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Tour du Cameroun 2008 : Sanda triomphe, mais la caravane coïnce (07.04.2008)
Simon Pierre ETOUNDI
Elle a roulé, la caravane du tour cycliste international du Cameroun. Elle a « avalé » près d’un millier de kilomètres et traversé six des dix provinces du Cameroun. Et après un périple de 10 jours, la caravane a finalement franchi la ligne d’arrivée hier en début d’après midi au Boulevard du 20 mai à Yaoundé. Une arrivée en apothéose qui a sacré l’enfant du pays, Joseph Sanda qui, depuis le premier coup de pédale à Moukong il y a une dizaine de jours, a étrenné le maillot jaune de leader du Tour et accessoirement d’autres maillots mis en jeu, pour ne plus les quitter. Une domination nette du coureur de la Société nationale des hydrocarbures qui a permis au Cameroun de renouer avec le succès dans « son » Tour. Martinien Tega, autre sociétaire de SNH Vélo club et principal animateur de l’édition 2008, est le premier et dernier Camerounais à s’être imposé dans cette compétition en 2004. La victoire de Joseph Sanda on l’imagine doit donc faire plaisir au public camerounais en général et aux amateurs de cyclisme en particulier. Pour ainsi dire, le Tour 2008 est déjà une belle victoire pour le Cameroun.
Mais là s’arrête toute la satisfaction des observateurs sur le déroulement de la compétition de cette année. En effet, au-delà de la belle réussite sportive avec une consécration camerounaise, sur le plan organisationnel, il y a beaucoup à redire sur le Tour 2008. Les approximations et dysfonctionnements observés lors des précédentes éditions n’ont pas été complètement gommés. On a même parfois atteint le seuil de l’incongru, avec des épisodes où, des coureurs se sont retrouvés sans…vélos oubliés lors des différents transbordements. Pourtant le Tour du Cameroun était en sursis au regard des démêlés qu’à connus la Fédération camerounaise de cyclisme avec l’Union Cycliste international (UCI). D’après cette instance, les nombreux transbordements, la restauration, le logement, les retards dans les départs des courses etc. étaient de nature à décrédibiliser la compétition. Il était donc
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questionde résorber ces insuffisances sous peine de voir intervenir l’UCI pour disqualifier le Tour du Cameroun. C’est donc avec la peur au ventre et surtout une (trop ?) grande envie de bien faire que les organisateurs du Tour 2008 ont abordé la compétition. Avec les moyens du bord, ce défi a été en partie relevé. Ainsi, les transbordements qui constituaient un vrai casse-tête lors des éditions précédentes se sont effectués sans trop de problème. Mais pour le reste, le système D avait la cote, provoquant l’indignation de certaines équipes étrangères qui ont plusieurs fois brandi la menace de quitter la caravane. Les officiels de l’UCI ont eux aussi haussé le ton face à certains dysfonctionnements.
Le vin étant désormais tiré, il faudrait le boire. Et l’avenir du Tour du Cameroun reste suspendu à l’avis de la Commission route de l’UCI qui, sur la base du rapport du Commissaire Jean Michel Voets présent dans la caravane 2008, va se prononcer si oui ou non, la grande boucle camerounaise resterait inscrite dans le calendrier international. D’ores et déjà, le Commissaire de l’UCI reconnaît que sur le plan sportif, la compétition camerounaise ne manque pas d’intérêt. Mais sur le plan organisationnel, il y a encore beaucoup trop de choses à parfaire. Les responsables camerounais ne disent pas le contraire. Toujours est-il que pour justifier les couacs, ils prétextent le déblocage tardif des fonds. Une antienne ! Pour devenir un rendez-vous crédible, il faudrait pourtant que l’on change de chanson. Jean Michel Voets a même déjà suggéré des pistes de solutions : il faudrait que le président de la Fécacyclisme s’entoure de vrais « professionnels » lors du Tour. En effet, l’une des principales faiblesses du Tour 2008 a été l’incompétence manifeste de nombreuses personnes à certains postes clés –qui pourtant ne nécessitaient que jugeote et bon sens. Sans plus-. En 2008, le Tour se consolera avec la victoire de Joseph Sanda. Pour le reste, à défaut d’oublier complètement, il faut changer de fusil d’épaule. Simplement.
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