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Dans la stricte intimité européenne (03.07.2006)
Les demi-finales de la coupe du monde 2006 opposeront quatre pays européens. Une première depuis 1982.
Allemagne — Italie: Dans quel état physique sera l’Allemagne demain à Dortmund face à l’Italie ? Telle semble être la clé de cette première demi-finale. L’Allemagne a dû en effet jouer 120 minutes pour venir à bout d’une Argentine ayant son jeu à mesure que le match avançait.
Pour le moral, rien à craindre. Les Allemands ont un moral de fer. Cela leur permet de réussir un mondial au début duquel le plus grand pessimisme prévalait sur la qualité de l’équipe nationale. Sans génie, elle avance. Et l’Italie constitue le prochain obstacle. Une Italie qui n’était pas non plus attendue à ce niveau de la compétition. Mais elle est là. Tentant de faire oublier les affaires de marchandage qui secouent le football italien. Et tout semble être mis en oeuvre pour préserver le moral des joueurs. Le procès sportif qui devait commencer jeudi dernier a été opportunément renvoyé à ce lundi. Mais on doute fort que des révélations renversantes puissent être faites avant le match de demain, plusieurs joueurs de la Juventus (Buffon, Cannavaro), du Milan AC (Gattuso, Pirlo, Inzaghi) et de la Fiorentina (Toni) ayant l’oreille en Italie. Leurs clubs respectifs sont en effet impliqués dans cette salade italienne de mauvais goût.
Sur le terrain, les Allemands devraient une fois de plus essayer d’imposer leur puissance. Une sorte de rouleau compresseur qui avance et ne laisse aucun répit à l’adversaire. Une pression que les deux attaquants Klose et Podolsky peuvent concrétiser à tout moment. Mais il ne faudra pas oublier de bien défendre. Les attaquants italiens Toni et Gilardino voire Del Piero ont assez de métier pour se créer des occasions bien alimentées par un Pirlo sobre mais très clairvoyant.
Potugal — France: La France doutait de son équipe nationale; le sélectionneur Domenech était attendu au retour de l’élimination pour prendre une leçon de
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football. Comme en 1998 avec Aimé Jacquet, la France a commencé péniblement. Elle est montée d’un cran contre l’Espagne. Contre le Brésil, elle a montré qu’elle avait des ressources physiques mais encore du talent sous la chaussure de Zinedine Zidane. Aujourd’hui, à la sortie des quarts de finale, elle ne peut plus être moins qu’un favori.
Une défense solide commandée par un Thuram qui ne fait aucun geste superflu; un milieu dont les récupérateurs Makelele et Vieira ont étouffé les adversaires espagnols et brésiliens; une attaque où Henry change de registre, jouant en pivot ou dans la profondeur; voilà les Bleus, version 2006. Mais l’âme de cette équipe c’est Zidane. Sur ce qu’il a montré contre le Brésil (passements de jambes, accélérations, contrôles avec les extérieurs des pieds, jonglages, précision dans la passe, etc.), on peut déjà regretter le départ de cet artiste. Et il voudra sortir par la grande porte ...
Le Portugal enfin. Attendus plus d’une fois, les talentueux Portugais ont souvent fait juste un tour avant de rentrer à la maison. Cette fois-ci, ils prolongent leur séjour en terre allemande. Après la bataille rangée contre les Pays-Bas en huitièmes, ils ont mieux géré leurs nerfs contre l’Angleterre. Et c’est plutôt Rooney, l’espoir de l’attaque anglaise qui a perdu son flegme britannique.
Bien que jouant en supériorité numérique pendant une heure, les Portugais n’ont pas su prendre l’avantage au score. Les tirs au but leur ont souri. Contre la France, les coéquipiers de Figo devraient perdre moins de temps à simuler les coups au visage; ça ne marche pas à chaque fois. Dans le jeu, ils ont des arguments. La vitesse des dribles de Cristian Ronaldo, la solidité de Maniche et une défense centrale surprenante de maîtrise.
Un match ouvert donc. Mais Domenech, l’entraîneur français avait déjà pris rendez-vous à Berlin (lieu de la finale) le 9 juillet 2006. Le président Chirac aussi. Et ce n’est pas loin du 14 juillet !
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