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Caprices : Mbarga Mboa a-t-il séché le Premier ministre ? (06.06.2006)
La réconciliation dans le mouvement sportif camerounais n’est pas pour demain.
La nouvelle a traversé les milieux les plus introduits à Yaoundé dimanche dernier. “ Le Minsep a refusé de rencontrer le Premier ministre en présence du président de la Fécafoot. ” En effet, le 4 juin, le Premier ministre devait recevoir à l’Immeuble Etoile le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), Dieudonné Philippe Mbarga Mboa et le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Iya Mohammed. Mais la rencontre a échoué. Mercredi dernier, le Minsep recevait à son domicile, le président de la Fécafoot. Il lui a transmis ce qu’il a appelé la “ position du gouvernement ” à l’égard de la Fédération.
Avant de rencontrer le ministre, le président de la Fécafoot aurait saisi certains de ses proches pour les alerter. A sa sortie, il se serait rendu directement chez le vice-Premier ministre, ministre de la Justice, Amadou Ali. Selon des sources dignes de foi, “ le secrétaire général des services du Premier ministre a reçu M. Iya Mohammed vendredi matin. ”
Le 2 juin au soir, le Minsep a adressé un message porté au Premier ministre pour lui faire part de la situation. Lequel Premier ministre lui aurait alors demandé de le voir samedi matin chez lui. Le Premier ministre aurait émis le vœu de rencontrer Iya Mohammed. Du téléphone du Minsep, il a appelé ce dernier qui était déjà à Douala. Rendez-vous a été pris pour dimanche matin, entre 9h30 et 10h. Le Premier ministre aurait alors promis d’appeler le Minsep dès que le président de la Fécafoot sera là. Mais à 11 heures, le ministre s’est fait dire au téléphone par son patron qu’il a oublié de lui dire que M. Iya Mohammed était là.
Joint au téléphone, Abdouraman, responsable de la communication à la Fécafoot a laissé entendre qu’“ il est très difficile de parler de cette affaire. Je n’ai pas eu le président. Je suis aussi des rumeurs. C’est ce matin qu’il est arrivé en Allemagne. J’ai appris comme toi la même information. Je ne peux parler des rumeurs. Je sais qu`à un moment les gars ont voulu que le Premier ministre suspende le championnat. ” Une réponse qui laisse croire que le ver reste dans le fruit.
La position du gouvernement, selon le Minsep et ses proches, varierait entre : la démission du bureau actuel de la fédération, l’application des conclusions des enquêtes judiciaires et la suspension de la fédération. Joint au téléphone, André Naoussi, chef de la cellule de communication du Minsep n’a pas voulu nous répondre.
Régionalisation
A en croire nos sources, le directeur général de la Crtv aurait demandé à Madeleine Soppi Kotto, chef de service sport à la Crtv radio, après la conférence de presse de Essomba Eyenga, le 25 mai dernier, de ne plus s’étendre sur ce problème. Ce qui aurait conduit à l’annulation, dans l’édition de 22
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heures en langue anglaise, de l’article de Albert Jie Mbonde. La veille de la réunion du Comité exécutif, Pierre Lebon Elanga de la Crtv télé a écrit un article faisant parler les parties en conflit. Il a été tout simplement annulé à la demande de sa hiérarchie, a-t-on appris. La position régionaliste s’est confirmée avec les envois des procurations pour la réunion de vendredi dernier. Hamadou Evélé et Alioum Alhadji (tous deux du Grand-Nord), qui ne prennent plus part aux réunions se sont fait représenter.
De l’autre côté, il ne restait que Essomba Eyenga, Mvog Ada comme son petit frère de ministre, Louis-Marie Ondoa, Beti comme ces deux-là. François Ondoua et Seidou Njoya étant désignés par le ministre, ne pouvaient que faire la volonté de ce dernier. Il se trouve donc que l’autre aspect de l’ “ échec ” de cette initiative trouve sa raison dans le fait que très tôt, on n’a donné à cette revendication une connotation régionaliste.
Le ministre aurait-il menti ?
Le point sombre qui a touché le Minsep, c’est son contact avec le chef d’escadron chargé d’enquêter à Douala sur les fauteurs de trouble. Il se trouve que ce dernier, pendant l’enquête au stade de la Réunification dans le cadre de l’affaire des poteaux des buts sciés, a reçu un appel du Minsep lui demandant de quitter les lieux. Le ministre l’aurait alors traité d’analphabète. Propos qui auraient touché profondément le général Mambou Deffo qui se serait engagé à rétablir par tous les moyens, la dignité bafouée d’un officier supérieur de la gendarmerie.
Le ministre, dans sa correspondance envoyée au chef du gouvernement, a présenté “ la gravité de la situation et la nécessité de suspendre la Fédération ”. Lors d’une rencontre avec la presse dans son cabinet, le ministre avait demandé aux communicateurs de ne pas “ tirer sur la Fédération. C’est un partenaire. En le fragilisant, vous touchez le ministère”, avait-il indiqué dans ce “ pacte de non-agression ” car pour lui, “ j’ai été à la tête de la fédération et nous avons été combattus. Je ne voudrais pas que cela arrive à la fédération actuelle.” Les faits semblent ne pas lui donner raison.
Comment comprendre l’attitude du ministre qui disait, dans un entretien accordé au magazine Nyanga n°2 du 3 avril 2006 en page 31, “ la politique c’est pour moi un grand honneur et surtout une grande responsabilité. Car il s’agit de ne décevoir ni le chef de l’Etat, ni les autres et de faire ce que j’ai le plus aimé faire dans ma vie.” A-t-il bien compris sa propre position “ la première règle en politique c’est qu’il n’y a pas de cadeaux. (…) Mais moi j’ai une grande confiance en la vérité de l’Histoire, en la vérité de la vie qui finit toujours par rétablir les choses. ” Le ministre semble avoir tout dit à la fois contre lui et les autres. La vérité semble être ailleurs.
Par Sandeau Nlomtiti
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