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Encore un expatrié coach des Lions : Le complexe du colonisé a la peau dure (01.11.2007)
En optant, une fois de plus, pour la filière des expatriés, nos dirigeants politiques et sportifs ont définitivement enterré l’espoir de montrer à la face du monde que le Cameroun compte des entraîneurs locaux compétents, expérimentés et capables de produire de bons résultats.
Le nouvel entraîneur des Lions indomptables du Cameroun est donc connu, après plusieurs mois de suspense inutile et dramatique pour l’avenir même de la sélection nationale. Otto Pfister, septuagénaire allemand au soir de sa carrière et de sa vie, a été préféré à bien d’autres candidats, plus jeunes, dynamiques et compétents de diverses nationalités dont celle du Cameroun. Sans nier les qualités de l’heureux élu qui ne figurait même pas sur la “ short list ” des membres de la commission mixte paritaire Minsep - Fécafoot, il convient tout de même de souligner qu’il y a péril en la demeure. Que la décision de nommer le patriarche allemand comme entraîneur sélectionneur des Lions indomptables soit venue de la présidence de la République ou du ministère des Sports et de l’Education physique, ne change rien à la question fondamentale. Car, la commission mixte paritaire Minsep - Fécafoot et, surtout, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) en particulier n’ont rien fait pour promouvoir les candidatures d’entraîneurs locaux. Ceux d’entre eux qui ont déposé les dossiers ne sont pas les mieux classés. Pour des raisons que nous ignorions, parce que nous ne sommes ni dans les secrets de la commission mixte paritaire dont les travaux n’ont du reste servi à rien, ni au cœur des grandes manœuvres qui font de la gestion du football camerounais l’une des plus grandes énigmes et thème à controverses de ces vingt-cinq dernières années.
Ce qui paraît encore plus grave est qu’il n’existe visiblement aucune volonté politique de redorer non seulement le blason du football et d’autres disciplines sportives dans notre pays, mais, surtout, il plane un fort parfum de magouilles à côté d’un étrange et profond complexe du colonisé chez la plupart de nos dirigeants politiques et sportifs. Beaucoup continuent de croire et de penser que seuls des entraîneurs étrangers et particulièrement des “ sorciers blancs ”, pour ne pas dire des “ mercenaires ”,
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peuvent assumer avec efficacité les fonctions d’entraîneur de notre équipe fanion.
Une politique néocoloniale sévit
La réalité des faits est que les entraîneurs expatriés ne sont pas forcément meilleurs que nos entraîneurs locaux. Dix fois, vingt fois, voire soixante fois mieux payés que nos entraîneurs locaux relégués aux rangs d’adjoints, les entraîneurs expatriés sont le prolongement, dans le domaine sportif, d’une politique impérialiste et néocoloniale. Le Cameroun a passé plus de temps à enrichir financièrement et en termes de palmarès des coachs expatriés qu’à mettre en œuvre une véritable politique de promotion des entraîneurs locaux et d’encadrement des joueurs locaux. Rien, en réalité, n’est fait ni par la Fécafoot qui tient à ses nombreux intérêts financiers, ni par le Minsep, encore moins par le gouvernement camerounais pour affranchir la sélection nationale du joug néocolonial.
Les expatriés ne travailleront jamais avec la ferveur patriotique qui coule dans les veines de nos entraîneurs locaux mal payés, privés de tout et abandonnés à eux-mêmes, si ce n’est à la générosité de joueurs professionnels “ farotteurs ” ou simplement compréhensifs. Des situations gênantes, incommodantes et pitoyables qui prévalent à cause de la mentalité d’esclave qui habite nos dirigeants politiques et sportifs. Il faut se délivrer de ce type de mentalité pour sauver le football et les autres disciplines sportives oubliées parce que peu rentables. Les Camerounais devraient avoir honte d’hésiter, de calculer et de ne pas faire confiance à leurs propres compatriotes dont on a pourtant pu apprécier le travail ou les résultats sur le terrain. Tout laisse penser que le système maffieux qui gangrène les milieux du football camerounais s’accompagne d’une politique néocoloniale entretenue par des individus qui s’enrichissent sur le dos des joueurs et au détriment du développement du football dans notre pays. Jusqu’où et après presque un demi-siècle d’indépendance formelle, nos responsables politiques et sportifs entendent-ils aller dans leur aptitude à se constituer en fossoyeurs des espérances et aspirations populaires ? Pendant combien de temps va durer le complexe du colonisé chez nos dirigeants ?
Edmond Kamguia K.
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