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Compétitions africaines de football : Elimination précoce des clubs camerounais (04.04.2006)
Les représentants du Cameroun sur la scène continentale ont lamentablement échoué.
La plus grande déception est venue de la partie septentrionale du Cameroun. Cotonsport de Garoua, l’actuel leader du 47ème championnat d’élite de football qui, depuis un peu plus d’une décennie domine les compétitions nationales du sport-roi camerounais, est tombé pour la énième fois avant le tournoi final (la phase la plus importante, avec huit équipes regroupées dans deux poules de quatre formations chacune) de la Mtn/Caf Champion’s league africaine. C’était dimanche 2 avril au stade omnisports Roumdé Adjia dans le chef-lieu de la province du Nord, à l’issue du match nul vierge des Cotonniers face au Saint Eloi Lupopo de la République démocratique du Congo (Rdc), comptant pour le retour des 16èmes de finale de la plus prestigieuse des compétitions de clubs organisées par la Confédération africaine de football (Caf). Un résultat synonyme d’élimination du club phare des rives de la Bénoué, battu par les Congolais du Fc Saint Eloi Lupopo 1 but à 0 au match aller joué deux semaines plus tôt à Lubumbashi en Rdc.
L’autre club camerounais éliminé dimanche dernier sur la scène continentale n’est autre que Astres de Douala. Engagés en coupe de la Caf, les “ Brésiliens ” de la ville portuaire du Cameroun n’ont pas pu venir à bout du Petroleos Atletico de Luanda à la “ Citadella ” dans la capitale angolaise. Le score nul (2-2) ayant sanctionné l’opposition retour entre Angolais et Camerounais a été insuffisant pour l’entraîneur Etienne Sockeng et ses poulains, battus par l’équipe angolaise 2 buts à 1 à l’aller de ces 16èmes de finale joué deux semaines plus tôt, au stade de la Réunification à Douala. Bien qu’éliminés, les joueurs du club de la capitale économique camerounaise dont c’est la première expérience sur la scène continentale méritent un coup de chapeau pour avoir pu tenir en échec les redoutables Angolais du Petroleos Atletico de Luanda à la “ Citadella ”, leur antre mythique de la capitale angolaise.
Confirmation
de la descente aux enfers !
L’échec de Cotonsport de Garoua et Astres de Douala au stade des 16èmes de finales des compétitions africaines de clubs vient une fois de plus confirmer la descente aux enfers du football camerounais. Le Cameroun dont les deux autres représentants, Aigle de Dschang en Mtn/Caf Champion’s league africaine et Impôts Fc de Yaoundé en coupe de la Caf, ont été éliminés pendant les préliminaires de ces compétitions, est définitivement “ out ” de la scène continentale pour cette saison sportive. L’oiseau du département de la Menoua et les Fiscalistes de la capitale camerounaise avaient respectivement été écartés par les Ghanéens de l’Asante Kotoko de Kumasi et les Equato-guinéens d’Akonangui. Faut-il le rappeler, à cette étape des préliminaires, Cotonsport de Garoua et Astres de Douala s’étaient débarrassés des adversaires venus des pays moins avancés en football que le Cameroun : Renaissance de N’djamena (Tchad) pour les Cotonniers et Ustp de Bangui (République centraficaine) pour la formation de Douala.
Pour nombre d’observateurs avertis, cette élimination précoce des quatre plénipotentiaires camerounais en compétitions continentales
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estloin d’être une surprise. Car, au Cameroun, les compétitions nationales qui ont sacré ces quatre équipes ne sont aujourd’hui que des coquilles vides. Le championnat national de football de première division et la coupe du Cameroun sont régulièrement très mal organisés. Les équipes qui prennent part à ces compétitions sont, en dehors de Cotonsport de Garoua qui n’assure pas toujours sur le plan continental et dans une moindre mesure de l’Union sportive de Douala qui à bien de la peine à retrouver ses marques d’antan, le plus souvent en proie à de nombreuses difficultés financières. Aucun club ne fait plus rêver tant par ses talents que par son organisation. A peine un footballeur présente de bonnes dispositions, il est “ vendu ” à l’étranger par les dirigeants de son club. La quasi-totalité des formations brillent par des crises à répétition.
Fécafoot et Minsep
au banc des accusés !
Tous les dysfonctionnements signalés ci-dessus et bien d’autres ne facilitent pas toujours la tâche des entraîneurs des clubs camerounais. “ Quand tu renouvelles ton équipe tous les ans, tu ne peux pas forcément rivaliser avec les gens qui jouent tous les jours ensemble. C’est très difficile. Je pense que, quand on ne va pas résoudre ce problème-là, ce sera très difficile pour nos clubs. Regardez, on est encore au stade des 16èmes de finales, et il n’y a plus d’équipes camerounaises. Il n’y a pas que Cotonsport ! Le mal est plus profond que ça. C’est à la suite qu’il faut réfléchir. Il ne faut pas jeter la pierre à Cotonsport, qui n’est qu’une fine partie de ce maillon-là. Il faut réfléchir sur l’ensemble du football camerounais pour voir comment dans les compétitions des clubs, les clubs camerounais n’arrivent plus à faire parler d’eux ”, se plaint Lamine Ndiaye, l’entraîneur Franco-sénégalais de Cotonsport de Garoua.
A la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), l’on se dit préoccupé par cette descente aux enfers du sport roi national. Mais, l’on a l’impression que cette préoccupation ne s’arrête qu’aux discours. Car, des actes concrets ne sont pas posés pour sortir de l’ornière ce football. Au ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) cette situation n’émeut pas. Car, comment comprendre que, depuis un peu plus d’une décennie, des équipes camerounaises engagées dans des compétitions continentales ont toujours des difficultés financières tant pour se préparer que pour se déplacer ? Pourtant, elles doivent défendre les couleurs du pays avec le statut d’équipe nationale. Ce qui nécessite qu’elles soient prises en charge par l’Etat. Les cas d’équipes ayant souffert de ce manque de volonté du Minsep sont nombreux.
Enfin, il faut le dire, tant que les différents acteurs du football national ne se mettront pas ensemble autour d’une table pour établir un diagnostic sans complaisance de cette descente aux enfers et trouver des solutions idoines, il sera difficile, comme l’a si bien dit le technicien Lamine Ndiaye, qu’un club camerounais puisse gagner un titre africain. Le dernier remporté par une équipe camerounaise remonte à 1981, un trophée enlevé par Union sportive de Douala en coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes.
Par Honoré FOIMOUKOM
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