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Ministère des Sports : Michel Zoah et la qualification des Lions (06.07.2009)
Ecrit par Jean Bruno Tagne
Le nouveau ministre arrive alors que les regards sont tournés vers l’équipe nationale de football, en mauvaise posture.
L’image n’a échappé à personne. 19 juin 2009. Paul Biya assiste à la cérémonie d’inauguration du Palais des sports du carrefour Warda à Yaoundé, première et unique infrastructure sportive d’envergure du règne du président de la République depuis 27 ans. A la fin de la cérémonie, Paul Biya serre la main au ministre des Sports, Augustin Edjoa, et lui donne des instructions dans le sens de l’aménagement du Palais des sports et de la poursuite du Programme national de développement des infrastructures sportives (Pndis) que certaines langues avaient déjà tué.
Dans l’entourage du ministre des Sports, par ces temps difficiles où les Lions Indomptables sont au plus mal dans la course à la qualification pour la coupe du monde en Afrique du Sud en 2010 et après la démission de l’entraîneur Otto Pfister, on interprète ce geste du président comme une confiance renouvelée.
Autant dire que le premier à être surpris par la bourrasque du 30 juin dernier c’est bien Augustin Edjoa qui ne l’a pas vu venir. Ce jour là, il a multiplié les réunions. Il a reçu des responsables de la Fécafoot avec lesquels il a discuté de la préparation du budget du Minsep. Dans l’après-midi, c’est au moment où il préside une réunion sur le combat de boxe de Issa Hamza qui aura lieu dans les prochains jours, que la nouvelle tombe. L’ancien proviseur du Lycée Leclerc ne se doute de rien.
Soudain, des policiers particulièrement grincheux débarquent au ministère des Sports et demandent de bloquer toutes les issues. « Personne n’entre, personne ne sort », crie l’un d’eux. Un des sbires d’Augustin Edjoa s’énerve : « C’est quoi ? C’est la guerre ? Est-ce que vous avez besoin de faire autant de bruits parce qu’on l’a enlevé ? », leur demande-t-il. C’est une collaboratrice de l’ancien ministre des Sports qui viendra lui souffler la nouvelle. Augustin Edjoa va courageusement continuer sa dernière réunion en tant que
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ministre jusqu’à la fin, avant de s’enfermer dans son bureau pour, dit-on, ranger ses effets.
C’est la guerre ?
Fin de match donc pour cet homme de 59 ans qui aura passé trois ans à la tête du ministère des Sports, avec un bilan plutôt mitigé. Sur le plan sportif, l’ère Edjoa n’a été auréolée que par la médaille d’or de Françoise Mbango aux derniers Jeux olympiques à Beijing. C’est sur le plan des infrastructures qu’il peut se réjouir de la construction du Palais des sports et de la mise en place du Pndis qui devrait doter le Cameroun de nombreuses infrastructures sportives, dont des stades de football.
Son successeur, Michel Zoah, n’aura pas droit aux échauffements, tant les dossiers sont brûlants et urgents. Le premier dossier est celui des Lions Indomptables, qui viennent de perdre la première place en Afrique dans le classement Fifa. Des Lions qui aujourd’hui, sont mal partis dans la course à la qualification pour la prochaine coupe du monde en Afrique du Sud. Dernier de leur poule, ils livrent un match capital le 5 septembre prochain contre les Panthères du Gabon, premiers du groupe.
Michel Zoah doit donc trouver un entraîneur aux Lions. Lequel, à défaut de faire l’unanimité, doit au moins être consensuel pour éviter un nouveau round de l’éternelle bataille Minsep/Fécafoot qui a particulièrement été exacerbée sous l’ère Edjoa.
Le nouveau ministre des Sports doit également mettre un point d’honneur à l’assainissement des rapports de la tutelle avec les fédérations. Il doit également se garder de faire une focalisation quasi-exclusive sur le football, au risque de valider l’appellation aujourd’hui rependue de « ministère du football ». Enfin, Michel Zoah doit travailler à la poursuite du Pndis dont la mise en œuvre doit se poursuivre, ainsi que l’a affirmé Paul Biya.
«J’accorde un crédit bancaire de 100% à vous tous, mes collaborateurs. Il vous revient de le fructifier ou de le débiter. Ceux qui vont complètement le débiter seront mis sur la touche », a déclaré le nouveau patron des Sports à ses nouveaux collaborateurs. Le match promet.
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