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Can Angola 2010 : Que pensez-vous de la sanction infligée au Togo par la Confédération africaine de football ? (04.02.2010)
Écrit par Achille Chountsa
Michel Kaham, entraîneur de football : « Il faut revenir à une sanction sportive »
Il va falloir connaître les fondements de cette suspension. Elle est mal venue. On ne peut pas, après tous les malheurs qu’a connus la sélection togolaise, y mettre encore une suspension. De toutes les manières,
en attendant qu’il y ait des explications profondes de la Caf, on peut dire que c’est regrettable. Dans toute décision, le jeu doit primer sur la sanction. Or, là, ce n’est pas le politique qui est sanctionné, mais les joueurs. C’est toute la jeunesse d’un pays qui va manquer à cette fête pendant quatre ans. Je pense que c’est une sanction qu’on devra lever tôt ou tard. Il faut revenir à une sanction sportive. Seul le sport doit primer. Si on s’en tient à cette sanction, c’est que c’est le politique qui a primé sans aucune explication sportive. Tout sportif ne peut que condamner cette sanction ».
Martin Ndtoungou Mpilé, entraîneur national Espoir de football : « Il y eu des interférences politiques dans cette affaire »
Sur le plan purement sportif, on est un peu déçu, parce qu’on ne pensait pas que la Caf prendrait des décisions aussi importantes au vu des péripéties avant le début de la compétition. Le Togo est une grande équipe dans le gotha du football africain. Peut-être que le problème a pris une ampleur politique de la part des autorités du Togo. C’est le gouvernement togolais qui a demandé à l’équipe de se retirer. Maintenant, est-ce que la Caf peut contrôler les décisions politiques d’un pays souverain comme le Togo ? Je ne le pense pas. Je pense que la Caf s’est limitée à la décision de son Comité exécutif, qui a estimé qu’un pays, quelles que soient les circonstances, ne doit pas quitter la compétition d’une telle manière. Il y a eu des interférences politiques dans cette affaire. On espère que la Fédération togolaise de football va faire appel et que la Caf va se pencher sur ce dossier pour faire revenir le Togo dans ses droits ».
Adelaïde Ateba, informaticienne : « La Caf a plutôt remué le couteau dans la plaie »
Je pense que les membres de la Caf qui ont pris cette décision ont été sans pitié pour le Togo, oubliant que tout le monde peut être frappé de malheur. Il ne s’agit pas de toujours dire qu’on applique les textes. Il y a des situations où on doit surseoir aux textes, comme ce malheur qui a frappé le Togo à la veille de la compétition. Cette suspension du Togo est non seulement disproportionnée, mais n’a pas de place. La Caf a plutôt remué le couteau dans la plaie ».
Bertrand Magloire Mendouga, président de la Fécboxe : « Je suis choqué par cette décision de la Caf »
Je suis choqué, parce que j’ai l’impression que la Caf, une fois de plus, n’aura pas su gérer une situation dramatique. C’est le point de vue du sportif que je suis. Il n’est point besoin de suspendre cette équipe pour des faits qu’elle n’a pas commis. Quand le politique se mêle un peu du sport, il faut savoir gérer ça. Premièrement, il faut savoir parfois mettre un peu d’eau dans son vin. La manière avec laquelle la Caf a géré les malheurs qui ont frappé la délégation togolaise me semble tellement légère. Il y a les textes, c’est vrai, mais ces nous qui les faisons. Sincèrement, je suis choqué par la décision de la Caf
Flore Adeline Njetchou, secrétaire de bureau : « On veut tuer le football au Togo »
On a suspendu la Togo à tort. La faute ne lui revient pas. C’est maladroit de suspendre un pays qui perd ses membres, alors qu’ils arrivent sur le site de la compétition. Il faut donner du respect aux morts. La Caf doit tenir compte du respect dû aux morts pour revenir sur sa décision. Suspendre le Togo c’est priver sa jeunesse de la
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chose qui lui permet de s’épanouir. Cela veut dire qu’on veut tuer le football au Togo ».
Antoine Depadoue Essomba Eyenga, vice-président de la Fécafoot : « La Caf a pris une bonne décision »
Cette sanction est réglementaire. La Caf et la Fifa n’acceptent pas l’interférence du politique dans les actions du football. Vous le savez tous, les joueurs togolais voulaient jouer. C’est le gouvernement togolais qui les a obligés à abandonner la compétition. La Caf a pris une bonne décision. Le Togo a le droit et la possibilité de contester cette décision au niveau du Tribunal arbitral du sport (Tas).
Je suis juge au Tas, certes, mais tant que le dossier n’est pas encore à ce niveau-là, je ne peux pas me prononcer. Et si ce dossier arrive au niveau de notre instance, il y a des personnes qui vont être désignées pour examiner le problème sur la base du droit. Je ne peux pas présager de la décision qui sera prise à ce moment-là. Je suis juge au Tas, certes, mais, même si le Togo me désignait pour sa défense, je ne le ferais pas».
Etienne Sockeng, entraîneur national de football junior A’ : « C’est une sanction qui découle de la logique des textes »
La suspension du Togo est logique. La Caf a ses textes et fonctionne avec ceux-ci. Que prévoient les textes de la Caf dans cette situation ? L’équipe nationale du Cameroun a joué en 2003, la finale de la Coupe des Confédérations avec un corps à la morgue : celui de Marc Vivien Foé. On est conscient que les Togolais étaient touchés psychologiquement, mais la Fifa, tout comme la Caf, n’aime pas que le politique s’ingère dans leurs affaires. Pour le cas d’espèce, le politique s’est ingéré dans l’affaire. Si tout avait dépendu des joueurs, ils avaient pris part à la compétition. Le politique s’est ingéré dans les affaires du football alors qu’à la Caf et à la Fifa on n’aime pas cela. C’est une sanction qui découle de la logique des textes ».
Alexandre Belinga, entraîneur national adjoint de football junior A’ : « L’Etat est venu empiéter sur le domaine sportif »
Cette suspension peut paraître inhumaine, mais la Caf a ses textes. Si ce sont les joueurs togolais qui avaient décidé de ne pas jouer compte tenu du coup qu’ils ont eus sur le plan psychologique avec les éléments qu’ils ont perdu dans leur groupe, la Caf n’allait pas sanctionner la Togo. Vous voyez que c’est l’Etat qui est venu empiéter sur le domaine sportif, et nous savons tous que ces instances –la Caf et la Fifa- n’acceptent pas ces interférences. Cette sanction, pour moi, est méritée, parce qu’au dernier moment, après que les joueurs aient pris la décision de jouer, le gouvernement togolais demande à toute l’équipe de rentrer ».
Charles Kamdem, entraîneur de football : « Une sanction très dure à digérer »
C’est une sanction très dure à digérer, tant pour moi que pour les Togolais. Je pense que la Confédération africaine de football devrait examiner ce qui s’est passé avant de prendre cette décision. Même s’il faut respecter les dispositions statutaires, il y a le côté humain qu’il faut voir. Tu ne peux pas être joueur avec deux corps devant toi et avoir la force pour aller sur le terrain. J’espère que le Togo va user de toutes les voies de recours dont il dispose pour faire que la Caf revienne sur sa décision ».
Emmanuel Lebou, président d’Unisport du Haut-Nkam : « C’est une décision sévère »
Sans vraiment maîtriser les textes, a priori, je trouve cette décision de suspendre le Togo pour quatre ans est sévère. La Caf aurait dû adoucir la sanction compte tenu du fait que le Togo a été quand même frappé par un malheur. On pouvait suspendre le Togo pour une Can, mais jusque-là, c’est trop comme sanction. Je pense et je suis convaincu que le Togo va faire un recours».
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