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ESCALADE: DES ARRESTATIONS DE RESPONSABLES PROGRAMMEES (28.04.2004)
On parle d`interdiction de sortie du pays et de surveillance des domiciles des responsables de la Fécafoot et des Postes.
"…En outre, le président de la République a prescrit l`envoi d`une commission d`enquête à la Fécafoot ainsi qu`une relecture rapide des statuts de cette association, préalable à des nouvelles élections…" La formule, sans doute consacrée, est connue des habitués du système du Renouveau. Par empirisme cet extrait du communiqué signé du Sg de la présidence de la République, Jean Marie Atangana Mebara, le 23 avril dernier, laisse à réfléchir. Les victimes ou plutôt les acteurs du ``Mounchipougate`` se souviennent de ce fatidique passage relatif à l`instauration, sans façon, d`une commission d`enquête dans cette institution qui fit du vacarme en 1999 au ministère des Postes et Télécommunications.
Le communiqué de Jean Marie Atangana Mebara signé deux heures après le réajustement ministériel de Paul Biya est, à ce titre, une note d`accompagnement comme savait les signer Marafa Hamidou Yaya du temps où il trônait au Secrétariat général de la Prc. Des communiqués qui prescrivent les orientations et les conséquences du décret présidentiel. Il s`est agi, dans le cadre de l`affaire du Minpostel, d`une introduction à l`un des plus grands scandales politico-financier du pays, avec en prime l`arrestation du ministre Mounchipou Seïdou et d`une dizaine de cadres du Minpostel. Ces arrestations suivaient, à l`instar du communiqué du 23 avril 2004, un contrôle de l’Inspection générale de la réforme administrative (Igra) prescrit par le chef de l`Etat, après des missives des renseignements généraux. C`est le même scénario qui avait conduit, la même année à l`arrestation de l`ex-Dg de la Cnps, Pierre Désiré Engo.
Craintes. L`arme redoutable du Renouveau passe inéluctablement par le Conseil Supérieur de l`Etat, et plus grave encore, lorsque les missions d`enquête sont prescrites par le président de la République. Dans ce cas, les contrôles aboutissent forcément à des culpabilités, tant, il ne s`agit là que des contrôles formels. Autrement dit, c`est la panoplie des bulletins de renseignements que reçoit le chef de l`Etat qui enclenche les enquêtes (pures procédures élégantes pour coincer les coupables).
Une mission commanditée par le président de la République dans un contexte tumultueux est presque toujours le début d`une investigation juridique, les conclusions de la présidence étant transmises au ministre de la Justice. C`est encore le scénario des affaires parallèles de Mounchipou Seïdou et Pierre Désiré Engo. Pour les cas actuels de la Fécafoot, et d` "une mission spéciale des services du contrôle supérieur de l`Etat dépêchée sans délai dans les services financiers postaux…" comme l`atteste la suite du communiqué de Jean Marie Atangana Mebara, il va sans dire que le ton cache mal une simple procédure de routine.
Dans le contexte actuel, comme pour les cas de 1999 qui ont emporté le Minpostel et décoiffé la Cnps, le tort des responsables évincés par Biya vendredi dernier dépend des fins
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limiers du contrôle supérieur de l`Etat. Seulement, une fois de plus, au regard du contexte actuel où la colère de Paul Biya est noire, on imagine difficilement des issues contraires à une interpellation des suspects. A ce niveau, on pourrait le constater tout est dans la suite du communiqué du Sg de la présidence de la République, tant le dit contrôle au Minpostel est commandé "en vue d`établir les responsabilités et de permettre le retour à une gestion normale…". C`est dire si des suspicions accompagnent et sous-tendent ces investigations administratives, lesquelles devront renforcer les allégations des renseignements en passassions du chef de l`état. Dans ce cas, comme on peut le penser du côté des observateurs judiciaires "les responsables de la Fécafoot et du Minjes sont mal partis" explique un expert. Une investigation prescrite par Paul Biya en personne donne lieu à des ramifications multiples dont l`issue finale semble d’ores et déjà connue : la culpabilité des responsables incriminés. Le contraire, dans un contexte de courroux présidentiel est difficilement envisageable.
Selon nos sources, les commissions d’enquête en question, celles devant descendre à la Fécafoot, à l`ex Caisse d`épargne et à l`ex-Sonaposte sont en cours d`établissement et doivent débuter leurs investigations cette semaine même. Si pour les sociétés postales créées seulement par décret n°99/151 et 2000/185 et 2001/326 il s`agit là de premiers contrôles, la Fécafoot quant à elle sort d`un premier contrôle (non commandé par le chef de l`Etat) au mois de janvier 2004. Le rapport de la mission de l`Igera à la Fécafoot signé par le chef de mission, Elie Désiré Nack Ndjom a certainement été jugé complaisant dans son fait favorable à l`équipe dirigée par Iya Mohamed. La nouvelle enquête prescrit par Paul Biya va certainement reconsidérer les conclusions de Nack Ndjom. Cette fois, il ne s`agira pas de caresser la Fécafoot dans le sens du poil mais de revoir toute une comptabilité et les dessous des contrats signés tant avec l`équipementier qu`avec les autres sponsors de la Fécafoot. Il en est de même pour le cas des sociétés de poste dont de forts soupçons de la gabegie inondent le circuit.
Dans l`un et l`autre cas des inculpations peuvent être enregistrées dans les prochaines semaines. Le temps d`une enquête minutieuse. Et déjà, on parle de surveillance des domaines des personnes incriminées. Il n`est pas pour l`instant question que quiconque sorte du pays, un autre usage après chaque bouleversement du gouvernement. Les portes de la prison peuvent se réformer sur bien des personnes, tant, en montant sur Yaoundé le 22 avril, veille du réaménagement ministériel codifié depuis Mvomeka`a où il venait de passer deux semaines, Biya, dit-on, était hors de lui. En quittant le Cameroun le 25 avril pour l`Europe, le président de la République aurait laissé de fermes instructions de suivi au Sg/Prc pour l`application des contrôles prescrits à la Fécafoot et au ministère des Postes ou certains ont d`ores et déjà perdu le sommeil.
Bertrand Toko
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