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Alerte ! Descente aux enfers du football camerounais (19.10.2006)
Le sport-roi camerounais est en chute libre. Tant sur le plan national qu’international.
Racing de Bafoussam, club du chef-lieu du département de la Mifi dans la province de l’Ouest, évoluera la saison prochaine en deuxième division. La chute du Tout-puissant de l’Ouest (Tpo) intervient une année après celle du Tonnerre de Yaoundé (représentant de la province du Centre au tournoi inter poules 2006). Cette relégation en deuxième division de deux équipes mythiques symbolise assez la profonde décrépitude du football camerounais.
Aujourd’hui, Racing de Bafoussam, Tonnerre de Yaoundé, Union de Douala, Canon de Yaoundé, Dynamo de Douala… ne font plus rêver. Pourtant, elles ont, par le passé, contribué à écrire les plus belles pages du football au Cameorun. Oryx de Douala, Léopard de Douala, Lion de Yaoundé, Diamant de Yaoundé, Caïman de Douala, Etoile filante de Garoua, Entente de Ngaoundéré et autres sont simplement hors circuit depuis des décennies.
Exode massif
et sauvage des talents
Le plan international est marqué par l’absence totale des clubs camerounais. Cela fait bientôt vingt-cinq ans qu’aucune équipe camerounaise n’a pas remporté une coupe d’Afrique de clubs. Le dernier trophée continental gagné par un club camerounais remonte à 1981 : la coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe remportée par Union sportive de Douala. Cotonsport de Garoua domine certes la scène nationale sans partage. Mais il n’arrive pas à reproduire les mêmes résultats au niveau international ? “ C’est tout simplement la preuve de la faiblesse du football camerounais ”, pense Hervé Kouamouo, journaliste sportif camerounais exerçant dans des médias en France.
Cette faiblesse chronique s’explique surtout par le “ turn-over ” des effectifs. On ne sait jamais, en début de saison, combien de joueurs termineront la compétition. Tout simplement parce qu’on les considère comme de simples valeurs marchandes. Personne ne pense à les faire progresser vraiment. “ Il n’y a qu’à voir le nombre de centres de formations qui se créent au Cameroun ; un
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paysoù le football n’est pas officiellement une activité professionnelle. La France, pays de soixante millions d’habitants, qui compte deux vraies dimensions professionnelles et une semi-professionnelle, a quarante centres de formation. Sans en connaître le ratio exact, il me semble que le Cameroun en compte d’avantage, au moins en proportion. Et, le tout sans véritables structures. Pas de terrain d’entraînement, pas de centre d’accueil, pas d’accessoires (ballons, maillots, shorts, chaussures…). Ces derniers sont dirigés par des aventuriers voulant simplement se faire de l’argent par la “vente” des joueurs ”, observe Hervé Kouamouo.
Lions, arbre cachant la forêt
Cet état de chose amène nombre d’observateurs avertis à conclure que le football camerounais se construit par le toit, sans fondation. Les gens ont coutume d’établir le baromètre de cette discipline sportive au Cameroun par les résultats de l’équipe nationale. Une grosse erreur. Car, les Lions indomptables sont un produit importé. Combien de joueurs de cette sélection nationale viennent directement des championnats camerounais ? Aucun. Pire, certains Lions actuels n’ont jamais évolué dans le championnat d’élite de football au Cameroun. “ Un football ne se juge pas aux résultats de son équipe nationale, mais à son niveau général. Parler du football camerounais est un exercice extrêmement difficile. Lorsque l’on voit la qualité des rencontres de l’élite camerounaise, on voit la grande différence qu’il y a avec le haut niveau. Le championnat de première division perd du terrain chaque année ”, déplore Edmond Enoka, ex-Lion indomptable.
Le football camerounais ne souffre pas seulement des maux suscités. Mais aussi, de la qualité des hommes ayant en charge sa gestion, de l’état de délabrement très avancé des infrastructures, de la misère ambiante dans les clubs, de la récurrence des conflits entre le ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) et la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), et de l’absence des financements.
Par Honoré FOIMOUKOM
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