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Lions : la route de Ghana 2008 se dégage (26.03.2007)
Il ne reste plus que 90 mn aux Lions indomptables pour se qualifier pour la Can 2008.
La chronique de la qualification du Cameroun pour la CAN 2008 ressemble à l’histoire du bitumage d’un axe routier qui rencontre beaucoup de problèmes dans son exécution. Six lots, correspondant au nombre de journées dans le groupe 5, sont mentionnés dans l’avis d’appel d’offres international lancé en septembre 2006. La Guinée équatoriale, le Rwanda et le Liberia sont intéressés par le marché. Ils disputent le " carton " au Cameroun, géant du BTP en Afrique. Les séances de dépouillement des offres, ouvertes au public pour plus de transparence, sont animées et très courues, à l’image de celle qui s’est tenue samedi dernier. Le troisième lot constituait en effet un virage important du chantier. Le Lone Star s’est même déplacé pour venir soumissionner au stade Ahmadou Ahidjo. Après 90 mn de débats, le marché a été finalement attribué aux Lions indomptables. L’offre de Rigobert Song et de ses camarades a été jugée légèrement supérieure à celle du Liberia, déclarée infructueuse. Le Cameroun se retrouve avec trois lots dans son portefeuille. Synonyme de 9 neufs points pris en trois journées. Sur un plan purement comptable, les comptes sont très bons…
L’adjudicataire du marché " Can 2008 " a confié la gestion de l’ouvrage à un Néerlandais. Arie Haan a exécuté les deux premiers lots : Rwanda-Cameroun (0-3) et Cameroun- Guinée équatoriale (3-0). Mais, après l’exécution du deuxième lot, le conducteur des travaux a jeté la truelle. Raison évoquée par l’intéressé: incompréhension avec le prestataire. Le responsable du marché a alors récupéré les clés du chantier pour les confier à Jules Ngongha, jusque-là conducteur adjoint des travaux. Samedi dernier, le coach aux lunettes noires a été mis à l’essai devant la nation entière. Le peuple des supporters voulait avoir l’assurance que Nyongha est " l’homme de la situation " pour conduire le projet à bon port. Au-delà du gain mathématique de la rencontre (3-1), l’enjeu du Cameroun-Liberia résidait également sur la gestion technique du match par l’intérimaire et sur la prestation des
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Lions. Individuellement et collectivement. La sélection a obtenu certes un bon résultat, mais elle est accusée de bâcler les travaux de l’autoroute Yaoundé-Accra. Avant même qu’elle ne soit livrée en septembre 2007, date qui marque la fin des éliminatoires. La route soulève déjà un torrent de polémiques. Des nids de poule et des fissures sont enregistrés. La pauvreté du jeu développé est relevée par tout le monde. Même par les gamins de deux ans. Le marché va-t-il être retiré à Nyongha ?
Déception
Un seul sentiment a dominé après le match : la déception malgré la victoire. Supporters et sympathisants émettent de sérieux doutes sur la bonne réalisation du chantier par les différents ouvriers. Plusieurs corps de métiers, recrutés aux quatre coins du monde, ont été pourtant appelés. On y recense pêle-mêle les maçons, les menuisiers, les tâcherons, les décorateurs. Le onze entrant du Cameroun était composé exclusivement de joueurs professionnels. Samuel Eto’o, le plus célèbre d’entre eux, peintre du ballon devant l’Eternel, absent du chantier depuis six mois, a effectué un retour sur le site des travaux. Malgré son renfort, l’impact du décorateur sur la qualité des travaux ne s’est pas beaucoup ressenti.
Dans sa progression vers le Ghana, l’équipe nationale a terrassé 90 km de tronçon samedi. Un incident a cependant été enregistré. Un Lion, sorti de la brousse pendant le terrassement, a pris une balle à la 39ème mn. Le but de Francis Doe a failli faire mal, n’eût été les calmants apportés par Idrissou, après les deux buts de Webo. Le Lion est ensuite entré dans la forêt. Direction Accra. Jusqu’à la fin du match, on a plus eu de ses nouvelles. Au moment où nous mettions sous presse, les gardes-chasses disaient l’avoir aperçu dans l’une des forêts qui mènent au Liberia où le Cameroun dispute un match décisif le 2 juin prochain à Monrovia. En ce moment, deux Lions sont malades à Yaoundé. Celui du zoo de Mvog Betsi qui se bat toujours contre la mort et celui de Mfandena, très atteint, lors de la construction de l’autoroute Yaoundé-Accra par un chasseur libérien. Le Lion est malade. Il faut sauver le Lion.
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