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Soutien : Fortunes diverses pour clubs de supporters (08.02.2008)
Ceux des Lions indomptables poursuivent le même objectif en se regardant en chiens de faïences.
Eric Roland Kongou, à Accra
C`est dans la tribune de Tamale Sports Stadium que le clash a lieu. " Challenge ", le leader du groupe dissident de Ngando Picket au lendemain de la Can 2006, qui remontait les gradins, croise sur son chemin son ancien boss, Ngando Picket. Ce dernier aurait mal apprécié le fait que le "petit lui manque du respect". Conséquence, "Challenge", bousculé par Ngando, se retrouve étalé sur les chaises du stade. Furieux, ce dernier se lève brutalement et veut réagir. Il est plutôt calmé par quelques spectateurs camerounais témoins de la scène. C`est malgré eux que les deux parties ont ravalé leur colère pour sortir du stade après la victoire des Lions indomptables sur le Soudan le 30 janvier dernier. Cette rixe entre les deux groupes rivaux n`est que la partie visible de deux groupes qui se détestent affectueusement depuis près deux ans. Deux groupes qui ont les mêmes objectifs, à savoir supporter les Lions indomptables, mais dont les moyens pour y parvenir diffèrent.
De tous les groupes camerounais présent à la Can 2008 pour supporter les Lions indomptables, celui de Ngando Picket est le plus célèbre. Crée depuis près de dix ans, le Ngando Picket Band, grâce à son aura, a bénéficié du sponsoring de la société de téléphonie mobile Orange qui a assuré leur déplacement et leur séjour au Ghana. De Kumasi à Accra en passant par Tamale, la dizaine d`éléments qui compose le groupe Ngando sont visibles dans les gradins comme dans la rue. Contrairement à ceux qui pensent que le groupe de Ngando Picket est au petit soin au Ghana, le leader du groupe tient à mettre un bémol : " nous rencontrons beaucoup difficultés", souffle Ngando, sans plus. L`un des membres de son orchestre qui a requis l`anonymat soutient que tout ce qui brille n`est pas or : " J`ai perdu au moins trois kilos depuis que nous sommes ici. Depuis deux semaines, nous mangeons le même repas : riz-poulet. Le ministre des Sports nous a promis un soutien, mais on n`a toujours rien vu alors que la compétition tire vers sa fin ", regrette-t-il.
Dans le camp de "Challenge ", l`ambiance est morose. Si en
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partant de Kumasi, les Lions indomptables leurs ont offert 500 euros (environ 350.000 frs Cfa) pour rallier Tamale, la suite est plus difficile. " Jamaïca ", l`un des leaders de la bande ne mâche pas ses mots : " Nous sommes abandonnés à nous-mêmes. A Tamale, le ministre a promis de nous payer le transport jusqu`à Accra. Mais on a attendu en vain. On a été obligé de vendre deux de nos téléphones portables pour payer notre voyage jusqu`à Accra ", argue celui dont tout le groupe est parti de Douala pour Kumasi par voie terrestre. Arrivés dans la capitale ghanéenne vers 4 heures du matin le 5 février, les sept danseurs du groupe vont faire un sit-in devant le Novotel, la tanière des Lions. Objectif, se faire recevoir par Augustin Edjoa pour manifester leur mécontentement suite à " sa promesse fallacieuse ". La bande à Jamaïca ne lèvera "leur mot d`ordre de grève que vers 18h ", suite à une "vague promesse" d`un bienfaiteur.
Chez Promocam, le groupe fondé par le coach François Ngoumou, consultant football à la télévision belge, l`ambiance est plus gaie. " C`est le ministère des Sports qui a payé nos billets d`avion suite à une demande que nous leur avons faite. Ici au Ghana, on prend en charge la restauration, le logement, les déplacements, etc. Notre principale difficulté reste les repas limités à cause de nos modestes moyens. Qu`à cela ne tienne, nous mangeons deux fois par jour ", soutient Céline Ngoumou, la vice-présidente de Promocam. Même si certains affirment que ce groupe de danse est sous les ailes du ministre des sports au Ghana, Céline Ngoumou argue qu`ils n`ont pas moins de problèmes que d`autres groupes, la preuve " nous sommes venus avec un jour de retard à Accra parce que tout le monde nous a abandonné à Tamale ".
Contrairement à d`autres pays où les supporters, très bien organisés par leurs Etats (Sénégal, Angola, etc), se regroupent dans une même tribune pour porter leur équipe à la victoire, ces trois groupes de supporters camerounais sont, lors des matches des Lions, dispersés dans les gradins. Céline Ngoumou de Promocam confie que cette division est due davantage aux billets d`accès au stade qui les oblige à être dans les endroits différents et non à cause d`éventuels conflits.
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