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Après l’élimination du Cameroun :Mbarga Mboa refuse de démissionner (12.10.2005)
La réunion-bilan des éliminatoires couplées Can/Mondial 2006 s’est déroulée hier à Yaoundé.
Philippe Mbarga Mboa connaît la morsure d’un échec sportif. Tout comme il a une belle idée de la remobilisation des troupes dans un moment aussi douloureux que celui que traversent les Lions Indomptables depuis samedi dernier. C’est pour cette raison qu’il a présidé hier une réunion considérée comme celle de la relance. En ouvrant les travaux, le ministre a dit : “ je dois un grand merci à tous ceux qui ont pris part à la préparation de cette rencontre (Ndlr : Cameroun≠Egypte). Ce n’est pas une réunion d’interrogations ou de règlements de comptes. Assumons ensemble la non-qualification des Lions pour la prochaine coupe du monde. Je ne lâcherai pas tant que j’aurai la confiance de la plus haute autorité du pays ”. Puis, il a poursuivi : “ nous allons nous livrer à un travail de refondation et de relève de notre football. Ce n’est pas pour dire que la génération actuelle n’a rien fait ”. En bon chef de troupe, le patron du mouvement sportif entend assumer “ la pleine responsabilité de la non-qualification ”. Puisque c’est lui le patron du sport au Cameroun.
A côté de ce discours mobilisateur, le ministre a tenu à rassurer l’entraîneur principal des Lions. A Artur Jorge, il a dit : “ je n’ai rien de spécifique à vous reprocher. Vous continuerez votre travail au Cameroun. Votre bilan est très positif. Au moment où nous prenions cette équipe il y a huit mois, personne ne nous prédisait un tel parcours. Surtout que nous n’étions même pas qualifiés pour la Can. En cinq matches, vous avez remporté quatre et fait un nul. Je voudrais que l’on retienne qu’on n’a pas été battu. Maintenant, vous continuerez avec la prospection. Nous allons redéfinir vos missions ”. Restant dans cette logique, le ministre a demandé aux uns et aux autres de comprendre les joueurs et de les soutenir. Il faut une union sacrée autour de notre équipe. C’est dans cette optique qu’il a dit, parlant de Pierre Wome Nlend, “ c’est un des meilleurs joueurs de l’équipe qui a tiré le penalty. Sa prise de balle a assuré tout le monde. Et ce qui s’est passé arrive à tous. Que l’on arrête la chasse aux sorcières. Les joueurs étaient les principaux bénéficiaires de notre participation à la Coupe du monde. Wome Nlend a pris là une lourde responsabilité et ne pouvait pas volontairement rater le penalty. Même les plus grands joueurs du monde ratent ”.
Nous ne sommes pas les plus forts
Philippe Mbarga Mboa pense donc que cette non-qualification permettra aux Camerounais de comprendre que nous ne sommes pas les plus forts. Mais aussi de reconstruire le football camerounais et non d’apporter le plaisir. Le patron du mouvement sportif a demandé une remobilisation des troupes. L’ancien contrôleur des finances de la Fécafoot n’a pas manqué d’inviter ses compatriotes à soutenir les représentants africains à la grande fête du football. “ Nous serons derrière la Côte d’Ivoire et les autres pays qui représenteront notre continent. N’oublions pas que c’est grâce à nous que l’Afrique a cinq qualifiés. Nous devons apporter notre soutien aux pays africains. Le football a sa logique. Réjouissons-nous qu’une équipe que nous avons battue par deux fois dans le cadre de ces éliminatoires nous représente ”. Suivant la même direction, Jean René Atangana Mballa, premier vice-président de la Fécafoot, a demandé que l’on tire les leçons de l’élimination. Il pense que celle-ci vient de la phase-aller où les uns et les autres ont passé leur temps à se battre. Pour lui, “ ça fait très mal surtout qu’on sait pourquoi on n’est pas qualifiés. Gagner la Can et aller à la Coupe des Confédérations, peut-être là le peuple sera
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un tout petit peu soulagé ”.
Les autres aspects
Sur le plan sécuritaire, si les responsables sont ravis du retour des Egyptiens sans problème, ils déplorent la réduction des moyens financiers et humains dans le cadre de leur travail. Ils ont sollicité le renforcement des effectifs pour les prochaines rencontres que le Cameroun aura à abriter. Des cas de violences ont été signalés après la rencontre. Des pares brises de certains véhicules ont été cassés. Les forces de l’ordre ont usé des moyens musclés pour faire sortir les Lions du stade. Un cadre du pays a refusé de donner sa voiture pour faire sortir les Lions dans la discrétion. Voilà qui a poussé les forces de l’ordre à utiliser leurs voitures pour sortir sans peine avec les joueurs et leurs encadreurs. Des cas d’accident de la circulation ont été signalés dans les hôpitaux. Pour ce qui est du marketing, au-delà des trois Tops Sponsors des lions, une douzaine d’autres grands opérateurs économiques se sont associés à la fête. Alain Paez, le président de cette commission a dit que ces partenaires de la Fécafoot sont déçus mais qu’ils restent derrière les Lions pour les prochaines échéances.
Parlant de la vente des billets, le directeur des stades, Bella Eves Louis, a indiqué que les 38720 billets mis en vente devraient rapporter 90.305.000 Fcfa. Mais la gratuité des billets pour les sponsors et certains cadres du pays a fait perdre 10.990.000 Fcfa. Les erreurs des vendeuses ont également provoqué une perte de 102.000 Fcfa. Sur les 29626 T -Shorts reçus, il y a une perte de 439. Ceci est aussi lié aux actes de vandalismes observés ici et là par des individus qui tenaient à manifester leur mécontentement pour ce qui est de la vente des billets. La mauvaise répartition des produits y est également pour quelque chose. Même le point de vente ouvert à la Fécafoot n’était pas un gage de sécurité. L’on a vu les agents de la fédération vendre des billets sans T Short. Lesquels ont pris d’autres destinations. Le Pr Guillaume Atchou, responsable médical des Lions Indomptables, a marqué toute sa satisfaction pour la disponibilité des joueurs. De son côté, Seïdou Njoya, président de la commission des compétitions internationales, s’est montré ravi des dispositions prises par l’ensemble des personnes de sa commission mais aussi de tous ceux qui étaient impliqués dans l’organisation de la rencontre.
Toutefois, il convient de noter qu’il y a eu des maladresses dans l’organisation. Ce qui tenait lieu de cabine de reportage ne permettait pas aux journalistes qui y sont allés de voir le match. En outre, rien ne justifie, si ce n’est le désir de se faire les poches, qu’un point de vente de billets soit ouvert à la Fécafoot. Ceci a paralysé le travail pendant quatre jours. La libéralisation de cette vente a permis à certaines personnes impliquées de livrer en grande quantité les billets et T-Shirts à leurs proches. Ce qui a poussé à la grande spéculation observée où le billet de 1000 Fcfa était revendu à 3000 Fcfa sans T Short. Les autres billets ont également fait l’objet des mêmes enchères.
Après la non-qualification des Lions, place à la construction du mouvement sportif dans son ensemble et de la mise sur pied des infrastructures sportives dignes de ce nom. Le ministre a promis, dans un avenir qu’il n’a pas déterminé, la réfection du stade omnisports de Yaoundé. Peut-être de la construction d’un autre à Yaoundé. On peut dire que si cette non-qualification des lions est douloureuse, elle est salutaire en ce sens qu’il ressort des différentes interventions, qu’elle permettra de mettre sur pied un grand mouvement sportif. Puissent les discours prendre effectivement corps.
Par Sandeau Nlomtiti
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