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Engelbert Mbarga : Eviter la chasse aux sorcières (24.01.2008)
L’entraîneur adjoint de l’équipe nationale junior revient sur la rencontre Cameroun- Egypte et propose de pistes pour la suite de la compétition.
Propos recueillis par Dippah Kayessé
Que retenir de cette première sortie des Lions indomptables face aux Pharaons d’Egypte en terre ghanéenne?
Je suis de ceux qui croyaient que le match contre l’Egypte allait être très difficile. Je voyais un match nul ou une victoire en faveur d’un des deux protagonistes sur un score étriqué mais pas une si lourde défaite des Camerounais. Quatre buts contre deux! C’était un match particulièrement décevant et qui nous a laissés sur notre faim. Tout au long de la rencontre, il s’est dégagé comme un relent d’impuissance des Camerounais face à ce bloc défensif adverse. Contre toute attente, les Lions indomptables ont présenté un visage totalement méconnaissable pour tous ceux qui les suivent depuis des années. Face à une équipe égyptienne parfaitement organisée et qui fonctionnait sur des balles courtes, des attaques rythmées, une défense compacte, les Pharaons ont facilement imposé leur rythme aux Camerounais. Ceux-ci, ont péché par ces longs ballons inutiles, ces nombreuses fautes techniques, ces énormes pertes de balles… Tout cela mis ensemble, ce résultat ne devrait pas nous surprendre face à une équipe aussi impressionnante que celle de l’Egypte. C’est un match à vite oublier si on veut aller plus loin dans la compétition.
S’il vous était demandé de juger les différents compartiments de jeu des Lions au cours de ce match, que direz-vous ?
Je préfère juger cette équipe en tant qu’un bloc qui à la fois attaque et défend ses intérêts. La défense a pris quatre buts, c’est beaucoup au cours d’un même match. L’attaque a certes marqué deux buts, en d’autres circonstances cela aurait suffi pour gagner un match. Malgré cela, l’équipe n’a réellement pas convaincu sur le plan offensif, nous avons rarement mis en difficultés la défense adverse sinon dans des ballons confus et envolés à l’emporte- pièce. Tout part de notre organisation, le milieu de terrain en première mi- temps n’a été ni devant ni derrière. En seconde manche, lorsque nous avons essayé de mettre la pression sur les côtés, nous avons péché par une véritable maîtrise du jeu. A partir du moment où nous n’étions pas
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incisifs sur les cotés et que nous abusions de ballons dans l’axe de l’attaque, nous étions condamnés à ne pas fournir grand-chose sur le plan offensif.
Pour la suite de la compétition, le Cameroun a-t-il encore ses chances intactes?
Cette rencontre était le choc de notre groupe et chaque équipe le savait avant d’entrer sur le terrain. Malgré cette mauvaise prestation, le Cameroun garde toutes ses chances ce d’autant plus que les deux autres adversaires du groupe, la Zambie et le Soudan pourraient être qualifiés de calibres inférieurs. Mais attention, la Zambie avec son collectif a démontré qu’on peut bien compter sur elle, que l’on peut gagner un match sans avoir de grandes individualités mais en s’appuyant sur un jeu collectif et bien organisé. Pour la suite de la compétition, le Cameroun devra d’abord corriger son propre jeu avant de penser aux Zambiens. Il est également important pour l’environnement immédiat et lointain des Lions de garder la sérénité, d’éviter de faire la chasse aux sorcières. Il n’y a pas de feu dans la maison. Cette défaite ne saurait en rien être synonyme d’élimination.
Comment le Cameroun devra-t-il aborder le match contre la Zambie victorieuse du Soudan (3-0) et créditée d’une parfaite organisation collective.
Je ne saurais prendre la place des entraîneurs qui sont là pour faire des choix. Mais face à la Zambie, il va falloir que les Lions jouent sans toutefois compter uniquement sur Eto’o, que tout le monde essaye de participer au jeu et apporter sa petite étincelle. Face à la Zambie, le Cameroun devrait bien occuper les deux couloirs offensifs qui lui ont grandement fait défaut au match contre l’Egypte. C`est-à-dire épauler Atouba et Njitap, des milieux de terrain récupérateurs pour une excellente complémentarité tant à gauche qu’à droite. A la pointe de l’attaque, éviter d’isoler Eto’o, mais l’appuyer d’un deuxième avant-centre afin de le libérer du marquage. Et sur le plan du jeu, avoir une autre philosophie, jouer dans les pieds, faire un football en mouvement et en vitesse que de compter uniquement sur la puissance physique. Face à une équipe zambienne très vive et très collective, il va falloir que les Camerounais gardent un peu plus le ballon et évitent de confondre vitesse et précipitation comme ce fut le cas face aux Egyptiens.
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