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L`entraînement sur un terrain vague. (19.03.2004)
Bertille M. Bikoun
Les clubs de D1 du Centre bataillent pour avoir une parcelle de terre où s`échauffer.
Pour que les équipes de D1 de la province du Centre évoluent cette saison dans leur territoire, il a fallu qu`elles engagent un bras de fer en début de championnat avec la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Un problème qui a remis au grand jour l`absence tant décriée d`infrastructures viables au Cameroun. Si donc jouer relève d`une gageure, qu`en sera t-il pour les terrains d`entraînement ? Face à cette carence, les équipes font avec les moyens du bord. Qui dans un champ ou sur un terrain aménagé, qui dans une cour d`école... Rares sont les clubs, qui comme Canon de Yaoundé, peuvent se vanter de posséder " leur " terrain d`entraînement. Cinq fois par semaine, de lundi à vendredi, l`équipe entraînée par Dieudonné Nké a rendez-vous au stade malien. C`est ici, en fin de journée, entre 16 heures et 18h30, que les Mekok me Ngonda se retrouvent pour préparer les matches du championnat et de la coupe du Cameroun. Et c`est ainsi depuis des dizaines d`années.
Du moins, au lendemain de la 8ème édition de la Coupe d`Afrique des nations (Can) de football en 1972 que le Cameroun a organisée dans ses deux principales métropoles : Yaoundé et Douala. Le comité d`organisation, à la recherche d`un site, où aménager des terrains d`entraînement pour les sélections participantes, va repérer cet espace situé au quartier Anguissa de Yaoundé, l`aménager et y " loger " les Aigles maliens. D`où l`appellation " Stade malien ". C`est donc après cette compétition que le terrain est revenu au Canon, qui s`en sert comme terrain d`entraînement. Gravillonné et poussiéreux en saison sèche, il est boueux en saison de pluies. Et crevassé par endroits. Les dirigeants du Kpa Kum y ont procédé à quelques aménagements il y a deux saisons. La surface de jeu, en contrebas des maisons d`habitation, a été terrassée afin de rendre plus fluide la circulation du ballon. Deux bancs (espèces de bancs de touche) ont été implantés (sur la largeur droite du terrain) pour les dirigeants qui assistent très souvent aux séances d`entraînements. Le talus qui borde un côté du terrain sert de " tribune " à certains fanatiques du Kpa Kum.
Etroitesse
À un jet de pierre de là, au lycée Bilingue de Yaoundé, et quasiment aux mêmes heures, le Tonnerre Kalara club (Tkc) de Yaoundé prépare ses rencontres de championnat sur le terrain de football de cet établissement scolaire. De petites dimensions, ce terrain est aussi gravilloné. L`aire de jeu est en latérite, tandis que les abords sont en ciment. Ce qui rend dangereuses les sorties de terrain des joueurs, lorsque ces derniers veulent récupérer un ballon qui file hors de la surface de jeu. Contrairement au Stade malien, le terrain de football du lycée Bilingue, situé à l`intérieur dudit établissement, ne peut accueillir qu`un nombre limité de supporters. L`étroitesse du terrain est telle que les supporters sont à deux, voire trois pas de l`aire de jeu. Quelquefois, l`entraîneur est vertement pris à partie (quand il n`essuie pas simplement des coups de poings) par une foule assez proche de lui. Mais le terrain du lycée Bilingue a l`avantage de permettre au Tkc de travailler plus ou moins dans la discrétion. Puisque la barrière en dur de
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l`établissement sert également d`obstacle aux regards des passants, badauds, voitures et autres curieux. Il serait difficile pour ces derniers d`atteindre par exemple l`antre de Cintra. Loin là-bas à Fébé village. Vers le Golf.
"C`est un coin retiré et calme. Nous ne sommes pas emmerdés. Nous travaillons dans la sérénité ", se félicite le président du club, Hans Njinou. Lorsqu`en 1999 Cintra de Yaoundé obtient son ticket pour l`accession en D1, l`équipe de la Montée Nkol-Eton décide de faire également les choses en grand. Finis les entraînements aux stades annexes n°1 et 2 de l`omnisports Ahmadou Ahidjo. " Ces lieux ne constituaient plus un cadre de travail digne d`une équipe de D1. On venait nous espionner. Beaucoup d`autres équipes troublaient nos entraînements ", poursuit M. Njinou.
Aussi, Cintra choisit de se réfugier dans ce petit village situé sur la colline qui abrite également l`hôtel Mont Fébé. Cinq fois par semaine, de lundi à vendredi (lorsqu`il n`y a pas match de championnat en semaine), entre 8h30 et 12h30, l`entraîneur Théodore Kwetchou Tchanfa procède au déploiement de ses effectifs. Sur un terrain moitié gazonné et moitié nu. La contribution du club au développement de la petite communauté hôte est l`entretien du terrain : " Lorsque le gazon pousse, nous sommes chargés de le tondre. Cela, aussi bien sur le terrain qu`aux alentours, pour ce qui est de la mauvaise herbe ". Mais à long terme, les dirigeants de Cintra ont " l`intention d`avoir [leur] propre terrain d`entraînement ". Un projet qui est conditionné par l`issue des pourparlers que ces derniers ont en ce moment avec de potentiels partenaires étrangers.
Aménagement
La lutte pour le maintien en D1 constituait la principale préoccupation des responsables de Renaissance de Ngoumou. Aussi ne se sont-ils pas cru obligés de chercher un terrain d`entraînements digne de ce nom. Celui sur lequel le club de Nguini Effa s`entraînait la saison dernière " n`avait d`aire de jeu que le nom ", déclare Pierre Njili qui a pris les rênes de l`équipe en début de l`actuelle saison. Le terrain du Centre de formation technique des armées (Cfta) au quartier Ekounou à Yaoundé était en fait un terrain cabossé au coeur d`une broussaille. Il était d`ailleurs difficile à un non résident du coin de soupçonner pareille infrastructure de ce côté. Ce d`autant plus que les activités de l`armée se déroulent très souvent à huis clos.
Le maintien en D1 assuré, Renaissance a pris un nouveau départ : l`encadrement technique a été rélooké, le terrain d`entraînement " aménagé ". Ce qui serait l`oeuvre de Njili Ndengue : " lorsque je suis arrivé dans le club et que j`ai vu la qualité du terrain, j`ai demandé à M. Nguini Effa d`y faire passer un engin pour le rendre praticable. Ce qui a été fait. Le terrain a été damé. On y a implanté le matériel didactique : haies, cônes, assiettes, coupelles, goal de hand, mannequins...) ", affirme le technicien. D`après la convention passée entre les responsables de l`armée et Renaissance, le club de football entretient l’aire de jeu en latérite d`une surface de 110m/55m qu`elle partage avec l`armée. " Mais nous sommes prioritaires, poursuit Pierre Njili. Toutefois, lorsque l`armée a des exercices, on lui laisse le terrain" où Renaissance s`entraîne six jours sur sept, entre 8 et 10 heures.
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