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COUPE DE LA CEMAC : DES LIONS DEÇUS PAR LEUR PRESTATION (06.03.2007)
Ils concèdent une défaite (2-1) face au Tchad. A la suite d’une altercation avec le patron de la police de la capitale tchadienne, l’ancien capitaine des Lions indomptables est dans le viseur des autorités tchadiennes.
“Une défaite des Lions indomptables devant les Saos du Tchad, il est difficile de digérer ce genre de déculottée.” Nnomo Ambassa, capitaine de la sélection A’ du Cameroun, est dans tous ses états face à la presse, au terme du match inaugural de la 4ème édition du tournoi de football de la Cemac, disputé dans l’après midi du dimanche 04 mars 2007, au stade omnisport Idriss Mahamat Oya de N’djamena. Comme Nnomo Ambassa, nombre de membres de la délégation camerounaise sont sur les nerfs. Surtout que quelques 20 mille supporters tchadiens continuent à faire des gorges chaudes de la défaite de la sélection camerounaise.
Au moment de quitter les vestiaires, les Lions et leurs encadreurs sont priés par la sécurité de suivre un couloir monté par une trentaine d’hommes en tenue. “ Il est question pour nous d’assurer leur sécurité par une voie préalablement tracée ”, explique Djibril Annik, le commissaire central de la police de N’djamena. Stephen Tataw, directeur administratif des équipes nationales du Cameroun, pressé de quitter “ cet espace maudit ”, a trouvé le dispositif inutile. Devant l’insistance des hommes en tenue, l’ancien capitaine des Lions indomptables hurle de colère et avance des propos désobligeants au patron de la police. “ Je ne veux pas me laisser invectiver par quelqu’un pour qui on s’investit pour sa sécurité ”, réplique le commissaire Djibril.
De la parole à l’acte, il ordonne à ses hommes d’abandonner le groupe Cameroun. “ La capitale tchadienne est en état d’alerte depuis plus de deux mois, à cause de la menace de la guerre civile. Et il n’est pas question pour nous de montrer les dents dans une période sensible comme celle-ci ”, précise l’un des commissaires du 5è arrondissement de la ville de N’djamena. “ Pour un individu, vous n’allez pas nous laisser comme ça ! ” implore un membre de la délégation du Cameroun. Le commissaire revient à des meilleurs sentiments, mais promet que Stephen Tataw aura de ses nouvelles. Aussi, depuis hier, à en croire nos sources au comité d’organisation de la coupe de la Cemac (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale), les autorités chargées de la sécurité dans la capitale tchadienne auraient saisi les organisateurs du tournoi pour une interpellation de Stephen Tataw, “ afin que ce dernier s’explique sur son attitude dimanche lors du match inaugural du tournoi de la Cemac ”, précisent nos sources.
En attendant de voir comment va aboutir cette démarche, la réaction de Stephen Tataw fait remonter en surface celle de Thomas Nkono qui, lors de la
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phase finale de la Can 2002, au Mali, s’était montré insolent devant l’ancien président de la République du Mali. Comme sanction, la Caf (Confédération africaine de football) avait suspendu un moment de toutes ses activités l’ancien ballon d’or africain qui officiait alors comme entraîneur national adjoint de la sélection du Cameroun. Le comité d’organisation du tournoi de la Cemac va-t-il suivre cet exemple ?
L’exploit des Saos du Tchad.
“ Allez les Saos, la victoire est certaine ”. Ce message prophétique, inscrit sur les tracts ventilés au stade, peu avant le match Tchad contre Cameroun, par l’association des supporters des équipes nationales du Tchad, n’a pas été démenti sur le terrain par les destinataires. Face aux Lions indomptables, deux fois vainqueurs de cette compétition et finalistes de l’édition précédente, les Saos ont abordé le match comme une finale, le couteau entre les dents. La remontée de balle est travaillée et bien appliquée, avec un jeu beaucoup plus élaboré dans les couloirs. En face, les Lions amateurs ne se retrouvent pas dans leur propre jeu, notamment dans l’axe où Jean Pierre Mani et Nnomo Ambassa ne s’accordent pas, et aussi au niveau de la défense où les latéraux sont toujours surpris par le football direct de l’équipe adverse. Kedigui et Dorsal, deux joueurs tchadiens, tirent ainsi profit de la mauvaise passe camerounaise pour inscrire les deux buts de la première période, respectivement aux 30e et 35e minutes.
De retour des vestiaires, la sélection camerounaise, dont le jeu a été corrigé au niveau de l’entre jeu, retrouve un second souffle. Ses efforts sont récompensés à la 58è mn, grâce à un but inscrit sur balle arrêtée par Maurice Tapanguigué. Même physiquement diminués, les Saos ne reculent pas. Tout au contraire, ils multiplient des assauts dangereux dans le camp adverse, jusqu’au coup de sifflet final d’une rencontre qui se solde sur le score de 2 buts à 1. Les Tchadiens réalisent ainsi la performance de s’imposer pour la première fois de leur histoire devant les Camerounais. Un exploit salué par plus de 40 mille spectateurs.
A l’heure des commentaires élogieux, les Tchadiens avouent qu’ils étaient inquiets à l’idée de rencontrer les Lions indomptables. “ Maintenant qu’on a renversé la montagne, nous pensons qu’il est temps d’écrire une nouvelle page du football tchadien ”, renchérit Bodi Mamedou, l’entraîneur des Saos. Dans le camp camerounais, Augustin Edjoa, le ministre des Sports, et les entraîneurs ont demandé aux joueurs de considérer cette défaite comme un incident de parcours. Ils ont été encouragés à se mobiliser de nouveau pour la suite de la compétition. Le jeudi 08 mars, les Lions jouent leur match de la dernière chance contre la sélection de la République centrafricaine.
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