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Boulevard du 20 mai :Kameni et Njitap en bouc-émissaires (26.01.2010)
Écrit par Lindovi Ndjio
Les supporters des Lions accusent les deux joueurs d’être à l’origine de l’élimination du Cameroun de la Can.
Ils sont assis sur des gradins, d’autres dans la cour. Difficile de savoir combien ils sont, mais à l’évidence, quelques milliers de personnes qui assistent à la rencontre des quarts de finale opposant le Cameroun à l’Egypte ici au Boulevard du 20 mai de Yaoundé. Il règne un silence de cimetière. Les yeux rivés sur l’écran géant qui diffuse la rencontre en direct de Luanda, où l’on joue les dernières minutes des prolongations. Le sort du Cameroun semble déjà scellé depuis quelques minutes, avec les deux buts que les Pharaons marquent dans ces prolongations (3-1). Certains quittent déjà le Fan park dans ces cinq dernières minutes.
Mais «impossible n’est pas camerounais», lance un fan des Lions, dans une voix plutôt désespérée. Il a encore des partisans. L’on a encore à l’esprit le frais souvenir du renversement de la situation la veille par l’Algérie qui a repris l’avantage sur une Côte d’ivoire qui croyait la victoire acquise, mais qui s’est fait désillusionner en l’espace de quelques secondes, avant la fin du match. Les Lions y croient aussi et poussent en offensive. Il n’en sera rien. Au contraire, les Pharaons viennent de reprendre confiance et sont gonflés à bloc. Au coup de sifflet final, beaucoup restent sur leurs positions. On dirait qu’il y a encore une mi-temps. Les supporters des Lions n’en reviennent pas encore. Mais le Cameroun vient effectivement d’être éliminé de la 27e édition de la Can.
Espoir
Pourtant, le Cameroun a bien entamé la rencontre avec une confiance de son public du centre ville de Yaoundé. Le onze entrant fait naître de l’espoir. Même si ici on n’a pas beaucoup apprécié la non titularisation de Rigobert Song qui s’est réconcilié avec les Camerounais d’ici depuis le match contre la Tunisie, on compte beaucoup sur les autres. Sauf le gardien des buts, Kameni qui «n’est pas en forme», comme beaucoup croient constater. Et les Lions prennent le match à leur compte avec un siège de la défense égyptienne. De quoi rassurer le public qui ne l’a pas vu depuis le début de la compétition.
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L’ouverture du score par Achille Emana à la 26e minute vient combler cet espoir. «Ça peut changer aujourd’hui ; ils n’ont pas encaissé au début, et ils ont même marqué en premier», fait remarquer un fanatique. Mais les vieux démons rattrapent vite les Camerounais qui ne peuvent conserver l’avance longtemps. Ahmed Hassan égalise à huit minutes de la pause.
Ici, on reste serein, au regard de la prestation des Camerounais. La sortie de Zidan après l’heure de jeu est un signe d’espoir. «C’est lui qui nous pose toujours des problèmes», rappelle un observateur. Un autre pense que «Song peut entrer maintenant», se référant au dernier match des Lions, avec l’entrée de l’ancien capitaine des Lions qui a été d’un apport salutaire pour ses coéquipiers quelque peu excédés par le pressing adverse. Il n’en sera rien. Wébo jouit de la même sympathie. Mais l’attaquant rentre en lieu et place d’Achille Emana. Un remplacement mal vu. «Qui va maintenant tirer les coup francs», se demande un voisin. «Qu’est-ce qu’il a déjà fait avant de sortir ?», répond un autre.
Njitap et sa bourde
Tout de même, le Cameroun garde le contrôle du jeu. Jusqu’à ce que Gérémie Njitap commette la bourde fatale. Une courte passe à son gardien. Lequel se fait rattraper par C’est le début de la descente aux enfers. «Encore Njitap ! », s’exclame un mécontent. Puis ce troisième but d’Ahmed Hassan, sur coup franc (95e minute). But largement contesté ici. «Les Camerounais ont bien joué ; c’est l’arbitrage qui nous a éliminé», pense «Mama Eto’o», cette dame très connue des Yaoundéens pour son fanatisme en faveur de Samuel Eto’o. Pour cette dernière, «le Cameroun a même eu un penalty que l’arbitre a fait semblant de n’avoir pas vu». Pour cette qui pense que «l’arbitre a été corrompu », «Dieu est grand et voit tout».
En attendant que le Tout puissant réagisse dans le sens du rétablissement de cette injustice, les plus réalistes accusent Gérémie Njitap et Idris Carlos Kameni d’avoir «vendu le pays». Du coup, le débat sur la vieillesse de certains cadres de l’équipe nationale, clos depuis le match contre la Tunisie, refait surface. «Ça ne vaut pas la peine ; ils doivent céder la place aux jeunes», entend-on plusieurs fois.
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