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Théophile Abega : le docteur du jeu (22.08.2005)
A la retraite depuis plus de quinze ans, Théophile Abega ne s’est pourtant jamais éloigné des pelouses.
A51 ans, Théophile Abega Mbida alias " Docteur " fait partie des personnages incontournables du football camerounais. Joueur, il fut l`un des plus grands milieux de terrain offensif en Afrique. Adepte du beau geste, il était doté d`un sens de la passe admirable, d`une technique pure et d`une extraordinaire clairvoyance dans le jeu. Ses qualités, en plus d’un demi siècle de carrière, " Docta " les a mises essentiellement au service de deux équipes : Canon de Yaoundé et les Lions Indomptables du Cameroun. Néanmoins, il s’est offert, au sommet de son art, une pige de luxe en Europe. D’abord à Toulouse en France, puis au Vevey-Sport de Suisse. Cet intermède européen n’est pourtant pas à mettre au chapitre des grandes réussites du football camerounais. Qu’importe. Théophile Abega sur le plan national et continental avait déjà donné le meilleur de ce que l’artiste qu’il était pouvait donner au jeu.
En effet, il a écumé les stades du continent, plongeant des milliers de spectateurs dans la volupté, en compagnie d’une génération de joueurs tout aussi doués, Grégoire Mbida, Marc Emana, Jacques Nguéa, Emmanuel Kundé etc. avec lesquels il aura gagné tout ce qui était possible de gagner. Avec le Canon de Yaoundé, le club cher à son cœur, il a dominé l’Afrique pendant une huitaine d’années, remportant successivement trois coupes continentales entre 1979 et 1980. Avec les Lions Indomptables, il a remporté la première coupe d’Afrique des nations de l’histoire du Cameroun en 1984 en Côte d’Ivoire. A l’échelle nationale, Abega a eu droit à une dizaine de lauriers avec le Canon de Yaoundé, les uns plus beaux que les autres. A l’évocation des péripéties de sa carrière, il parle de la finale de 1984 entre, le Canon de Yaoundé et l’union de Douala en finale de la coupe du Cameroun. " Je ne dirais pas que c’est ma plus belle victoire. Mais c’est l’une des plus belles. Ce jour là nous avons réussi en quelques minutes à retourner une situation désespérée face à un adversaire coriace. "
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Aujourd’hui, Docteur Abega, qui a depuis plus de quinze ans mis un terme à sa carrière, est toujours présent dans le milieu du football. L’ancien capitaine du Canon et des Lions Indomptables s’est depuis reconverti dans le rôle de dirigeant. Il préside depuis plus de sept ans aux destinées du Canon de Yaoundé, son club de toujours. Son nouveau rôle, il le prend tellement à cœur qu’il ne laisse personne indifférent. Entier et parfois altier, il est nostalgique de l’époque bénie du football. " La même passion pour le football m’habite toujours et j’essaye de transmettre tant bien que mal à mes jeunes frères ce que j’ai connu. Mais le contexte est différent et il y a de nouvelles valeurs, de nouveaux paramètres. Le football n’est plus un jeu, mais un enjeu. Et dans ce mouvement les vrais amoureux du ballon rond se perdent ".
Et parlant d’enjeu, nous voilà rattrapé par l’actualité et l’évocation de son expérience des confrontations entre Camerounais et Ivoiriens. " Personnellement, je n’en ai connu qu’une seule en 1984. Un match à quitte ou double comme celui qui s’annonce le 4 septembre prochain. Ca n’a pas été un match facile pour nous. Nous rencontrions les Eléphants chez eux, avec dans leur rang, Youssouf Fofana. La veille de ce match, le ministre Mbombo Njoya nous a parlé de l’enjeu de la rencontre, et a piqué notre fibre patriotique au vif. Son discours qui nous a galvanisé, et sur le terrain, nous avons battu nettement la Côte d’Ivoire qui jouait pourtant très bien au football ". Pour les Lions actuels, le scénario est presque identique et il faudra garder la tête froide. A propos du contexte dans lequel va se dérouler le match, " il n’y aura à mon sens aucune mesure avec l’ambiance que nous avons connue à Benin City avec le Canon face à Bendel Insurance en coupe d’Afrique. Dans un stade hostile, nous avons battu les Nigérians quatre buts à deux après avoir été menés au score. ". Le 4 septembre prochain, la jeune génération prend elle aussi langue avec l’histoire. Et docteur Abega a bon espoir qu’elle ira jusqu’au bout. Pour ce faire il a trouvé la panacée : humilité, détermination et concentration.
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