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COUPE DU MONDE DE BEACH SOCCER : LA REVOLTE DE JOSEPH ANTOINE BELL AU BRESIL (07.11.2006)
Du sparadrap pour masquer les logos de la Fécafoot et de Puma sur la tenue des Lions indomptables. L’entraîneur exprimait ainsi son indignation face à l’attitude méprisante des autorités camerounaises.
Ils sont apparus dans une tenue bizarre durant leurs deux premiers matches de la phase finale de la coupe du monde de football de plage qui se joue depuis jeudi, au Brésil. Sur le sable du stade de Copacabana, les maillots que portent les cinq joueurs de l’équipe nationale du Cameroun présentent des marques inhabituelles : des sparadraps pour soustraire de la vue les logos de l’équipementier Puma et l’écusson de la Fécafoot (Fédération camerounaise de football). Une attitude qui a bien évidemment défrayé la chronique.
Selon des sources proches de la délégation camerounaise au Brésil, Joseph Antoine Bell, l’entraîneur des Lions indomptables de beach soccer, a pris cette décision afin de manifester sa colère à l’égard des autorités sportives qui ont abandonné dans l’indigence l’équipe depuis Douala où, de retour de l’Afrique du Sud, elle s’était regroupée pour peaufiner sa préparation. “ Pour les trois matches du Cameroun au moins au Brésil, nous avons reçu deux jeux de maillots de la Fécafoot et un autre de la société Pmuc (Pari mutuel urbain camerounais, ndlr). En dehors de ça, rien d’autre n’a été donné à l’équipe. Au nom de quoi donc vous voulez qu’on serve les intérêts de la Fécafoot et son équipementier Puma ? ”, s’interroge un joueur que nous avons joint jeudi, après le premier match du Cameroun et qui a souhaité garder l’anonymat. “ Pour notre expédition brésilienne, de ce que je sais, notre préparation a été prise en charge par le Pmuc, le transport, l’hébergement et la restauration payés par nous-même, les joueurs. Nous n’avons eu aucune promesse de prime en cas de victoire, nous n’avons reçu en tout et pour tout que 250 mille francs des autorités après notre titre de champion ramené d’Afrique du Sud, insignifiant par rapport à ce qui est versée aux Lionnes qui participent à la Can, au Nigeria ” s’insurge-t-il.
La tenue rocambolesque de l’équipe championne d’Afrique qui a terni, au passage, le décor de l’événement, n’a pas laissé les organisateurs indifférents : “ Ils étaient intrigués, et ils n’ont pas apprécié. Mais, je pense qu’ils ont décidé d’adopter une position de sagesse, à savoir laisser les Camerounais avec leurs problèmes internes pour éviter un scandale plus grand qui, lui, aurait touché l’image de l’ensemble de la compétition ”, explique notre interlocuteur. A la Fécafoot comme au ministère des Sports et de l’Education physique, on estime qu’il est tôt pour se prononcer sur cette affaire qui n’honore pas notre pays. “ Nous avons été informés de ce qui s’est passé, et nous voulons réunir tous les éléments du problème avant de réagir ”, a laissé entendre une voix autorisée de la Fécafoot.
J.A. Bell
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démissionne
L’équipe nationale du Cameroun, qui joue dans le groupe C, en compagnie du Portugal, l’Uruguay et des îles Salomon, a raté son entrée dans la compétition. Jeudi, lors de la journée inaugurale du tournoi, la sélection camerounaise a essuyé un revers de 5 buts à 2. Menés à la deuxième période sur le score de 4 buts à 0, les Lions ont repris du poil de la bête en réduisant pendant le dernier tiers temps, l’écart à 4-2, grâce à un doublé de Benoît Eyoum. Mais, la confiance va de nouveau changer de camp avant le coup de sifflet final, permettant à James Naka, bête noire du Cameroun ce jour, de signer son cinquième but. Samedi dernier, pour son deuxième match, les poulains de Joseph Antoine Bell ont de nouveau manqué de rigueur défensive, en s’inclinant 3 buts contre 10 devant leurs homologues du Portugal, vice champions du monde. Pour sauver l’honneur devant la redoutable et expérimentée équipe du Portugal, il y a un but d’Etienne Ngiladjoe et un doublé de Medrano Tamen. Mais, cette deuxième défaite qui ouvre la porte de sortie au Cameroun, semble difficile à digérer pour le Joseph Antoine Bell.
Sur le site internet de la Fifa , l’ancien gardien de but des Lions indomptables a annoncé sa démission : “ L’objectif en venant ici était de prendre du plaisir. Nous n’avions pas vraiment d’autre objectif en tête. En cela, je suis heureux que mes joueurs aient pu se libérer un peu plus aujourd’hui. Cette équipe mérite un avenir… Mais cela se fera sans moi. ” A la suite de cette déclaration, nous sommes entrés en contact avec l’ancienne gloire de l’Union sportive de Douala pour en savoir plus.
A son avis, le manque de considération des autorités camerounaises vis-à-vis de leur équipe et l’inexpérience de ses joueurs sont pour beaucoup dans les contre performances du Cameroun au Brésil: “Il fallait être un optimiste forcené pour espérer sincèrement que les résultats d’une équipe dans cette situation psychologique pourraient être bons. Mais, au-delà, il fallait aussi une dose de méconnaissance de la discipline pour croire que le Cameroun ferait partie des ténors de cette édition. Nos garçons ont a peine trois mois de beach soccer, ils ne pourraient rivaliser avec les habitués de la discipline. Il faut donner au beach un avenir au Cameroun pour espérer rivaliser demain. Je pense que les joueurs auront vécu, malgré nos responsables, une belle aventure. En tous cas, c’est ce que j’ai tenté de leur mettre dans la tête, faire en sorte qu’ils apprécient chaque moment passé ici et oublient l’absence de soutien des uns ou des autres ”
L’équipe du Cameroun découvre le beach soccer au mois de septembre dernier, en Afrique du Sud, lors du tournoi qualificatif pour le mondial. A la surprise de tous, les Lions indomptables sont sacrés champions d’Afrique. La désillusion sud américaine s’achève ce lundi avec le dernier match du Cameroun contre l’Uruguay.
Nana Paul Sabin
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