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Mani Léonie : « Les dirigeants de la Fédération d’athlétisme sont là pour leurs intérêts » (17.08.2010)
L’athlète camerounaise revient sur les derniers championnats d’Afrique au Kenya et sur les problèmes de cette discipline au Cameroun.
Comment avez-vous apprécié le rang des athlètes camerounais aux derniers championnats d`Afrique d`athlétisme?
Au Cameroun, si on n’aime pas l’athlétisme, on va être dégouté, dans un pays où le football est roi et les autres sports ne comptent pas. Je tire mon coup de chapeau à ces athlètes qui ont couru pour défendre les couleurs du Cameroun. C’est d’autant plus difficile qu’il n’y a pas beaucoup de compétitions d’athlétisme au pays, même pas de Cross country qui peuvent permettre aux athlètes de se préparer et intéresser le public à la chose. Malheureusement, les dirigeants de la Fédération sont là moins pour promouvoir le sport que pour leurs intérêts personnels. Ça ne vaut vraiment pas la peine et j’espère qu’ils vont très rapidement être remplacés par des personnes plus sérieuses et plus entreprenantes.
Qu’est ce qui, à votre avis, fait problème dans l’athlétisme au Cameroun aujourd’hui ?
Il y a un manque d’encadrement, un manque de communication entre la Fédération et les athlètes. Les dirigeants de la Fédération camerounaise d’athlétisme ne font pas le moindre effort pour savoir comment vivent et s’entraînent les athlètes. Ce qui est quand même inacceptable. J’ai vu plusieurs dirigeants passer à la tête de la Fédération camerounaise d’athlétisme. Je cite Kalkaba et Edjoa, qui ont passé le témoin à Sama. Toutes ces personnes avaient fait de l’athlétisme et comprenaient les choses. C’est pour cela que, sous ces personnes, ça marchait très bien. Mais, maintenant, c’est n’importe quoi ! Je sais que les gens vont me raconter qu’il n’y a pas de moyens. Mais c’est faux ! Je ne suis pas sûr que Kalkaba ou Edjoa avaient des moyens extraordinaires. Pourtant, ils faisaient des choses ! Simplement, parce qu’ils plaçaient l’athlète au dessus de leurs intérêts personnels. Ce qui n’est pas le cas des dirigeants actuels. Ils se plaignaient de ne pas avoir de moyens avant les championnats d’Afrique au Kenya, mais ça n’a pas empêché qu’ils voyagent avec femmes, copines et frères. Voilà comment fonctionne notre Fédération.
Qu’est-ce qui justifie votre acrimonie à l’égard de la Fédération ?
Je n’ai pas de problème personnel avec les dirigeants de la
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Fédération. Pas du tout. Je m’insurge simplement contre une façon de faire qui ne me semble pas professionnelle. C’est le point de vue d’une athlète de haut niveau qui a défendu les couleurs de son pays à plusieurs reprises.
Pourquoi n`avez-vous pas été au Kenya?
Le président de la Fédération camerounaise d’athlétisme n’a simplement pas voulu me retenir. Soi-disant que je ne lui avais pas envoyé mes résultats. Je dois rappeler que je ne cours pas pour mon pays parce que je recherche un intérêt particulier. C’est par amour pour mon pays. Après les Jeux olympiques, j’ai pris une année pour me reposer et finir mes études. C’était aussi l’occasion de voir si j’allais continuer à courir ou arrêter. Par la suite, j’ai repris la compétition, avant même les Jeux de la francophonie. J’ai donc appelé le président de la fédération pour lui demander de m’inscrire aux 100m. J’ai donc continué à me préparer, pour m’entendre dire finalement par Mbous qu’il ne m’inscrivait pas… J’ai été très déçue.
On vous dit finie, incapable de continuer à courir et à représenter le Cameroun…
Je sais qu’on dit cela. Cela ne me dérange pas du tout, parce que je me connais et je sais de quoi mon corps est encore capable. C’est honteux pour ces gens de continuer à traiter des gens comme nous qui courent pour leur pays uniquement pour l’honneur et sans rien attendre en retour. Je commence à comprendre pourquoi Françoise Mbango a décidé de quitter le pays.
A quand remonte votre dernière véritable compétition sportive?
En 2009, j’ai réalisé les minima pour prendre part aux championnats du monde. Mais j’ai appelé le président pour lui dire que je ne pouvais pas y aller. Je suis une athlète honnête envers elle-même. Il ne faut pas que les gens aient la mémoire courte. J’ai été vice-championne du monde, deux fois championne d’Afrique aux 100 et 200 m, record du Cameroun au 100, 200m et 60 m, etc. j’en oublie.
Pensez-vous que le Cameroun a encore les moyens de tutoyer le sommet de l`athlétisme en Afrique?
Bien sûr ! Pour cela, il faut des dirigeants responsables, qui aiment le sport et qui ne sont pas là simplement pour des bénéfices personnels. Je ne cesserai jamais de tirer mon chapeau aux athlètes, qui, malgré les difficultés actuelles, se battent pour porter haut les couleurs du Cameroun.
Propos recueillis
par Jean-Bruno Tagn
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