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Fecafoot : Comment Jean Lambert Nang est tombé (04.03.2007)
Retour sur les raisons qui ont conduit à la chute de l`ancien directeur général.
Jules Romuald Nkonlak
Au siège de la fédération camerounaise de football au quartier Tsinga à Yaoundé, l`ambiance est presque ordinaire. Mais on se doute bien que dans les esprits et dans certaines conversations, le communiqué final de la dernière réunion du comité exécutif, qui s`est tenue mardi dernier, 27 février 2007, reste bien présente. "Il est mis fin à compter de ce jour aux fonctions de Jean-Lambert Nang, directeur général de l Fecafoot ", indiquait le texte.
Un communiqué qui confirmait purement et simplement les rumeurs qui, depuis quelques jours, annonçaient que cette réunion avait pour principal point à l`ordre du jour le limogeage de Jean Lambert Nang. Le texte indique surtout qu`un plan de restructuration et de rationalisation de la gestion du personnel sera mis sur pied sans délai et que la Fecafoot s`engageait à entretenir une collaboration franche et sincère avec sa tutelle.
Au niveau de la Fecafoot, personne ne veut déclarer que cette décision a été une exigence du Premier ministre ou de quelque autre instance que le Comité exécutif. On apprendra simplement d`un responsable de la maison que le Dg limogé s`était mis à dos un certain nombre de personnes, dont les pouvoirs publics, les journalistes et les présidents des clubs de première division. Celles-ci auraient donc demandé son départ. "Le comité exécutif a analysé les demandes venues de la tutelle et a pris une décision. Elle n`a pas été imposée", affirme-t-on.
Pourtant, on sait désormais que les jours de Jean Lambert Nang étaient déjà comptés à la tête de la Fecafoot avant même la tenue de la réunion de mardi dernier. Et ce dernier lui-même ne devait pas l`ignorer. Mais pourquoi donc fallait-il absolument que le Dg jette le tablier dans une affaire de brouille permanente entre la Fecafoot et le ministère des sports et de l`Education physique ?
Des informations glanées au cours des derniers jours faisaient état de ce que cela avait été une injonction du Premier ministre. On sait également que le président de la Fecafoot, Iya Mohammed, a tenté une certaine conciliation en proposant à Jean Lambert Nang de démissionner de son poste. D`après nos sources, il était même question qu`il bénéficie d`un dédommagement. Ce que le Dg, d`abord d`accord, a refusé. "Il s`est imaginé qu`il lui était possible de rester Dg de la Fecafoot et il a commencé à ameuter toute la République. Alors, on lui a dit rendez-vous mardi dans la salle", indique
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une source.
Audit
En fait, les tentatives de résistance dont parle notre source renvoient notamment à des menaces de plainte en justice brandies par le directeur général déchu qui aurait prétendu devoir bénéficier de près de 700 millions de Fcfa pour licenciement abusif. On ne peut aujourd`hui confirmer cette information ni savoir si Jean Lambert Nang compte à ce jour engager quelque procédure. Toute tentative de le joindre hier a été vaine, ses téléphones restant résolument fermés.
Que l`ancien Dg donne une suite ou pas à l`affaire, on sait dores et déjà que l`on n`a pas fini de parler de sa gestion au sein de cette fédération. Un audit a en effet été lancé et devrait en principe s`achever aujourd`hui. Ses résultats, qui sont attendus, pourraient révéler des choses sur ces raisons dont le communiqué n`a pas voulu faire allusion. "On a dit qu`il a été limogé pour faute lourde. Le reste, c`est la cuisine interne de la Fecafoot", souffle un cadre.
En creusant un peu, on apprend que cette faute lourde peut également avoir quelque chose à voir avec la gestion financière de Jean-Lambert Nang, dont on dit qu`il ne respectait pas les procédures. Seulement, tout cela était su depuis belle et il sera difficile de croire que cette gestion ne ressort aujourd`hui que parce qu`il fallait en finir avec Jean-Lambert Nang. L`ancien Dg paye donc pour ses sorties intempestives, pour les rapports qu`il entretenait avec ses collaborateurs, les membres du comité exécutif, et même les responsables du ministère des Sports.
L`autre suite attendue est la restructuration annoncée par le communiqué du 27 février dernier. D`autres têtes devraient tomber dans les jours qui suivent. Il s`agit notamment de Mme Manguélé, qui jusqu`alors était chef du département administratif et financier.
Elle devrait y être remplacée par Prince Ndoki Mukete. Abdouramane, chargé de la communication, devrait cumuler cette fonction à celle de coordinateur du cabinet du président de la Fecafoot. Quant à son collaborateur Martin Etongè, il devrait se charger désormais des compétitions nationales. Un qui pourrait être conforté dans ses fonctions, c`est le comptable Dipoko, qui devrait continuer à s`occuper des finances.
Tous ses chamboulements sont censés rentrer dans le cadre des promesses d`assainissement faites par le président Iya Mohammed au chef du gouvernement. Cela sera-t-il suffisant pour mettre un terme au bouillonnement qui fait presque partie intégrante de la gestion du football camerounais depuis plusieurs années ?
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