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Foot et affaires : Le rapport qui accuse la Fécafoot (03.04.2006)
L`enquête judiciaire en cours fait suite à l`affaire de l`"UniQT"
et aux travaux de la Commission Ngack Mahop.
Un dossier de Junior Binyam
Le 23 avril 2004, la Fédération internationale de football association (Fifa) retire six points à l`équipe nationale du Cameroun, avant le début des éliminatoires couplées Can/Coupe du monde 2006. Il est reproché aux Lions indomptables d`avoir arboré des équipements non réglementaires au cours de la Coupe d`Afrique des nations jouée en Tunisie en janvier-février 2004. A côté de l`offensive diplomatique lancée en direction de Zurich pour infléchir la position de la Fifa, le gouvernement décide d`établir les responsabilités. Le ministre de la Jeunesse et des Sports constituera, le 17 mai 2004, une commission d`enquête à la Fécafoot, qui dresse son rapport au bout de 49 jours de travaux.
Ce rapport recense les divers contrats passés entre les Lions et leurs sponsors, avant de souligner leurs insuffisances. Il reconstitue les recettes tirées par la Fédération camerounaise de football de ces contrats et de la participation des équipes nationales de football aux diverses compétitions internationales. Le contrôle que cette commission va opérer à la Fécafoot établit des manquements dans sa gestion tant financière, administrative que matérielle. Même si des vérifications n`ont pas été faites au siège de la Fifa à Zurich, à celui de la Caf au Caire et à Herzogenaurach en Allemagne, au quartier général de Puma, l’équipementier.
C`est sur la base de ce rapport qu`une enquête judiciaire est ouverte depuis le 1er mars dernier à Yaoundé, pour laquelle plusieurs responsables de la Fécafoot sont auditionnés. Mutations a slalomé, balle au pied, dans ce document de référence. Et rend publics les dessous de la gestion scandaleuse du football camerounais.
Depuis le 1er mars 2006, la sous-direction des enquêtes économiques et financières à la direction de la Police judiciaire (Dpj) à Yaoundé auditionne des personnes dans le cadre d`une instruction portant sur la gestion de la Fédération camerounaise de football, Fécafoot. Les douze convocations, libellées le 25 février à l`endroit des personnes ayant été au centre de la gestion de la Fécafoot ces dix dernières années, étaient contresignées par le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Yaoundé et le commissaire principal, Pierre Nith, sous-directeur des enquêtes économiques et financières.
Iya Mohamed, président du comité exécutif de la Fécafoot, Vincent Onana, ancien président de la Fécafoot, Alioum Alhadji, ancien chef du département financier et actuel conseiller du président, David Mayebi, ancien 4e vice-président de la Fécafoot et actuel conseiller du président, Jean-René Atangana Mballa, ancien secrétaire général et actuel 1er vice-président, le colonel Tchatchou, ancien vice-président de Vincent Onana, Antoine Depadoue Essomba Eyenga, administrateur de la Fécafoot, Jean-Jacques Evini Avang, Samuel Wembe, ancien chef de département financier sous Vincent Onana, Jacques Roux et Jean-Claude Sisi, tous destinataires desdites convocations, sont supposés avoir été entendus à ce jour. D`autres personnes ont également été entendues dans le cadre de cette affaire, notamment Jean-Lambert Nang, ancien rédacteur en chef des Sports et loisirs à la Crtv-télé, qui officiait jusqu`à la Coupe d`Afrique des nations 2004 comme "Team press officer" du Cameroun.
Sur ce qui suscite ce regain d`intérêt des autorités judiciaires pour la gestion de la Fécafoot, les avis divergent. Au quartier Tsinga à Yaoundé, siège de la Fécafoot, une opinion veut que ces différentes personnes aient été convoquées à la suite d`une plainte déposée au lendemain de la dernière Can en Egypte
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par le ministre des Sports et de l`Education physique, Philippe Mbarga Mboa. Les services de ce dernier se défendent de toute implication dans l`affaire. Ils parlent de la réouverture d`une enquête qui fait suite à une plainte du gouvernement après le rapport déposé en juillet 2004 par une Commission d`enquête à la Fécafoot mise sur pied le 17 mai 2004 par Siegfried Etame Massoma, alors ministre de la Jeunesse et des Sports.
Cette thèse est corroborée par des sources internes à l`enquête judiciaire en cours, qui soutiennent que la mise en veilleuse de la procédure avait été décidée en son temps par le gouvernement, pour préserver la sérénité autour de l`équipe nationale de football, les Lions indomptables, engagée dans les éliminatoires couplées Can/Coupe du monde 2006. Les mêmes sources, qui annoncent l`imminence de la transmission du dossier au procureur de la République, indiquent que la fin de la dernière Can a levé toutes les entraves à la relance d`une enquête ouverte, comme on le sait, à la suite de la décision prise le 16 avril 2004 par la Fifa de retirer six points aux Lions dans la perspective des éliminatoires couplées Can/Coupe du monde 2006 et de leur infliger une amende de 80 millions de Fcfa.
"UniQT"
La Fifa sanctionnait les Lions indomptables pour avoir, lors de la Can 2004 en Tunisie, arboré la tenue "Aka Cameroon UniQT" telle que baptisée par l`équipementier maillot Puma. Ce maillot "tout en un", une combinaison alliant le tee-shirt et le short sans séparation, avait été accusée de violer la loi 4 du jeu sur "l`équipement des joueurs". Cette sanction, qui compromettait les chances de qualification du Cameroun pour la coupe du monde 2006, serait à l`origine du limogeage de Pierre Bidoung Mkpatt, le ministre des Sports de l`époque.
Le 23 avril 2004, un communiqué du secrétaire général de la présidence de la République, Jean-Marie Atangana Mebara, annonce l`envoi d`une commission d`enquête à la Fécafoot. Cette Commission est constituée le 17 mai 2004 par la décision n°021/Minjes/Cab et installée le lendemain par Siegfried Etame Massoma, qui prescrit aux membres "discrétion, objectivité et sens élevé de l`Etat.". Elle est composée de : Christophe Ngack Mahop, un inspecteur d`Etat (président), André Akam Akam, Pierre Kameni, Gaspard Bih, Marie Louise Secke Pouka, Aliou Dewa (membres).
La Commission, qui devait établir les responsabilités à l`issue de l`enquête, avait une mission précise : "recenser, répertorier, contrôler dans un délai de 30 jours, la régularité de la gestion des retombées matérielles, financières sur les points suivants : participation des équipes nationales aux compétitions internationales ; sponsoring (Puma, Orange, Pmuc, Sabc) et droits de retransmission audiovisuelle (Sportfive) ; organisation des matchs amicaux et la publicité dans les stades". La période concernée est comprise entre 2000 et le 1er semestre 2004. Mais, peut-on lire dans le rapport, "pour une meilleure intelligence de certaines questions, la Commission a dû parfois remonter jusqu`à l`année 1998".
Le 18 juin 2004, par une nouvelle décision ministérielle, la commission d`enquête allait bénéficier d`une prorogation de 19 jours pour poursuivre ses investigations en se basant sur "des études techniques, des auditions et entretiens, la reconstitution et la confrontation". Une trentaine de personnes, parmi lesquelles Pierre Bidoung Mkpatt, Iya Mohammed, Vincent Onana, Akumchi Peter Awa, Horst Widman, Marie-Claude Durisotti ont été auditionnés par les commissaires. Le rapport de la commission d`enquête, qui a bouclé ses travaux le 13 juillet 2004, va conclure à des malversations financières et à des dysfonctionnements à la Fécafoot et même au ministère de la Jeunesse et des Sports.
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