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Chrono : Au pied de l`Olympe . (20.08.2004)
Emmanuel Gustave Samnick
Le Cameroun est bien parti pour rentrer d`Athènes dans l`anonymat comme il était arrivé à Athènes. Françoise Mbango Etone va-t-elle se surpasser, oublier ses tracas de ces derniers mois, pour arracher une place sur le podium olympique? Joseph Batangdon va-t-il enfin justifier tous les espoirs placés en lui, au point de glaner une médaille olympique? De la réponse à ces interrogations dépendra le statut final de notre pays au terme de la vingt-huitième olympiade qui s`est ouverte vendredi dernier à Athènes. Mais, à la vérité, le Cameroun n`a pas une grande chance de figurer au palmarès d`Athènes 2004. Et ce ne serait que justice, pourrait-on!
Les braves haltérophiles camerounais, déjà embourbés dans d`inextricables problèmes de primes et de préparation mal assurée, n`ont pas fait des miracles. On aurait pu compter sur Venceslas Dabaya pour qu`il ouvre le bal des médailles camerounaises aux Jeux olympiques 2004. Peine perdue!
Il faudra peut-être encore attendre un exploit de l`autre haltérophile, la non moins brave Madeleine Yamechi, qui reste en course après les qualifications. En revanche, il n`y a rien à attendre des judokas,qui sont tous passés à la trappe. Jean Claude Cameroun, Bernard Mvondo Etoga, Rostand Melaping et Franck Moussima n`ont guère fait le poids devant leurs adversaires. Les boxeurs ont poussé la méprise jusqu`à être disqualifiés, pour certains, pour défaut de conformité de poids déclaré. Il n`y avait évidemment rien à attendre de l`unique nageur de la bande, Cole Shade, qui, dans ces mêmes colonnes il y a une semaine, affirmait mordicus, après avoir étalé les misères de sa préparation, que pour lui "l`essentiel sera de participer". Que pouvait-il en fait, devant des monstres sacrés comme l`Australien Ian Thorpe, l`Américain Michael Phelps ou le Hollandais Pieter Van den Hoogenband? Au moins, il ne s`est pas rendu tristement célèbre comme l`Equato-Guinéen Moussambani à Sydney il y a quatre ans!
Il fut d`ailleurs dire que, depuis la piteuse élimination de l`équipe du Cameroun de football espoirs par le Mali, due en grande partie à l`incurie chronique des dirigeants dirigeants du ministère de la Jeunesse et des Sports, il devenait illusoire de croire encore à une médaille olympique camerounaise. Les Lions indomptables n`ont même pas eu l`opportunité de défendre
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leur médaille d`or gagnée de haute lutte en 2000 à Sydney en terre australienne. Et c`est à ce niveau que les regrets avaient certainement commencé à pointer leur nez...
Le ``zéro pointé`` de la délégation camerounaise au niveau du tableau final des médailles de la vingt-huitième olympiade ne va, malheureusement, calmer la tempête qui secoue en ce moment le sport camerounais. Pour avoir osé revendiquer la revalorisation -logique- de leurs primes de participation aux Jeux olympiques 2004, certains sportifs camerounais se sont vus menacés de suspension pendant leur séjour à Athènes. Si le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Siegfried David Etame Massoma, probablement mal conseillé par des conseillers toxiques hérités du règne délicat de son prédécesseur, entérinait une telle bévue, ce serait le comble pour un sport camerounais en déperdition depuis plusieurs années.
Mais, revenons à ce qui se passe sur le terrain à Athènes pour dire qu`il n`y a aucune surprise à ce qui arrive aux Camerounais. Le désordre, l`amateurisme, la mauvaise gouvernance ne sont pas et ne seront jamais des amis du sport de haut niveau. Et aucune supposée ``exception camerounaise`` ne saurait être opposée à cette vérité de la pure logique et du bon sens commun. Tous les athlètes camerounais qualifiés pour ces Jeux olympiques d`Athènes 2004, comme s`ils s`étaient passés le mot, avaient décrié dans nos colonnes, les conditions pour le moins difficiles de leur préparation du rendez-vous estival grec de cette année. Ils avaient dénoncé, bien avant le début de la compétition, et malgré les démentis maladroits et sans justification du directeur des sports au ministère de la Jeunesse et des Sports, l`abandon dont ils étaient l`objet de la part des pouvoirs publics camerounais. Cette fois, les dirigeants du Minjes n`avaient même pas à brandir la fausse excuse des dépenses liées au football, le cache-sexe habituel du Renouveau sportif camerounais. "On ne récolte que ce qu`on a semé", dit, avec une pertinence jamais prise à défaut, un proverbe bien de chez nous. Qu`a donc semé la délégation officielle du Cameroun présente aux jeux olympiques d`Athènes pour espérer remporter la moindre médaille? Rien, absolument rien! Et, qu`on le sache une fois pour toutes : il en sera désormais ainsi dans toute compétition à la quelle le Cameroun prend part.
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