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Le monde au rythme africain (11.06.2010)
C`est l`heure. Pour la première fois de son histoire, la Coupe du monde se pose sur le continent africain. Désignée pays hôte en 2004, l`Afrique du Sud, qui ouvrira la compétition contre le Mexique à 16 heures, est en passe de gagner son pari. Quinze ans après la Coupe du monde de rugby, cet événement planétaire sera l`occasion pour le pays et l`Afrique toute entière de s`ouvrir sous un nouveau jour.
Nelson Mandela, frappé par le deuil au lendemain de la mort de son arrière petite-fille Zenani dans un accident de voiture, n`en sera pas. Acteur d`un siècle d`histoire d`Afrique du Sud, entre un passé de ségrégation jusqu`à la fin de l`Apartheid au début des années 1990 au lendemain de sa libération, l`ancien prisonnier de l`ANC, devenu président en 1994, était pressenti pour effectuer une courte apparition, malgré sa santé fragile à bientôt 92 ans, dans les tribunes du Soccer City de Johannesburg pour la cérémonie d`ouverture de la XIXe Coupe du monde de l`histoire, la première sur le continent africain. Une présence qui se voulait à elle seule le symbole du plus grand événement planétaire à venir, comme l`avait été 15 ans plus tôt son soutien aux Springboks lors de la Coupe du monde de rugby.
Cette compétition avait jeté en 1995 les bases d`une réconciliation raciale en Afrique du Sud. Quinze ans plus tard, la Coupe du monde 2010, qui sera suivie par des milliards de spectateurs autour de la planète, donnera au pays l`occasion de consolider ce socle social, encore imparfait, et au continent africain dans son ensemble une chance unique de s`ouvrir sous un nouveau jour, à l`opposé des images de guerre, de famine ou de catastrophes naturelles largement diffusées. Loin des difficultés rencontrées par le pays, loin de l`insécurité, dont certains journalistes ont déjà fait les frais, l`Afrique du Sud est sur le point de remporter le pari tenté en 2004 par la Fifa et son président, Sepp Blatter. "Cela n`a pas été facile, on a dit beaucoup à ce sujet. Mais aujourd`hui la Coupe du monde est ici. Elle touche le monde entier", se félicitait-il jeudi.
Des stades fin prêts, un engouement palpable
Les doutes ont aujourd`hui fait place à l`attente. La fête ne demande qu`à commencer. Et tout s`y prête. Pour un coût exorbitant (8 milliards d`euros), les dix stades de la compétition, achevés très tôt contrairement à plusieurs éditions passées, n`ont rien à envier aux enceintes occidentales, notamment les cinq sortis de terre pour l`occasion. Au compte-goutte, les sélections ont posé le pied en Afrique du Sud, prenant le pouls de l`enthousiasme naissant, à l`exception peut-être de la France que l`on dit refermée sur elle-même dans son hôtel de luxe de Knysna. Après des mois de scepticisme et d`apathie, les Sud-Africains se sont emparés depuis quelques semaines de l`événement, pour preuve le soutien affiché aux
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BafanaBafana mercredi dans la plupart des villes du pays.
"Le pays n`a pas connu un tel enthousiasme, une telle joie et une telle excitation depuis que Nelson Mandela a été libéré de prison (en 1990)", s`est enthousiasmé Jacob Zuma, le président sud-africain. "Cette explosion de fierté nationale est le bénéfice inestimable de cette Coupe du monde." Et si certains maudiront peut-être les vuvuzelas, ces trompettes au bourdonnement lancinant utilisées dans les stades sud-africains, d`aucuns ne pourront mettre en doute le sens de la fête d`une population prête à imposer son rythme et à transmettre son énergie à la planète.
Une équipe au niveau des attentes africaines ?
Les Bafana Bafana seront-ils à la hauteur de la mobilisation sud-africaine ? Condamnée lors du tirage au sort, la sélection entraînée par le Brésilien Carlos Parreira, invaincue depuis douze matches, soulève aujourd`hui les espoirs les plus fous à mesure que le coup d`envoi de la Coupe du monde approche. Mais si l`Afrique a attendu 80 ans pour obtenir le droit d`organiser une Coupe du monde, elle risque d`attendre encore avant de la remporter, le Ghana, privé d`Essien, la Côte d`Ivoire, avec un Drogba diminué, le Cameroun, l`Algérie et le Nigeria, les cinq autres représentants du continent africain, n`étant pas donnés parmi les favoris de ce Mondial à la saveur pourtant si particulière les concernant.
Encore une fois, l`Europe et l`Amérique du Sud se partagent les faveurs des pronostics, l`Espagne devant le Brésil. Mais la Furia Roja, enfin décomplexée après son titre européen et qui rêve de devenir le deuxième pays à signer le doublé Euro-Mondial après l`Allemagne en 1972-74 (la France a réalisé cet exploit dans l`autre sens en 1998-2000, ndlr), devra pour cela vaincre le signe indien: jamais une formation européenne n`a triomphé en dehors du Vieux Continent. L`Argentine de Lionel Messi, le Ballon d`Or 2009, et de son entraîneur Maradona, l`Angleterre, même sans Beckham, l`Italie, qui peut égaler sa précieuse devancière, auteur du doublé en 1934 et 1938, l`Allemagne et sa solidité légendaire, les Pays-Bas et son génie offensif, ou encore le Portugal du narcissique, mais néanmoins talentueux Cristano Ronaldo, rêvent tous de succès.
Une liste dans laquelle on ne sait si la France de Raymond Domenech, qualifiée non pas à sa main, mais grâce à la main de Thierry Henry, a sa place. Les matches nous le diront. Que le spectacle commence et que cette Coupe du monde "permette aux Africains de prendre conscience qu`ils existent et qu`ils sont reconnus" selon le voeu fait par Sepp Blatter. C`est l`heure.
http://www.sports.fr/cmc/coupe-du-monde-2010/201023/le-monde-au-rythme-africain-_289162.html
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