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Samuel Eto’o Fils : Diamant noir (19.02.2007)
Le "Pichichi" affirme sa personnalité au quotidien dans un environnement où on tend à lui dénier sa valeur.
Junior Binyam
Une sortie médiatique d’Eto’o, une absence lundi dernier à l’entraînement collectif du Fc Barcelone et toute la planète foot se met en mouvement. Y a-t-il meilleur indicateur de la notoriété à laquelle a accédé l’ancien élève du Lycée Mongo Joseph de New-Bell à Douala ? A la force du bras, mais surtout des jambes et avec un caractère bien trempé qui ont permis à son génie d’éclore, Samuel Eto’o Fils se retrouve aujourd’hui plébiscité meilleur attaquant au monde et peut raisonnablement prétendre à devenir un Mvp, parce que, à presque 26 ans (il est né le 10 mars 1981), sa marge de progression reste énorme de l’avis de nombreux spécialistes.
Une crise apparente au Fc Barcelone et hypertrophiée par des médias occidentaux dont l’interprétation des propos du Camerounais n’a pas toujours été heureuse, et déjà les plus grands clubs du monde sont prêts à casser leur tirelire pour s’attacher les services de l’attaquant camerounais qui revient d’une blessure qui l’a privé de terrain pendant quatre mois. Un véritable supplice pour celui qui respire, pense et vit football, ce sport qui l’a sorti de la précarité pour en faire quelqu’un dont la surface financière est telle qu’il peut se permettre de n’avoir que des voitures en série limitée dans son parking. Et pas n’importe lesquelles !
En tête des courtisans du "Pichichi" de la Liga espagnole, après Abramovitch (richissime président du club anglais Chelsea) à l’intersaison qui n’entendait pas faire l’économie de son chéquier, il y a le Real Madrid. Un club qui n’a jamais cessé de regretter le fait de n’avoir pas donné sa chance à ce jeune africain, débarqué chez les "Galactiques" à 16 ans à peine, et qui ne cachait pas que son potentiel lui permet de mériter une place de titulaire dans cette constellation des stars. A cette époque, il avait été jugé impétueux.
A propos du classement du dernier ballon d’or France Football, l’une des plus prestigieuses distinctions dans la discipline, Zinedine Zidane n’avait pas caché sa surprise de voir le quadruple ballon d’or africain n’occuper que la 6e place. Humblement, l’un des meilleurs joueurs de football de la planète avait reconnu qu’il ne méritait pas vraiment de passer avant Samuel, comme l’appelle ses coéquipiers, au vu de sa saison 2006 couronnée par une victoire en Champions League et un 2e titre consécutif de champion d’Espagne.
Des résultats auquel il a amplement participé en sa qualité de meilleure buteur du club mais également en se sacrifiant comme arrière droit lors de la demi-finale de Champions league contre le Milan Ac
Dans son édition d’hier, le quotidien espagnol Marca s’est fait l’écho de la détermination du président Ramon Calderon à enrôler Samuel Eto’o quitte à se séparer de Fabio Capello car Eto’o est vu comme le pilier autour duquel va se bâtir à nouveau un grand Réal. "Le Camerounais semble ne plus se sentir à son aise chez les Blaugranas. L`intérêt
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croissant du Barça pour Cristiano Ronaldo pourrait pousser Eto`o à quitter la Catalogne", indique la bible du football espagnol qui se fait l’écho d’un sondage lancé par As, un journal très proche du club madrilène, et qui demande à ses lecteurs s’ils sont "pour ou contre un transfert d’Eto’o à Madrid?".
Accalmie
C’est qu’au soir de son premier titre de champion d’Espagne sous les couleurs du Fc Barcelone un soir de mai 2005, le Camerounais s’était lâché à l’intérieur du Nou Camp, exprimant sa rancœur contre tous ceux-là qui, au Réal, n’avaient pas cru en lui avec son désormais célèbre "Madrid cocu, salue le champion!" C’était un peu dans le même ordre d’idée qu’il a tancé Rossel, l’ancien vice-président du Barça qui avait été farouchement opposé à sa venue au club. Il s’était excusé par la suite auprès des supporters du Réal, conscient de ce qu’on crache pas sur la main qui vous a nourri. Mais beaucoup de supporters du Real n’avaient pas apprécié.
Surtout que les misères que l’ancien pensionnaire de l’Ecole de football des Brasseries du Cameroun et de la Kadji Sports Academy a toujours fait subir au Réal n’ont pas été pour arranger les choses. De Majorque à Barcelone, Eto’o a toujours été sans pitié pour la "Maison blanche", plantant régulièrement des buts décisifs et, surtout, tournant au ridicule les meilleurs défenseurs du monde.
A Barcelone, Frank Rijkaard que la presse avait présenté comme objet des piques d’Eto’o s’est retrouvé avec Txiqui Begueristain, le directeur sportif du Fc Barcelone. Les deux ont conclu à un non évènement mercredi dernier et aucune sanction n’a été prise contre celui dont la sortie de mardi est assimilée à celle d’un certain Johan Cruyff en 1976, alors qu’il portait les couleurs du Barça. Dans son édition à paraître ce jour, le quotidien français Le Monde relève que "en 1976, le Néerlandais Johan Cruyff avait invectivé son entraîneur, Hennes Weisweiler. Sans doute fragilisé par cette atmosphère de crise, le "Barça", avait peu de temps après perdu son match de Coupe de l`UEFA contre Liverpool... " Le même adversaire que les champions d`Europe en titre doivent retrouver mercredi 21 février, en 8es de finale aller de la Ligue des champions.
Une histoire que les milliers de Socios du Barça n’entendent pas voir se répéter mercredi prochain pour les 8e de finale aller de la Ligue des champions où les deux clubs vont se retrouver. Les "Socios" espèrent bien retrouver à la pointe de l’attaque et comme titulaire, le lion indomptable qui apparaît comme l’âme du club catalan. Déjà il sera en rodage dimanche face à Valence, le 4e de la Liga espagnole. La période de blessure d’Eto’o a permis de découvrir un Barça tatillon, hésitant et balbutiant son football. Comme un électrochoc, dimanche dernier à Santander, on a revu un grand Barça avec Ronaldinho a nouveau inspiré et Lionel Messi requinqué, comme si le fluide Eto’o opérait déjà avant que le Camerounais ne les retrouve pour former cette triplette avec laquelle le Fc Barcelone n’a jamais perdu un seul match en championnat.
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