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Eto’o Fils CHAMPION ! (18.05.2006)
Le club catalan a remporté son 2e trophée dans cette compétition en s’imposant dans le dernier quart d’heure.
E. Gustave Samnick, au Stade de France
"Nous n’avons jamais douté. En 2e mi-temps nos efforts ont été payés grâce à Dieu et en plus je marque des buts. C’est des moments dont on mesurera l’importance quand nous aurons arrêté la carrière. Je n’ai pas de mots pour décrire ce qui nous arrive". Son fils dans les bras, le ton posé, il ne semble pas totalement réaliser ce qui lui arrive. Vraisemblablement l’euphorie est retombée. Dans la zone mixte du Stade de France, Samuel Eto’o Fils conserve toute sa lucidité face à la presse. Bien avant le match, il n’avait de cesse de mettre en garde les supporters du Fc Barcelone et ses coéquipiers contre ces pronostics qui faisaient du club catalan le favori du match face à Arsenal. Mardi dans les colonnes du bihebdomadaire France football, il déclarait : "une finale n’est jamais gagnée d’avance. Dans une finale tout est remis complètement à plat tout est jouable. (…) Une finale est toujours aléatoire. (…) L’important sera de n’avoir aucun regret, et si nous perdons, c’est simplement que Dieu l’aura voulu ainsi (…)."
Son attitude à la fin du match peut donc se comprendre dans la peine qu’il avait pour ses amis en face, Thierry Henry notamment, car Samuel Eto’o avait conscience que Arsenal aurait pu tout aussi être au Panthéon, bien que réduit à 10 dès la 19e minute et l’expulsion du gardien Jens Lehman, qui a choisi de faire barrage avec ses bras à Eto’o qui filait droit au but pour son tout premier ballon dans l’axe de l’attaque. En effet, dès la 3e minute Thierry Henry butte par deux fois sur Victor Valdes. D’abord à bout portant et ensuite d’une frappe cadrée décochée à l’entrée de la surface. Arsenal confirme sa bonne entame pendant que le Barça qui cherche ses marques brille par une lenteur dans les relais. Edmilson et Van Bommel ne se montre pas à leur avantage et les insuffisances de Oleguer en phase offensive sont criardes.
La magie de Ronaldinho tarde à prendre et l’arbitre norvégien du match, Terje Hauge, toujours à proximité de la zone de jeu est irréprochable dans ses décisions et parvient à distinguer les simulations du génie brésilien des véritables fautes.
Bien que réduit à dix, les Anglais tiennent bien tête au blaugrana. A la 35e minute l’arrière droit ivoirien d’Arsenal, Eboue, tente un grand pont sur Puyol, simule astucieusement l’obstruction, comme un attaquant. L’ arbitre central et son assistant mordent à l’hameçon. Henry exécute le coup franc et la défense de Barcelone paie cash les libertés prises dans le marquage de Sol Campbell qui s’élève plus haut que tout le monde et smashe le ballon de la tête dans les filets de Valdes pour l’ouverture du
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score à la 36e minute.
Coaching
Scénario idéal pour Arsenal dont la solidité défensive est la principale qualité dans cette compétition. Pour faire sauter le verrou, Eto’o quitte le couloir gauche de l’attaque et se repositionne au centre. C’est de lui que viendra l’action la plus dangereuse de son équipe au cours de cette première manche pendant les arrêts de jeu (47e minute). Sur une passe de Ronaldinho, il élimine Campbell avec son contrôle en pivot. Sa frappe est détournée sur le poteau par Almunia qui a pris place dans la cage en remplaçant Robert Pirès.
A la reprise, Iniesta entre et Edmilson sort pour donner plus de vitesse et apporter cette touche technique que Ronaldinho peine à imprimer. Mais, le bloc défensif des Londoniens est bien en place. A l’heure de jeu, Van Bommel est remplacé par Henrik Larsson qui vient occuper la pointe de l’attaque. Ce qui amène Eto’o à se déporter une fois de plus sur le côté gauche. Les joueurs catalans ne sont pas menaçants pour autant. A la 69e minute Thierry Henry lancé par le Biélorusse Hleb manque l’occasion de tuer le match. Il opte pour un plat du pied au lieu d’un ballon piqué au dessus du gardien. Valdes se couche bien sur le ballon.
Quatre minutes après, Frank Rijkaard effectue son dernier remplacement avec l’entrée de Belleti sur le côté droit de la défense à la place de Oleguer hors du coup. Les champs des supporters anglais inondent le stade. Ils sont à un quart d’heure de l’exploit. C’est le moment que choisit Eto’o pour sonner la révolte. Il s’appuie sur Larsson côté gauche qui lui remise idéalement le ballon. Eto’o lève la tête et feinte le centre du regard. Almunia anticipe et du plat du pied Eto’o ajuste le ballon sur la droite du gardien pour mettre fin aux 995 minutes d’invincibilité des portiers d’Arsenal dans cette Champions League.
A la 82e minute, Belletti se présente sensiblement dans la même position côté droit après un nouveau relais de Larsson. Le défenseur brésilien tire en force et met le ballon entre les jambes de Almunia. Pour le reste du match, Barcelone va s’employer à réussir ce qu’il maîtrise bien: faire tourner le ballon en attendant le coup de sifflet final qui va laisser place aux émotions. Des larmes de part et d’autre. Samuel Eto’o, torse nu, se lance à la recherche d’un drapeau vert-rouge-jaune, les couleurs du Cameroun, son pays qu’il chérit tant. "Je suis fier d’être Camerounais. Peut-être que si j’avais été, au hasard, Togolais, je ne serai pas où je suis", déclarait Samuel Eto’o Fils dans les colonnes de France Football la veille de cette finale remportée et qu’il souhaite être une parmi plusieurs pour admirer à la fin de sa carrière, "entre 33 et 35 ans", tous les titres qu’il aura gagnés. A 25 ans, ils ne sont déjà pas négligeables.
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