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Retour hypothéqué des enfants prodiges (17.08.2007)
La Fecafoot annonce pour bientôt une opération de séduction vers les talents exilés.
Emile Zola Ndé Tchoussi
Lors d’une réunion de son comité exécutif organisée en novembre 2003 à Doha (Qatar), la Fédération internationale de football association (Fifa) a modifié le statut des joueurs binationaux. Une véritable révolution pour les joueurs à la double nationalité établie qui n’avaient pas encore joué avec une sélection A de leur choix. Et l’année 2004 avait été considérée par l’instance faîtière comme transitoire. C’est sans limitation d’âge que les joueurs concernés pouvaient rentrer évoluer avec leur pays d’origine.
Depuis l’entame de l’année 2004 donc, et en application de l’article 15 alinéa 5 des statuts de l’instance qui gère le football mondial, une vingtaine de joueurs binationaux ont, compte tenu de leur âge, introduit et obtenu au niveau de la Fifa une demande de changement de sélection. Antar Yahia, le défenseur franco-algérien, ancien international espoir français, restera en effet dans les annales de la Fifa comme le premier joueur de l’histoire à avoir bénéficié de cette disposition en matière de double nationalité.
Mais depuis que la possibilité de sélectionner des joueurs binationaux a permis à certaines équipes nationales de se renforcer significativement (Frédéric Kanouté et Mohamed Sissoko au Mali, Emerse Faé en Côte d’Ivoire, Samir Beloufa, Abdelnasser Ouadah au Maroc et Nadir Belhadj en Algérie, pour ne citez que ces cas), le Cameroun est resté étrangement timide.
Fécafoot
Et pourtant, notre pays compte en ce moment au moins six footballeurs qui pourraient bénéficier de ces dispositions. La majorité émargeant dans les différents paliers des sélections françaises et allemandes. Il s’agit notamment en France de l’attaquant du Psg, David Ngog (18 ans) et de son coéquipier défenseur André Yves Mvoto Owono (19 ans), du milieu de Portsmouth Franck Songo’o (20 ans) et du latéral de Metz, Bassong Nguenang (21 ans). En Allemagne, l’attaquant de Hambourg Maxim Choupo Moting, 20 ans, et le milieu de Stuttgart, José Axel Ikeng, 19 ans, sont encore écartelés entre la Mannscharft et les Lions indomptables. Le dossier du défenseur central de Cologne, Marvin Job Matip, 21 ans, ayant déjà été transféré à la Fifa.
Ces Camerounais de la diaspora veulent certainement rester loin des handicaps dont souffre notre équipe nationale : organisation administrative déficiente, absence d’infrastructures,
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chronogramme flou des matches amicaux, primes de matches impayées, billets d’avion non réservés….
L’on assure néanmoins du côté de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) qu’il est programmé d’entamer, dans les prochains jours, une opération de séduction pour le " rapatriement des talents camerounais, où qu’ils se trouvent ". En effet, selon Abdouraman, chef de la cellule de communication de la Fécafoot, " le président Iya Mohamed a annoncé récemment qu’un mandat sera donné à une structure basée en France pour qu’elle recense en Europe tous les footballeurs camerounais ou ceux possédant la double nationalité. Le fichier ainsi établi sera adressé à la direction technique et du développement du football que coordonnent Dominique Wansi et Pierre Ndjili. Il pourra être demandé, en cas de besoin, à ces mandataires de superviser ces joueurs, lors de leurs matches, et de transmettre les informations à qui de droit ".
Agressivité
Du côté de la direction administrative de l’équipe nationale, André Nguidjol, le patron de cette structure, reste évasif sur la question : " je ne suis qu’un simple maillon dans la longue chaîne qui concourt à la convocation des joueurs. C’est à la Fécafoot de négocier le retour des joueurs déjà engagés dans les sélections de leurs pays d’adoption. De plus, si une bonne politique de détection et d’encadrement est opérée à l’échelle nationale, je suis persuadé qu’on découvrirait des joueurs plus talentueux que ceux qui choisissent d’aller voir ailleurs ".
" La sélection reste le seul endroit où le football peut jouer un rôle social et culturel et contribuer à l’identification d’un pays. Il était donc important de préserver cet esprit qui fait partie de l’Histoire de la Fifa".
Ainsi parlait Sepp Blatter, le président de la Fifa. Or, un pays comme la France, fidèle à sa politique " d’immigration choisie ", va justement contre cet esprit en sélectionnant de manière agressive, parfois en violation de la loi (Rio Mavuba), les joueurs issus pour la plupart de ses ex-colonies.
Au moment où la Fécafoot s’apprête à confier les négociations de " rapatriement de talent" à une structure proche de Jean Alain Boumsong, qui avait fait le choix de la raison (France) au détriment de celui du cœur (Cameroun, sa patrie d’origine), l’on reste dubitatif quant à la capacité de cette entreprise à pouvoir faire en sorte que des cas comme celui de Pascal Nouma, Bruno N’Gotty ou Charles Itandje ne se multiplient.
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