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La marque des grands (06.07.2010)
d’avant la période de l’ajustement structurel (le Ghana affiche aujourd’hui un taux de croissance de 6,2°/°). Des immeubles avaient surgi de terre, dans des formes architecturales à donner le tournis. Des magasins aux enseignes occidentales renvoyaient au visiteur admiratif le visage d’une ville [et d’un pays] qui avait résolument fixé son cap vers la modernité. La joie se lisait sur les visages des passants que l’on croisait par centaines dans les rues d’une capitale où tout sentait la beauté et la propreté. Nulle doute que la découverte du pétrole dans le pays va relancer le développement du pays.
C’est le même émerveillement qui a marqué les téléspectateurs du monde entier, éberlués par la réussite des Black stars, unique sélection africaine (sur six) à passer le premier tour de la Coupe du Monde sud africaine. Les derniers ambassadeurs du continent noir auraient pu atteindre les demi finale que personne n’aurait crié à l’injustice. Ils ont dominé les Uruguayens en déployant un style de jeu alléchant et chatoyant. Ceux qui leur trouvent quelque affinité [du moins au plan de la beauté des gestes et des enchaînements des passes] avec les Brésiliens n’ont pas tout à fait tort. Les Ghanéens ont cependant manqué d’une chose : de la chance. Dès lors, personne sur le continent ou ailleurs n’osera les accuser d’avoir trahi la confiance de leurs millions de sympathisants. Ce qui est loin d’être le cas des cinq autres candidats africains engagés dans l’épreuve.
Y a-t-il lieu de s’étonner de la bonne tenue des Black stars dans un environnement qui a révélé les tares et les défaillances des sélections africaines ? Côte d’Ivoire, Nigéria, Cameroun, Afrique du sud et Algérie, qui capitalisaient autant d’espérances que le Ghana sont sortis la queue entre les jambes. La réussite du Ghana tient à un savant dosage entre les jeunes loups qui ont remporté la
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couronne mondiale l’année dernière dans la catégorie des juniors, et la vieille garde composée des Muntari, Mensah ou Gyan. Cette formation, bien que dépouillée de son emblématique capitaine Michael Essien depuis le mois de janvier (blessure à la Can angolaise) avait donné un aperçu de ses riches potentialités, en échouant de justesse en finale face aux vieux routiers égyptiens.
Au contraire du Cameroun qui a renouvelé de près de la moitié ses effectifs angolais, se perdant plus encore dans la constitution d’une ossature, le Ghana a misé sur l’homogénéité construite durant la Can pour bonifier son jeu d’ensemble, la solidarité et la complémentarité du groupe, et l’esprit d’équipe. Des valeurs qui ont fait défaut aux Eléphants par exemple, et plus encore aux Lions indomptables, empêtrés dans un jeu sans contenu véritable parce que manquant de joueurs pour l’animer sur le terrain.
En 2006, pour sa première apparition dans la cour des grands, le Ghana avait franchi le premier tour, en Allemagne. Quatre ans plus tard, ils atteignent les quarts de finale et ratent de peu de battre la meilleure performance de l’heure pour une sélection africaine au Mondial. Le sérieux que le pays met dans l’organisation de son football, la formation de ses joueurs et le développement des différents axes de cette discipline augure d’une prochaine présence (en 2014) plus prometteuse encore que les deux premières. Et c’est tout le mal que nous pouvons souhaiter à un pays qui fait la fierté de notre continent autant par son football, que par sa bonne gouvernance politique et économique. Sans oublier sa démocratie, considérée par les observateurs occidentaux comme une des plus justes et équitables en Afrique. Quand on connaît la sévérité des jugements des donneurs de leçons étrangers, qui ont supervisé les deux dernières élections présidentielles, on apprécie encore plus le compliment…
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