|
|
RELECTURE DES TEXTES: LA FIFA MENACE DE SUSPENDRE LA FECAFOOT (17.11.2004)
La Fécafoot et le Minjes n’ont pas pu accorder leurs violons à cause du mode d’élection.
C’est au “ centre de santé ” de la Fifa que le football camerounais, malade depuis quelques temps, est allé en fin de semaine, chercher une thérapie appropriée pour sa maladie. L’institution de Sepp Blatter, comme nous le disions lors de nos précédentes éditions, y avait invité tous les acteurs du football camerounais, du moins les principaux, pour trouver une solution à la situation qui bloque actuellement le fonctionnement normal de la Fécafoot. Il était surtout question d’arrêter la mouture finale des textes de base de la Fécafoot après les travaux des différentes commissions. La Fifa invitait les différentes parties à Zurich, non pas pour commencer la rédaction des textes, mais pour discuter la synthèse que ses services spécialisés ont fait sur la base du document final de la commission Omer Nguewa mise en place par le ministère de la Jeunesse et des Sports et celui de la commission Essomba Eyenga mise en place par la Fécafoot. Voilà en réalité quel était l’objet de la concertation de Zurich. C’est d’ailleurs pourquoi la Fifa n’avait prévu qu’une heure de travaux. Mais c’était sans compter avec les positions extrémistes des uns et des autres et, surtout, les intérêts qui tournent autour de ces textes. “ La relecture rapide des textes ”, préalable à de nouvelles élections, risque, de prendre beaucoup plus de temps que prévu et de compliquer davantage le processus de restructuration de la Fécafoot.
Le cirque de Zurich
Après l’accueil des délégations dans la matinée de jeudi, les travaux commencent le vendredi à 10 heures. La présence de Joseph Sepp Blatter, le président de la Fifa en personne accompagné de son secrétaire général, Urs Linsi, et de Jérôme Champagne, le secrétaire adjoint, en dit long sur l’importance de la rencontre et le prix que la Fifa y attache. Certains observateurs n’ont même pas manqué de dire que la Fifa, consciente de que les discussions achopperaient sur plusieurs points, a tenu à détendre l’atmosphère et, surtout, à concilier les intérêts avant le début des travaux. Car, en de telles circonstances et pour des problèmes graves engageant les autres fédérations, il n’est pas souvent exclu que les conseillers juridiques de la Fifa se chargent du dossier, loin même de l’attention de son président. Mais ce décor de détente planté par la Fifa n’a aucunement fait fléchir les positions tranchées et extrémistes des uns et des autres.
Selon nos sources à Zurich, l’atmosphère qui a prévalu au début des travaux a contrasté avec les conclusions de la séance de travail. Notre source précise que les deux parties à savoir le ministère de la Jeunesse et des Sports ,représenté par Adolphe Minkoa She, Joseph Antoine Bell, Moulokè, Omer Nguewa et Robert Ndzana, le chef de la délégation, et celle de la Fécafoot composée de Iya Mohammed, Jean
|
René Atangana Mballa, Pierre Batamack, Me Ebodè et Antoine de Padoue Essomba Eyenga, n’ont pu s’entendre sur le texte final à adopter , sur un point plus précisément. Celui du mode de scrutin à la Fécafoot. Pendant que la délégation du Minjes proposait un scrutin uninominal, la Fécafoot insistait sur le scrutin de liste actuellement en vigueur. Malgré les tentatives de conciliation de la Fifa, chacune des parties est restée campée sur sa position. Justement, parce que c’est là que se trouve le principal enjeu de cette relecture des textes. Car, du mode du scrutin et de la composition de l’assemblée générale dépendra la tournure finale des élections dont on ne sait pas encore officiellement si elles seront reprisese à la base ou non. Dans l’impossibilité de concilier les différents points de vue, la Fifa a renvoyé les deux parties pour qu’elles présentent/ dans un délai de trois semaines un texte consensuel. Passé ce délai, on devra s’attendre au meilleur comme au pire. En réalité, ce qui est arrivé à Zurich était prévisible et on l’avait dit dans notre édition de lundi dernier qui plantait le décor de cette réunion tripartite. Ce n’était qu’un cirque.
Et maintenant ?
En demandant aux deux parties de s’entendre sur le seul point du mode d’élection, la Fifa a voulu faire passer plusieurs messages. D’abord qu’il y a des domaines où elle ne peut pas revendiquer une certaine souveraineté, où on peut laisser la latitude à chaque fédération de choisir son mode d’organisation. En clair, la Fifa, qui s’oppose généralement à toute ingérence de l’Etat dans les affaires des fédérations, ne peut pas demander à une fédération d’aller négocier avec l’Etat, sauf s’il s’agit d’une manière très polie pour cette institution mafieuse de désavouer subrepticement sa fédération. Les négociations dont la Fifa parle ne peuvent véritablement pas aboutir, compte tenu des positions des uns et des autres. On s’achemine donc vers un véritable “ crash ”, une nouvelle affaire Fécafoot –Minjes qui devrait aboutir à la suspension pure et simple de la Fécafoot, comme l’ont indiqué en termes voilés les responsables de la Fifa au cours de cette réunion. Il y a une autre possibilité selon nos sources à la Fifa, celle qui consistera pour elle de décider et d’imposer les textes à toutes les parties. Dans ce dernier cas, la Fifa ne saurait contredire sa propre organisation, puisque c’est le scrutin de liste qui y est en vigueur. Une certaine opinion pense donc que l’exigence du Minjes pourrait l’emporter sur celle de la Fécafoot. On n’en est pas encore là. Et en attendant la mouture finale des textes, des informations font état de ce que les textes initiaux de la Fécafoot ont subi de profondes modifications que le clan de Iya Mohammed présente comme voulues depuis longtemps, mais que les cadres du Minjes brandissent comme un trophée de guerre. La bataille sera chaude.
Martin Camus MIMB
|
|
|
|
|
|
Hits: 3546 | lanouvelleexpression
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|