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can 2006 : Le pari difficile des médias camerounais (17.01.2006)
A quelques jours du début de la compétition, seuls quelques-uns affirment pouvoir être présents en Egypte.
Marion Obam
Cameron radio and Television (Crtv). Radio Equinoxe. Deux médias différents, qui n`ont a priori rien en commun. Sauf que depuis trois semaines, ils ont le même générique pour les émissions qu`ils ont baptisées "Compte à rebours", pour la Coupe d`Afrique des Nations (Can) 2006 qui se tient au Caire en Egypte, du 20 janvier au 10 février 2006. Une certaine effervescence, qui gagne chaque jour en intensité, est de plus en plus perceptible dans les médias. Dans la presse écrite depuis une dizaine de jours, il n`y a pas de parution dont la Une ne renvoie à l`événement sportif majeur en Afrique qu`est la Can. Cette capacité à retracer, année après année, les épopées mémorables de la Can, a définitivement installé les lecteurs, les auditeurs et les téléspectateurs camerounais dans une attente certaine. La véritable question, aujourd`hui, c`est de savoir comment les médias camerounais comptent couvrir cet évènement et le faire partager à leur cible, qu`elle soit nationale où internationale ?
Dans la presse écrite, le problème semble être réglé aux trois quarts. Les quotidiens Mutations et Cameroon Tribune sont certains d`envoyer au moins deux reporters chacun au Caire. "Nous aurons deux journalistes qui travailleront dans l`optique de donner quotidiennement quatre pages de qualité sur la vie et les matchs de la compétition", affirme Emmanuel Gustave Samnick, secrétaire général de Mutations. Pour Jacques Doo Bell, rédacteur en chef du Messager, "on ne peut ne pas couvrir un évènement comme celui-là, où le Cameroun est impliqué, nous aurons au moins un envoyé spécial. Auquel nous associerons le travail de la rédaction centrale ici à Douala, et celle des correspondants provinciaux". A la Nouvelle Expression, le responsable de rubrique Sport et Culture, François Xavier Eya, précise que "c`est une tradition pour notre journal de couvrir les Can. En ce qui concerne les accréditations, il n y a pas d`inquiétudes. Pour les modalités pratiques, le rédacteur en chef nous a rassurés que tout est en train d`être fait avec la direction générale de notre groupe de presse, pour que nous soyons présents au Caire". Les autres titres sont encore dans les tourments de l`incertitude.
Les rares millions !
Surtout que c`est à partir du million de Fcfa que le budget de déplacement pour le Caire se chiffre. Les supports de presse écrite estiment à environ une dizaine de millions les frais de transport, hébergement, communication et tickets de stades le séjour entier à la Can, que les Lions indomptables aillent jusqu`en finale ou pas. Pour Radio Equinoxe, qui compte envoyer deux reporters en Egypte, c`est un minimum de quatre millions de Fcfa qu`il faut débourser. Mais d`après Martin Camus Mimb, chef de la rubrique Sport à Equinoxe, "les auditeurs vibreront au même rythme que la Can. Nous avons
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d`ailleurs bousculé notre grille de programmes pour nous ajuster par rapport à la compétition. Des plateaux en direct lors des jours de matchs des Lions indomptables et les autres jours, nous présenterons les autres visages de la Can. Mais le véritable problème, c`est celui de l`accréditation. Pour qu`on te la délivre, il faut que les organisateurs soient certains que tu ne reportes pas en direct le match, car pour cela il faut avoir acheté des droits qui sont extrêmement onéreux". La question d`argent est un sérieuse. C`est le principal frein au départ massif des journalistes à la Can 2006 qui reprochent d`ailleurs aux sponsors majeurs que sont Orange Cameroun, Les Brasseries du Cameroun, et Mtn d`avoir déjà ciblé les supports avec lesquels ils vont travailler.
L`aspect pécuniaire est toujours d`actualité dans le secteur de la télévision pour ce qui concerne la retransmission en direct des matchs de la Can 2006. Vendredi 13 janvier dernier, le directeur général de la Crtv, Amadou Vamoulké, révélait que "la Crtv diffusera en exclusivité et en intégralité la 25ème Coupe d`Afrique des nations de football qui va se dérouler au Caire". L`organisme public de radio et télé aura naturellement le gros des effectifs du Cameroun sur place au Caire. Entre-temps, le coût de cession des droits des images de la Can par Lc2 était passé de 400 à 600 millions de Fcfa. Somme qui a évidemment été versée par la Crtv. Cependant, son Dg affirme avoir interpellé les radios et télévisions privées nationales pour qu`elles " ne fassent pas d`entourloupe". Le montant demandé pour reprendre le signal de la Crtv serait de 50 millions.
Ce à quoi les responsables du secteur privé de l`audiovisuel ne sont pas prêts à répondre par l`affirmative. "Nous ne pouvons pas payer une telle somme, nous ne l`avons pas. En plus, nous aurons leurs images, leurs sons, leurs publicités. Qu`est-ce qui va nous rester ? Pratiquement rien. Nous allons continuer à négocier pour que ce prix soit revu à la baisse, mais ce qui est certain c`est que nos téléspectateurs auront leurs matchs. Une équipe est déjà en Egypte", explique Anani Rabier Bindji, directeur de l`Information à Canal2 International. Pour Stv, le débat n`est pas au niveau de la retransmission des matchs. " Une vingtaine de chaînes de télévisions vont diffuser les matchs, c`est un terrain suffisamment saturé. Nous allons travailler avec une chaîne internationale qui va nous permettre d`être visible sur plusieurs continents au même moment. Nous serons plutôt axés sur les autres visages de la Can, qui ne sont pas nécessairement les rencontres", explique Thierry Ngogang, rédacteur en chef de Stv. Cet engouement des médias à couvrir la Can , selon les moyens, prouve que c`est une formidable occasion de faire asseoir son image de support répondant aux besoins de sa cible, mais aussi de convaincre les annonceurs de leur capacité à se déployer sur le terrain et donc de leur assurer une visibilité certaine.
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