|
Coupe du monde 2006 : Les Lions se relancent à Cotonou (06.06.2005)
E. Gustave Samnick, à Cotonou
Après une écrasante victoire sur le Bénin, l’équipe nationale est désormais à deux points de la Côte d’Ivoire. L’ambiance et les coulisses de la rencontre par notre envoyé spécial.
L’équipe du Cameroun se montre enfin offensive devant une sélection béninoise qui avait la tête ailleurs.
Rien dans le premier quart d’heure de la rencontre n’indique qu’elle comporte le moindre enjeu. On savait que pour les Ecureuils du Bénin, composés essentiellement des internationaux juniors, c’était l’ultime séance d’entraînement au bercail, le lendemain de la réception par le président Mathieu Kérékou de la sélection nationale juniors en partance pour sa première phase finale de Coupe du monde aux Pays-Bas. Pour les Lions indomptables en revanche, qui avaient appris avec délectation le match nul des Eléphants de Côte d’Ivoire en terre libyenne, il n’y avait guère de place pour l’amusement. Et pourtant, les quadruples champions d’Afrique vont tarder à mettre du rythme dans cette partie. A peine note-t-on une lumineuse ouverture de Saïdou pour Njitap dont le centre en force devant la ligne de but ne touche personne; et une combinaison en une-deux entre Olembe et Eto’o qui ne procure aucun danger dans la défense béninoise. Et c’est le remuant Sessegnon, attaquant de Créteil (D2 française), qui a failli créer la première grosse sensation du match : après avoir emballé plusieurs défenseurs camerounais, il est heureusement rattrapé par un tacle rageur de Deumi à quatre mètres du poteau droit de Souleymanou Hamidou.
Le capitaine camerounais Rigobert Song a alors l’occasion de mettre tout le monde d’accord en reprenant victorieusement de la tête le troisième corner botté par Njitap à la 20ème minute. Mais le héros de cette fin de la première mi-temps est le portier du club turc Rizesport surnommé «Souleymane parade». Il se couche bien sur la frappe de Sessegnon à bout portant, à la suite d’un ballon perdu par Wome à la 28ème mn. Un nouveau ballon perdu sur le flanc gauche camerounais, et voilà Souleymanou qui gagne son duel face à Abou Maïga en subtilisant le ballon dans les pieds de l’attaquant béninois. Seul l’arbitre a vu une faute et ordonne le penalty, frappé en force par Maïga mais repoussé par le gardien des Lions indomptables, qui évite ainsi une égalisation délicate à son équipe, à dix minutes de la pause.
La seconde mi-temps est celle de Pierre Wome Nlend. Le joueur de Brescia, l’un des doyens de l’équipe, après une première période un peu fébrile,
|
rappelle deux des qualités qu’on lui connaît depuis dix ans : une frappe lourde et la qualité des centres. Trois minutes à peine après la sortie des vestiaires, le gaucher magique dépose un centre sur la poitrine de Webo, qui envoie ensuite sa frappe au-dessus de la barre. Ce n’est que partie remise, puisque Wome dépose un autre centre au cordeau sur le crâne nu mais efficace du buteur de Osasuna Achille Webo (1-0). Les Lions déroulent, et malgré la transparence totale de Salomon Olembe, le danger vient à nouveau de la gauche, de l’insaisissable Wome Nlend qui adresse un caviar à la 64ème mn pour le plat du pied de Gérémi Njitap : 3-0.
Il n’y a plus qu’une équipe sur le terrain, et le sélectionneur camerounais Artur Jorge, visiblement libéré, fait alors entrer Ngom Kome à la place de Webo. La première action de l’attaquant de poche, ceinturé dans la surface, provoque un penalty que transforme, à la Panenka, un Samuel Eto’o Fils rigolard, qui appose ainsi sa signature à la fête collective de l’équipe camerounaise.
Mais les jeunes Ecureuils du Bénin confirment qu’ils ont du répondant, et de l’audace. A la 80ème mn, Agbessi transforme magistralement du pied gauche un coup franc à l’entrée de la surface de réparation camerounaise. Le mur s’était fissuré, et l’irréprochable Souleymanou s’incline enfin. Et le stade de l’amitié de Cotonou qui s’enflamme, par des cris de joie et le son des tam-tams et des tambours. Un clown supporter des Ecureuils peut secouer de toutes ses forces sa panoplie de gris-gris.
La messe est pourtant dite sur la capitale béninoise, où un véritable déluge est tombé toute la matinée, sans conséquence sur la magnifique pelouse du stade de l’amitié, œuvre de la coopération chinoise. Pour les Lions indomptables, auteur pour la première fois de quatre buts au cours d’un match des éliminatoires couplées Coupe du monde/Coupe d’Afrique des nations 2006, cette arène n’a jamais autant mérité son nom.
Fiche technique
Bénin-Cameroun (1-4)
Le 4 juin 2005, stade de l’Amitié
7ème journée éliminatoires Coupe du monde/Can 2006
Arbitre : M. El Farjoun (Maroc)
Affluence : 20.000 spectateurs environ.
Buts : Abou Maïga (Bénin), Song, Webo, Njitap et Eto’o (Cameroun)
Bénin : Tardieu – Bocco, Konabe, Chitou, Moussa S. – Olou, Ahoueya, Agbessi, Osseni (Nassirou) – Abou Maïga (Omotoyossi), Sessenyon. Entr : Serges Deveze
Cameroun : Souleymanou – Angbwa, Deumi, Song, Wome – Njitap (Makoun), Saïdou, Olembe, Douala – Eto’o (Djemba), Webo (Ngom Kome). Entr : Artur Jorge
|
|
|
|
|
|