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Recettes des stades : Minsep-Fécafoot : bataille autour de 42 millions (08.04.2005)
Une sombre histoire d’argent divise la fédération camerounaise de football (Fécafoot) et le ministère des Sports et de l’éducation physique (Misep).
Le 27 mars 2005, s’est joué au stade omnisports de Yaoundé le match Cameroun - Soudan. Ce match comptait pour la phase retour des éliminatoires couplées Can-Coupe du Monde 2006. A l’issue de cette rencontre gagnée in extremis par le Cameroun (2-1), les recettes du stade déclarées ont été estimées à 42 millions environ. Le Minsep et la Fécafoot n’ont pas pu s’entendre quant à l’usage à réserver à cet argent. Des sources à la Fécafoot, qui ont requis l’anonymat soutiennent que “ peu avant la rencontre, puisque la vente des billets d’accès au stade a commencé vendredi, le ministre a demandé qu’on lui reverse les premières sommes. Celles-ci s’élevaient à 15 millions. Ce qui a été fait. Et à la mi-temps, les collaborateurs du ministre ont demandé une fois de plus de l’argent. Les responsables chargés de la vente des billets leurs ont donné 18 millions. Et à la fin de la rencontre, le ministère a pris les 7 autres millions restants ”. Au ministère, en l’absence du ministre et de son directeur des sports en mission en France, une source digne de foi affirme que “ le ministre a pris cet argent pour payer certaines dépenses antérieures à sa nomination et pour lesquelles les joueurs se sont montrés assez exigeants ”. Ainsi, parle-t-on du match amical contre l’Allemagne et d’autres primes. La même source indique que le ministre aurait utilisé une autre partie de cet argent pour payer les primes de la rencontre du 27 mars 2005. Et que les 7 millions pris en dernier ressort ont permis au Minsep de combler les frais liés à l’organisation.
Pourtant, à la Fécafoot, ce n’est pas le même message qui est décliné. Ici, sous le couvert de l’anonymat encore, une source fustige le non-respect de la convention Minjes-Fécafoot. Cette convention indique que la répartition des recettes de stade doit se faire de la manière suivante : frais d’organisation 20 %, maintenance 15 %, comité national des sports 5 %, équipe nationale 8 %, trésor public 20 %, commune
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2 %, Fécafoot 25 %, confédération et Fifa 5 %. Dans la suite de ce texte, on peut lire que “ pour toutes les rencontres, en dehors des prélèvements concernant les frais d’organisation et les frais de maintenance des infrastructures, toute répartition ne pourra avoir lieu qu’après apurement total des dépenses relatives à la rencontre intéressée ”. Pour ce qui est de l’organisation de la rencontre du 27 mars, la Fécafoot dit avoir dépensé environ 23 millions pour le transport, l’hébergement et la restauration de la délégation soudanaise et des sept membres de la commission technique.
Complicité
Dans cette affaire, des rumeurs indiquent que la Fécafoot a récemment saisi la Fifa pour rentrer dans ses droits. Cette information a aussitôt été démentie. Personne ne voulant se jeter à l’eau. Pourtant, sous cape l’on dit avec la dernière colère que : “ le ministre ne peut pas dire qu’il a utilisé cet argent pour payer les primes puisque cela ne devrait pas sortir des recettes de stade. Encore que pour ce match, l’Etat a dépensé 240 millions. En outre, nous nous demandons pourquoi le ministre a tenu à payer personnellement les primes aux joueurs et chez lui ”, s’interroge cette source qui poursuit : “ Ce n’est pas la première fois que cela nous arrive. Contre le Sénégal, en match amical, la Fécafoot a supporté toutes les dépenses alors que l’Etat avait mis à la disposition de la direction des sports 76 millions ”.
Cette tension par endroits est perceptible depuis que Mbarga Mboa a demandé que les services financiers de la Fécafoot lui remettent les états des recettes de la Can et de la Coupe du monde 2002. Même s’il faut reconnaître qu’en ce moment le ministre n’en a plus qualité après le passage de toutes les commissions à la Fécafoot sur instructions de la plus haute autorité de la République du Cameroun.
Entre les deux parties, il règne un climat de suspicion. En plus, à la Fécafoot, les cadres se suspectent. Il se dit d’ailleurs que le ministre n’aurait pas réagi ainsi s’il n’avait pas contacté certaines parties prenantes de la Fécafoot.
Par Sandeau NLOMTITI
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