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SOS : IL FAUT SAUVER LE FOOTBALL CAMEROUNAIS ! (01.06.2006)
Le tourbillon dans lequel se trouve le football appelle des autorités, des mesures promptes et audacieuses. Ceci pour sauver ce qui peut encore l’être.
Le Cameroun a-t-il cessé d’être un Etat de droit comme certains acteurs du mouvement sportif national, ou tout au moins, des personnes arborant l’étoffe de dirigeants de football, veulent le faire croire ? Difficile de répondre. Car, en tout point de vue, ce qui se passe, depuis quelque temps, au sein des instances footballistiques nationales, en général, et, singulièrement, dans la ligue provinciale de football du Littoral, est inqualifiable. Tant est insupportable, la conduite irresponsable des acteurs, visiblement déterminés à prendre le football en otage, comme si sans eux, le Cameroun cesserait d’exister.
Qu’importe des divergences internes. Qu’importe des ambitions des uns et des autres. Mais que des individus, indépendamment des tendances antagonistes, prennent sur eux, la liberté de démolir des installations sportives déjà mal en point, est inadmissible. Comme il est difficile d’admettre que pour des intérêts égoïstes, ces vandales d’un autre genre, décident de sectionner purement et simplement les poteaux, œuvre du contribuable camerounais. Sous d’autres cieux, cela ne saurait être toléré. Car, il y a pas meilleure manière de défier l’Etat dans son pouvoir régalien, comme pour lui dire, “ sans nous, il ne peux plus avoir de football dans ce pays ”. C’est inacceptable.
Siffler la fin de la récréation.
Le désordre n’a que trop duré. Au point que des fossoyeurs du football camerounais, malgré des soupçons, voire des preuves de détournement, de corruption et de leur implication dans les magouilles qui pèsent sur eux, finissent par se faire la conviction que rien ne peut leur arriver. Des intouchables qui ne ratent jamais l’occasion pour le rappeler à leurs contradicteurs. D’ailleurs, ne disent-ils pas à qui veut l’entendre que la gestion du football ne peut se faire sans eux ? Sûrs qu’ils sont d’avoir de solides entrées à la Fifa ? Une manière de dire qu’ils
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peuvent foutre au pied les lois de la République, sans qu’ils soient un temps soit peu inquiétés. Le temps semble leur donner raison, puisque cela fait déjà plusieurs années que le football camerounais est dans un coma profond, conséquence de l’incompétence de ses dirigeants. Jusqu’à quand les Camerounais continueront d’être nargués par ces imposteurs ?
Face à une telle inconduite, il revient aux gouvernants - c’est leur devoir - de rétablir l’autorité de l’Etat. Sinon, le Cameroun coure le grand risque de s’installer l’anarchie. A l’avantage de quelques profiteurs. Ce qui, évidemment conduirait le pays dans une situation invivable, où nul ne peut prédire la fin, sauf qu’elle sera chaotique. Qu’on ne perde pas de vue, au Cameroun, le football est quasiment l’opium du peuple. Une passion, ferment de l’unité, objet de fierté nationale, où se confondent, jeunes et vieux ; hommes et femmes ; riches et pauvres ; dirigeants et encadreurs ; joueurs et public. Tous et chacun s’y reconnaissent et y trouvent un plaisir.
Après les incidents d’il y a quelques jours, à Douala, où des gens en sont venus aux mains ; après l’imbroglio de ce week-end, qui a conduit au report des matches programmés au stade de la Réunification ; après les “ événements” de ce mercredi, où des vandales d’un autre âge, ont poussé leur maladresse en emportant les poteaux qui servent de buts, sans oublier d’autres impairs du passé, qu’attendent les autorités pour mettre fin au désordre ? Veut-on qu’il y ait des morts, pour que l’on se sent obligé de réagir ? Attend-on un soulèvement populaire avec les risques de dérapages que cela comporte pour qu’on mette fin à la dérive ? Les dirigeants savent-ils qu’à force de laisser la situation pourrir, ils sont aussi - même de manière passive-, responsables de la mort du football camerounais ? Que ceux qui ont parfois revendiqué les victoires sportives comprennent que celles-ci se préparent à partir d’une bonne organisation managériale. Il revient à chacun, selon ses responsabilités, d’en tirer les conséquences.
A. MBOG PIBASSO
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