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Otto Pfister : Comme le mur de Berlin (09.11.2007)
Le sélectionneur des Lions indomptables s’est révélé autoritaire lors de son premier contact avec les médias.
Léger Ntiga
Depuis l’annonce, le 26 octobre 2007, de sa nomination comme "entraîneur national sélectionneur de l’équipe nationale de football du Cameroun, les Lions indomptables", les Camerounais savent de lui, de nombreuses choses. Parfois contradictoires. Son âge donné par certains médias est 72 ans. La Fédération camerounaise de football (Fecafoot) lui en donne 70. Lui-même affirme n’en avoir que 68. Cette indication qui est loin de déterminer dans l’absolu, ses performances futures avec l’équipe nationale de football du Cameroun, peut être considérée comme l’indicateur que cet Allemand "amoureux de l’Afrique" et postulant comme 77 autres candidats, n’est pas véritablement bien connu de ses employeurs. Cela aussi est une réalité qui n’a rien à voir avec le job pour lequel il a signé son contrat avec les autorités camerounaises mercredi, 7 novembre dernier.
Mais pour son premier contact avec les milieux du football camerounais, Otto Pfister est apparu jovial. Un rien enjoué d’arborer les couleurs du Cameroun. Au sortir de la salle des actes du ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep), quelques heures après son arrivée, il s’est recouvert d’un drapeau du pays des Lions indomptables. Lundi, 05 novembre 2007, après avoir foulé pour la première fois (pour cette expédition) le stade Ahmadou Ahidjo, un peu à la manière du pape Jean Paul II, il a caressé cette pelouse par laquelle passera soit sa gloire, soit sa déchéance dans le cadre des éliminatoires de la Can et de la Coupe du monde 2010. A cette occasion, l’ancien entraîneur du Togo et en cours de contrat avec El Merrikh, un club du Soudan, a troqué son costume à la coupe anglaise pour le survêtement des Lions indomptables. Cet attachement apparent pour les couleurs du Cameroun jugé théâtrale par certains. Son visage affiche un sourire qui dissimule difficilement la méfiance à l’égard du contexte et des acteurs qu’il trouve en place.
Les querelles de personnes, le débat sur la reconnaissance de l’expertise locale dans l’encadrement technique des équipes nationales, les éternels conflits de compétences savamment entretenues entre le ministère de Sports et la Fécafoot, etc., sont bien connues du coach des Lions. Tout comme les présupposés et préjugés qui abondent autour de "ses levées de coude" qu’il ne dénie point, mais trouve que l’imagerie verse dans l’hyperbole. "Je consomme comme tous ceux qui vivent en Afrique un peu de bière. Et comme tous ceux de ma génération qui, connaisseurs de bon vin, en boivent une coupe
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pendant les repas. De là à dire que je suis ivrogne, je le trouve un peu gros", a-t-il laissé échappé hier lorsque le reporter de Mutations a abordé le sujet avec lui.
Rigueur
Des faits et réalités qui conditionnent certainement les premiers pas du presque septuagénaire sur la terre natale de Roger Milla. Face à la presse mercredi dernier, Otto Pfister a montré du caractère. Il est apparu quelquefois rugueux dans son échange avec les hommes de médias. Une attitude qui, en plus de rappeler la rigueur aryenne, fait dire à plus d’un qu’il a de la personnalité. Car, à un journaliste qui, visiblement préparé, a voulu lui poser une série de questions "insidieuses", M. Pfister a, d’un coup sec, retiré la parole non sans annoncer la fin de l’échange. Sur la rigueur réputée allemande, il affirme que "rien de sérieux ne peut se faire dans le désordre. Je suis parti de l’Arabie Saoudite parce que les gens voulaient se mêler de mon travail. Je veux bien que toutes les parties prenantes s’intéressent à mon travail. Mais, les aspects purement techniques relèvent du technicien que je suis. Et puis, lorsqu’on a mon parcours, il faut bien se faire respecter". Un respect qu’il n’a pas mégoter dans la négociation de son salaire fixé à 20 millions de francs Cfa par mois.
Simple coïncidence ou véritable méthode Pfister, les prochains jours le diront de l’organisation du travail de ce technicien qui a, pour sa première cuvée, fait appel à Lauren Etame Mayer. Qu’on le veuille ou non cependant, le parcours de Otto Pfister impose respect. Footballeur de niveau moyen en Allemagne et en Suisse jusqu’au milieu de 1976, ce produit de l’Université de sports de Cologne en Allemagne a fait de l’Afrique son terrain de prédilection. Et il le parcourt du Nord au Sud dès 1978, année de son arrivée en Haute Volta (Burkina Faso). Avec l’équipe nationale de football (connue aujourd’hui sous la dénomination des Etalons) de ce pays, il participe cette année là à la Coupe d’Afrique des Nations (Can). On le retrouvera avec plus ou moins de bonheur à la tête des sélections nationales du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Zaïre, du Ghana… Et du Togo.
Champion d’Afrique junior avec le Zaïre, il remporte la coupe du monde des moins de 17 ans avec le Ghana en 1991 en Italie. Il sera vice champion d’Afrique avec le Ghana en 1992. Des résultats et d’autres obtenus hors du continent, en Arabie Saoudite notamment, qui lui font dire que si les énergies ne se dispersent pas pour des combats qui n’ont rien à voir avec les enjeux sportifs, il fera de bons résultats avec le Cameroun que cet instructeur de la Fifa présente comme "un réservoir inestimable" de talents.
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