne se passait, sans que le cas du Littoral, devenu un serpent de mer, ne soit évoqué. Mais cette fois, la tournure des évènements est toute autre. C’est le délégué des Sports et de l’Education physique, Emmanuel Guidio, qui, dans un communiqué signé le 20 mai (!), un jour férié, -c’est tout dire-, jette un pavé dans la mare. La note, qui épouse toutes les arguties de la littérature administrative, est on ne peut clair: ”En raison de multiples menaces de trouble à l’ordre public constatées à l’occasion des réunions et de certaines rencontres de football organisées par la ligue provinciale de football du Littoral, situations mettant en éveil permanent les autorités administratives et policières, pour pallier au pire, le délégué provincial des Sports et de l’Education physique informe le public sportif que les activités de la ligue provinciale de Football du Littoral sont suspendues depuis le 19 mai 2006. Par conséquent, aucun match ne saurait être programmé ou joué par cette ligue. Cette suspension sera levée après que des solutions idoines aient été trouvées pour le bon fonctionnement de cette ligue”. Le communiqué, lu en exclusivité, dans la soirée de samedi, sur le plateau de Equinoxe Télévision, a semé l’angoisse et la panique chez la plupart des clubs de deuxième et de troisième division, qui s’apprêtaient, le lendemain, à disputer le deuxième tour éliminatoire de la Coupe du Cameroun de football.
Ras-le-bol
A la lecture de ce communiqué, on décèle le ras-le-bol de l’autorité administrative qui s’est visiblement lassée des multiples médiations menées depuis quelques mois. Après les radiations de trois membres de la ligue du Littoral, déclencheur de désordre, les services du gouverneur ont tenu plusieurs réunions avec les camps opposés. Au cours de l’une de ces assises, il avait été demandé à Tombi A Roko, qui assure l’intérim à la présidence de la ligue, de ” s’accorder avec Iya Mohammed sur la nécessité d’impliquer les autorités provinciales dans la résolution de la crise ”. Une sorte de chèque en blanc que l’autorité demandait à la Fécafoot, pour trancher, de façon définitive, un
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conflit d’intérêts qui expose le Littoral footbalistique à une année blanche. Non seulement, Iya Mohammed ne donna pas suite à cette initiative, mais aussi, il choisit de donner quitus à Tombi A Roko, pour l’organisation des compétitions, en mettant entre parenthèses les organes de la ligue que sont l’assemblée générale et le conseil. La volonté du président de la Fécafoot était donc clair : écarter les autorités administratives dans la résolution des crises à la Fécafoot. Seulement, la voie choisie était tellement parsemée de risques et de pièges que dans les services du gouverneur du Littoral, on déclarera à Tombi A Roko, qui brandit le quitus de Iya, qu’”on a pris acte...” Mais, les étincelles n’ont pas tardé à jaillir. D’abord, au tirage au sort des préliminaires de la Coupe du Cameroun, Emmanuel Mbappè Essoka, l’un des radiés, s’invite à cette séance de travail avec une horde des ”gros bras”, pour empêcher son déroulement. La police s’interpose et permet à la ligue d’effectuer son tirage. Ensuite, au premier jour des matches éliminatoires au stade Mbappè Lepé, le même Mbappè Essoka, accompagné de ses mêmes bodyguards, envahit l’aire de jeu. Une fois de plus, la police, qui accompagne par le sous-préfet de Douala 1er, rétablit l’ordre. Pendant ce temps, les vraies personnes concernées par cette crise à la Fécafoot se la coulent douce. C’est sûrement ce manque de responsabilité et de management qui a fini par irriter l’autorité administrative.
Les perspectives
Il faut dire, d’emblée, que Tombi a Roko, approché quelques instants après la publication du communiqué du délégué du Minsep, n’a pas voulu faire de commentaire, se remettant à la sagesse du bureau exécutif de la Fécafoot. Pour les autres membres de la ligue, ce communiqué est ni plus ni moins qu’une provocation et ”témoigne de la haine que les autorités vouent à l’équipe dirigeante actuelle de la Fécafoot”. Cette thèse parait teintée de mauvaise foi, puisque Emmanuel Guidio, par exemple, auteur de ce communiqué est l’une des personnes qui depuis plusieurs mois, s’évertuent à ramener les radiés à de meilleurs sentiments. Simplement dans l’incapacité de faire les gendarmes quotidiens sur les activités de la ligue, il a choisi la voix d’une solution définitive. Certains membres du bureau exécutif de la Fécafoot pensent que Iya Mohammed, à défaut de trouver la solution idoine, envisagerait une saison sans le Littoral, ce qui témoignerait de son incapacité réelle à gérer la Fécafoot. Sur le terrain, les équipes ont une réelle envie de jouer, mais en même temps, demande que la Fécafoot définissent les conditions idéales de jeu.
Martin Camus MIMB
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