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ENGELBERT MBARGA : “CA VA SE JOUER SUR LE REALISME OFFENSIF” (04.10.2005)
Entraîneur de football, et superviseur de plusieurs matches dont Côte d’Ivoire-Egypte à Abidjan, il livre son sentiment sur le système de jeu des Pharaons.
Vous avez supervisé pour le compte du Cameroun, la rencontre Côte d’Ivoire-Egypte, à Abidjan. Comment trouvez-vous les Pharaons ?
C’est une équipe qui est arrivée avec des ambitions contre la Côte d’Ivoire. Les Pharaons sont venus avec une stratégie, celle de contenir la Côte d’Ivoire en première manche et, malheureusement pour eux, ils ont pris un but en fin de première mi-temps et un but en début de deuxième manche, et ils ont été obligés de passer véritablement à l’offensive. A ce moment, ils ont fait rentrer leur attaquant vedette, Ahmad Hossam ‘’Mido’’ qui, heureusement pour nous, ne seras pas de la partie. Tout à coup, ils sont devenus plus dangereux, plus incisifs. Disons que cette équipe, au vu de ce match contre la Côte d’Ivoire, va se regrouper en défense pour essayer de contenir le Cameroun pendant la première manche, tout en ressortant très bien le ballon, parce qu’ils ont une grande faculté de conservation du ballon. Mais, je dis qu’ils font beaucoup de passes, et en abusent aussi. Ce qui permet à l’adversaire de se regrouper. Et dans les trente derniers mètres, ils ne sont pas très incisifs, parce que lors de ce match contre la Côte d’Ivoire, ils ont semblé maîtriser le jeu au milieu du terrain, mais ils ne se sont crées aucune occasion de but en 45 minutes. Je me dis que sur ce plan, ils ont reçu une leçon de réalisme de la Côte d’Ivoire, et je crois que nous devrons faire preuve de beaucoup de réalisme offensif, pour venir à bout de cette équipe, parce qu’au niveau de la maîtrise du ballon, ils sont capables de vous priver du ballon pendant longtemps.
Les matches se suivent et se ressemblent ?
La vérité en football d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain, et dans quelle disposition viendront-ils à Yaoundé ? Toujours est-il qu’on a quand même pu déceler leurs qualités, leurs faiblesses aussi. Je dis au niveau des qualités, c’est une équipe qui maîtrise très bien le ballon au milieu du terrain, qui fait beaucoup de passes et qui en abuse parfois. Mais, ils ont également des joueurs assez percutants balle au pied, notamment sur le flanc droit et au milieu du terrain. Mais, cette équipe, d’une manière générale, n’est pas aussi conquérante à l’extérieur qu’elle l’est à domicile. Et je crois que, si les Lions font preuve de réalisme, nous pourrons faire le break, et il serait intéressant pour nous si on y arrive dès la première mi-temps. Ils viendront certainement nous contenir en première manche, et c’est à ce moment là, que nous aurons le maximum de chance pour scorer. Etant donné
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qu’en deuxième manche, ils changent de stratégie et, pour cela, nous devons beaucoup exploiter leur flanc gauche de la défense qui me semble assez fébrile. Nous devons également, par moments, allez les chercher un peu plus haut, pour qu’ils ne développent pas leur jeu au milieu du terrain. A d’autres moments, il faudra être patient, se regrouper et attendre de récupérer le ballon au bon moment en plaçant de bonnes attaques. Moi, je crois que tout va se jouer sur le réalisme offensif des Lions.
Quel type de message un coach adresse-t-il à ses joueurs à la veille d’une rencontre capitale comme celle de samedi prochain ?
Déjà, il y a coach et coach. Il y a un entraîneur, qui s’occupe des Lions indomptables, il a ses collaborateurs. Ils ont des discours qu’ils vont préparer. Généralement en pareille circonstance, on ne réfléchit pas négativement. Au contraire, on se dit : écoutez on est à 90 minutes du bonheur ! Tout le travail, que nous avons abattu jusqu’ici, est très important, il faut le parachever. Nous sommes à 90 minutes du bonheur, c’est-à-dire d’une victoire face à l’Egypte, et quelle que soit la manière et quel que soit le résultat, le plus important est les trois points.
Vous ne redoutez donc pas, comme bon nombre de Camerounais, cette formation des Pharaons qui, très souvent, pose des problèmes aux Lions indomptables ?
Le Cameroun redoute toutes les équipes. On est jamais rentré sur un terrain de football avec la victoire dans la poche. La victoire se gagne et s’arrache sur le terrain, quel que soit l’adversaire. Maintenant qu’il s’agit de l’Egypte, qui nous a posé pas mal de problèmes par le passé, je dois quand même dire que, Il y a 10, 15 ans c’était une sacrée génération de joueurs, aujourd’hui c’est une autre génération de joueurs égyptiens, une autre génération de Lions. De toutes les façons, pour moi, le passé c’est le passé. Et l’équipe égyptienne actuelle, quoiqu’elle soit une bonne équipe, est vraiment à la portée des Lions, s’ils ont le même enthousiasme, le même allant, le même réalisme qu’ils ont eu face à la Côte d’Ivoire…
Quels commentaires vous inspire l’habillement du public camerounais qui, pour la circonstance, sera vêtu en vert comme les Lions indomptables ?
Nous avons beaucoup de choses à apprendre par rapport aux autres publics, au niveau du soutien de notre équipe. Notre public se comporte parfois comme des spectateurs au lieu de se comporter comme des supporters, qui doivent soutenir leur équipe jusqu’à la 90ème minute. Il faudra que le public comprenne que l’Egypte va développer de très bonnes phases de jeu, mais que çà ne doit pas les ébranler. Il faudra soutenir les Lions même dans les moments difficiles.
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