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Méforme et réformes . (11.06.2004)
Emmanuel Gustave Samnick
Les Pharaons d’Egypte sont allés étriller (3-0) les Soudanais chez eux, à Khartoum. Après avoir peiné devant des Libyens peu engagés, les Eléphants de Côte d’Ivoire ont remporté à domicile une précieuse victoire (2-0), sans encaisser de but. Dans le groupe 3 des éliminatoires zone Afrique de la Coupe du monde de football 2006, les deux concurrents sérieux du Cameroun, sur la route de la qualification au rendez-vous allemand, ont donc bien entamé leur sujet lors de cette première journée de la compétition. Et leur performances rendent encore plus problématique la victoire étriquée des Lions indomptables, le 6 juin dernier à Yaoundé, face aux Ecureuils du Bénin (2-1). Rappelons, pour resituer l’intérêt de notre propos, que seule la première équipe de chacune des cinq poules des éliminatoires zone Afrique prendra part à la phase finale du Mondial que l’Allemagne accueillera dans deux ans. Alors, pour y être, c’est maintenant qu’il faut compter les points et… les buts.
Au terme de la première journée, le Cameroun se classe troisième de sa poule, derrière l’Egypte et la Côte d’Ivoire, qui ont le même nombre de points que lui, mais avec une meilleure différence de buts. Et, c’est bien à ce niveau que la différence risque de se faire le jour des résultats définitifs.
C’est pourquoi l’indigence du jeu produit par l’équipe du Cameroun devant le Bénin reste une source de grosse inquiétude. Si les Lions indomptables ont dominé territorialement leur adversaire, faisant le siège permanent de son camp, ils ont évolué dans une sacrée désorganisation qui ne leur a pas permis de se placer régulièrement en position favorable. Au total, l’équipe du Cameroun, en dehors de ses deux buts, ne s’est créé que quatre véritables occasions, par Tum (deux), Njitap et Eto’o. Ce qui est peu pour une équipe dominante, devant un adversaire largement à sa portée. Le problème, c’est que le jeu des Lions manque, en ce moment, cruellement de liant et de mouvement. D’où cette faillite collective dans l’élément de base en football : la transmission du ballon, la passe bien dosée.
Ces choses ne s’improvisent pas ; elles se travaillent lors des entraînements, dans les stages et pendant les matches de préparation.
Or, les Lions indomptables au complet ne se sont retrouvés ainsi que pendant les cinq jours précédant la rencontre face au Bénin,
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depuis leur participation anecdotique à la dernière Coupe d’Afrique des nations en janvier-février 2004 en Tunisie. Bien plus, ils souffrent encore d’un management technique inefficace. Car, on remarque avec bonheur que l’effectif n’est pas à plaindre. Si, par rapport à la Dream Team de 2000, Foé, Kalla et Etame Mayer ne sont plus là, Tchato, Perrier-Doumbe et M’bami sont arrivés. Eto’o Fils, Wome Nlend et Song Bahanag se sont retrouvés. Reste peut-être encore à remplacer valablement Patrick Mboma et à trouver un successeur à Alioum Boukar. Il se pose en effet un sérieux problème avec le poste de gardien de buts en sélection. Il est impensable que le talentueux Idriss Carlos Kameni n’ait joué que moins de dix matches en club depuis quatre ans et ses exploits aux Jeux olympiques de Sydney 2000. Pourquoi le sélectionneur Winfried Schäfer, qui le tient en haute estime, ne se gêne pas pour lui trouver une place de titulaire dans un club, comme il dit l’avoir fait pour Rigobert Song quand ce dernier fut mis sur le banc de Liverpool et fut obligé d’émigrer à Cologne en Allemagne pour jouer ?
A force de ne pas jouer régulièrement dans son club, Kameni, comme on peut le constater depuis la Can jusqu’au match contre le Bénin, commence à perdre les réflexes et l’assurance qu’un gardien de compétition doit absolument avoir. Si l’équipe du Cameroun veut retrouver les sommets, elle ne pourra continuer à s’accommoder des cadres qui ont pour club la sélection. A ce sujet, nous continuons à discuter certains choix du sélectionneur. Comment comprendre la haine manifeste qu’il voue à deux jeunes talents comme Marcus Mokake et Achille Emana, étincelants dans leurs clubs respectifs? La mise à l’écart du milieu offensif de Toulouse et la tentative d’humiliation de l’attaquant de Sedan (Schäfer voulait le faire entrer à la 93ème minute pour tuer le temps) lors du match contre le Bénin relèvent simplement du mauvais goût. Le limogeage du ministre Bidoung Mkpatt a permis le retour en grâce de Pierre Wome et de Patrice Abanda. Mais, il faudra faire plus dans la gestion des hommes pour gagner des victoires plus probantes et espérer ainsi damer le pion aux Egyptiens et aux Ivoiriens. Malheureusement, il n’y a plus assez de temps pour se pencher sérieusement sur ces questions délicates : le 18 juin, il faut déjà se rendre en Libye, et le 3 juillet, la Côte d’Ivoire sera à Yaoundé.
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